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Darius Rochebin ouvre son cœur

Edition N°31 - 28 août 2019

Présentateur vedette de la RTS, Darius Rochebin a accordé une interview exclusive à «La Semaine» alors qu’il préparait le 19h30. Après avoir présenté le Téléjournal en semaine pendant 21 ans, le chouchou des Romands assume désormais cette même fonction pour les éditions du week-end en alternance avec Jennifer Covo dans une formule revisitée. Darius Rochebin ne considère pas cette mutation comme une rupture, mais plutôt comme une nouvelle opportunité. (photo Anthony Picard)

Le présentateur vedette de la RTS Darius Rochebin (52 ans) a accordé à La Semaine une interview exclusive. Une rencontre au cœur des coulisses du Téléjournal, le grand rendez-vous quotidien d’actualité de la RTS. En pleine préparation du 19h30, il s’est prêté au jeu de l’interview, en toute décontraction, avec l’élégance et la finesse qui le caractérise. Nous l’aurions écouté pendant des heures raconter des souvenirs mémorables sur un métier qu’il juge non seulement très intéressant, mais amusant aussi. Humble et accessible, le chouchou des Romands garde son sourire en toute circonstance. Non, la notoriété ne l’a pas changé. C’est un homme bien, Darius Rochebin! 

Darius Rochebin, vous êtes devenu la star incontestée des Romands. Comment gérez-vous cette célébrité? 

D’abord, je réfute le mot de star, car c’est un statut qui se justifie uniquement dans le cas où l’on crée quelque chose. Or, je ne fais que retranscrire l’actualité, c’est donc totalement différent. Après, pour revenir à votre question, je gère ma célébrité très naturellement. Je suis un peu l’icône de l’électroménager. On voit ma bobine entre le fer à repasser et le four. Il n’y a donc aucune comparaison possible avec un acteur de cinéma, par exemple…

Ces vingt dernières années, le monde des médias a considérablement évolué. Qu’est-ce qui a changé depuis vos débuts de présentateur? 

C’est la diversité des médias. Les réseaux sociaux ont bouleversé le métier. L’accès à l’information est beaucoup plus dense. L’époque où le présentateur du TJ était le grand prêtre de l’information est révolue. Les faits marquants du jour tombent instantanément. Il n’est donc plus nécessaire de patienter jusqu’à 19h30 pour en prendre connaissance; cependant l’éclairage donné au TJ en reste la clef de sa bonne diffusion. 

Vous avez rencontré les plus grandes personnalités du monde. Entre les présidents, les grands acteurs, les célébrités du show business, quels sont vos souvenirs les plus marquants? 

Emmanuel Macron m’a surpris par sa grande disponibilité et sa curiosité. Contrairement à d’autres personnalités de son rang, il n’a jamais regardé sa montre… J’ai aussi été très touché par René Prêtre. Il est tellement «lui-même» en évoquant son univers qu’on se fait inévitablement prendre par l’émotion de l’interview sur le plateau. 

L’actualité est plutôt anxiogène. Le monde est devenu chaotique, incertain, parfois difficile à comprendre. Vous êtes père de deux fillettes. A titre personnel, ce contexte vous inquiète-t-il? 

Pas vraiment. La société a toujours connu son lot d’horreurs et de beautés. Ce qui me frappe le plus aujourd’hui, c’est la diversité de l’information. Le fait d’être bombardé de toute part est un atout qui rejaillit même sur l’éducation des enfants. L’ère de la communication génère un saut de génération. Aujourd’hui, les jeunes prennent beaucoup plus facilement la parole que par le passé. A mon époque, quand nous étions à table, le climat se voulait plutôt taiseux ce qui n’est fort heureusement plus le cas aujourd’hui. 

C’est quoi, une journée type de Darius Rochebin, quand il présente le journal? 

Je commence ma journée à 8h. Elle est composée de séances, de montages vidéo, de coups de fil, du traitement des courriels et des dossiers de chaque invité, de publications sur les réseaux sociaux et de discussions avec les collègues. Le plus difficile, c’est de tirer 25 lignes d’un dossier aussi volumineux qu’un bottin de téléphone. Je commence sérieusement à stresser deux heures avant le début du TJ. Mais bon, c’est un bon stress. Le métier de journaliste est passionnant. Ma devise? C’est plus amusant de travailler que de s’amuser. 

On vous voit à l’antenne avec deux portables posés sur votre pupitre. Vous êtes hyper connecté… êtes-vous accro aux réseaux sociaux? 

Non, pas vraiment. La preuve, c’est que je peux m’en passer en vacances. Cela dit, il faut bien admettre que les réseaux sociaux représentent un accélérateur d’infos extraordinaire. Ils ont totalement changé le métier. Non seulement tout va plus vite, mais on peut s’appuyer sur des sources fiables dont l’accès était tout simplement impossible par le passé. 

Vous êtes très lettré, vous adorez les livres, avez-vous des projets d’écriture? 

Cette hypothèse n’est pas à exclure, mais je n’ai aucune prétention littéraire. Dans mon métier, on travaille avec des écrits utilitaires. C’est deux choses totalement différentes. 

Vous avez énormément de fans dans le Jura bernois et dans l’Arc jurassien en général, comment appréciez-vous ces régions?

Je suis un amoureux de la nature et je fréquente énormément la région neuchâteloise où j’aime me balader. Je ne suis pas un amateur de la nature exotique comme la Thaïlande ou Bali, par exemple. 

Propos recueillis par Anthony Picard et Olivier Odiet

Présentateur vedette de la RTS, Darius Rochebin a accordé une interview exclusive à «La Semaine» alors qu’il préparait le 19h30. Après avoir présenté le Téléjournal en semaine pendant 21 ans, le chouchou des Romands assume désormais cette même fonction pour les éditions du week-end en alternance avec Jennifer Covo dans une formule revisitée. Darius Rochebin ne considère pas cette mutation comme une rupture, mais plutôt comme une nouvelle opportunité. (photo Anthony Picard)