Depuis le 26 août, Darius Rochebin a quitté son poste de présentateur du Téléjournal en semaine après 21 ans de règne incontesté, mais il conserve les éditions du vendredi au dimanche en alternance avec Jennifer Covo. Ce changement s’est opéré sans le moindre pincement au cœur pour Darius Rochebin qui ne considère surtout pas cette mutation comme une rupture, mais plutôt comme une nouvelle opportunité.
Personne n’est irremplaçable, même pas Darius Rochebin. Après avoir présenté le journal télévisé de la RTS en semaine durant vingt-et-un ans, il s’effacera au profit de Philippe Revaz, actuellement correspondant de la RTS aux Etats-Unis et de Claire Burgy, cheffe de la rubrique culture et société. Dans une formule revisitée, Darius Rochebin présente désormais les éditions du «19h30» du vendredi au dimanche en alternance avec Jennifer Covo.
Décidés de concert avec la direction, ces changements ne viennent surtout pas troubler la sérénité de notre interlocuteur: «Je n’ai pas perdu au change!», s’exclame-t-il. «Les éditions du week-end ne sont finalement pas très différentes de celles de la semaine. Et puis cette nouvelle fonction me permet de dégager du temps pour l’émission «Pardonnez-moi» qui sera encore développée. Non, franchement, je n’éprouve pas le moindre sentiment de frustration», explique-t-il. Pour information, le «19h30» est suivi par une moyenne de 270’000 téléspectateurs du lundi au jeudi (57,4%) de part de marché. Le week-end, il attire en moyenne 271’000 personnes (56,3% de part de marché).
Le terrain comme première arme journalistique. Avant d’embrasser sa carrière de présentateur du téléjournal, en 1998, Darius Rochebin a passablement roulé sa bosse dans le milieu du journalisme avec le terrain qui caractérise un vrai «localier» comme première arme journalistique. Lorsqu’il eut achevé ses études de littérature française à l’Université de Genève, il effectua un stage en libre pour obtenir son RP au CRFJ, à Lausanne. Puis, après avoir emmagasiné de l’expérience au Journal de Genève et à la rédaction de l’Illustré, Darius Rochebin entra à la TSR en 1995. En plus de présenter le «19h30», il place sur le grill des personnalités suisses et internationales dans le cadre de l’émission «Pardonnez-moi». Lors de notre entretien, Darius Rochebin a répété plusieurs fois qu’il était un généraliste dans l’âme tout en précisant que le fait de présenter des informations du monde entier ne l’empêchait pas de conserver un lien fort avec la proximité: «C’est justement cette dualité qui fait la force de la RTS», explique-t-il. «Notre chaîne est un service à la population qui assure à la fois une couverture régionale sur la Romandie tout en ne perdant jamais une vocation internationale.»
Cadeau de Noël. Darius Rochebin est né à Genève le 25 décembre 1966 sous le nom de Darius Khosbin. Il a francisé son nom alors qu’il avait 20 ans. Marié à Marie Faure et père de deux fillettes, Maïa et Charlotte, le journaliste vedette de la RTS est d’origine suisse et iranienne, pays qu’il n’a d’ailleurs encore pas visité à ce jour. Lorsque Darius Rochebin parle de sa maman Irène, d’origine neuchâteloise, et de son père Alishah, l’émotion qui se dégage de ses propos est palpable: «Ils m’ont donné beaucoup d’amour et une éducation très libérale. Notre vie familiale était assez ennuyeuse, notamment en raison de l’absence d’une véritable vie sociale. C’est probablement peut-être aussi pour cette raison que j’ai éprouvé le besoin de découvrir le Monde par un métier d’exception.» Darius Rochebin a également précisé que sa maman avait souffert toute sa vie d’avoir été retirée de force à sa famille pour être placée dans une ferme à l’âge de 9 ans: «C’est elle qui m’a transmis, entre autre, le goût de la nature», conclut Darius Rochebin qui cultive aujourd’hui encore les valeurs inculquées par ses parents. Le foot avait son Trésor avec Marius, le journalisme tient aussi le sien avec Darius…
(oo)
Darius intime
Une île dans votre vie?
L’Ile Saint-Pierre. C’est l’endroit idéal pour se ressourcer.
Un paradis secret dans votre vie?
C’est assez paradoxal, mais autant je suis acharné au travail quand j’ai un objectif, autant j’apprécie les moments où je ne fais rien. Je peux rester des heures à me prélasser sur une terrasse, par exemple.
La ville où vous rêveriez vivre?
Rome. Je suis tombé amoureux de cette ville pour sa beauté et son histoire.
Votre première émotion gourmande?
Le riz aux poires de ma mère.
Votre plat préféré?
J’adore les salades. Probablement par paresse. Pour les composer, je vide mon frigo et tout y passe, jambon, avocats, artichauts, etc…
Un politicien avec qui vous partiriez en vacances?
Joker
Vos deux plus grands acteurs?
Gérard Depardieu et Michel Bouquet.
Une actrice avec qui vous passeriez la nuit?
Monica Belluci, même si elle ne s’est pas montrée des plus agréables lors de l’interview que j’ai réalisé avec elle. En fait, c’est un peu l’attitude générale des acteurs. Ils pensent avant tout à faire la promotion de leur film sans trop se soucier des questions du journaliste.
(oo)