Actualités

Des limites à ne pas franchir!

Edition N°19 15 mai 2019

Le DSI-OIS (Organisation faîtière des institutions sociales Bienne et région) et le GAS (Groupement d’action sociale du Jura bernois) appellent les citoyens(nes) à préférer le projet populaire à celui du Grand Conseil lors des votations du 19 mai prochain en matière d’aide sociale. 

Le DSI-OIS regroupe 42 institutions et services sociaux de Bienne et région, le GAS en compte 37. C’est à l’unanimité que ces deux groupements professionnels de notre région recommandent de refuser le projet de révision de la loi sur l’aide sociale (LASoc), d’accepter le projet populaire pour une aide sociale efficace et de le cocher à la question subsidiaire sur le bulletin de vote du 19 mai prochain.

Où sont les opportunités d’intégration?

Le Grand Conseil désire réduire pour tous les bénéficiaires de l’aide sociale le forfait d’entretien de 8% (comprenant les besoins de base, l’électricité, le téléphone, l’abonnement et la redevance radio/TV), hors loyer et caisse-maladie. Il projette également de réduire le forfait de 15% pour les jeunes de 18 à 25 ans et les étrangers admis provisoirement, une réduction pour ces deux groupes pouvant être augmentée à 30% pour celles et ceux dont les efforts pour un retour au travail ou d’intégration ne seraient pas jugés suffisants. Ces économies sont faites sur la couverture des besoins de base recommandée par la Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS), soit avant même la couverture d’un minimum social. Certes, le projet de révision de la LASoc du Canton dit vouloir récompenser les personnes qui font des efforts en vue de leur insertion en remettant des suppléments d’intégration. Cette affirmation est un leurre qui ne prend pas compte la structure des personnes réellement soutenues par l’aide sociale telle que le démontre la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale du canton de Berne (SAP) elle-même dans son «rapport sur l’aide sociale matérielle 2014, 2015 et 2016»: 31.6% des bénéficiaires sont des mineurs(es) de 0 à 17 ans; 29.3% des adultes exercent une activité lucrative pour lesquels l’aide sociale ne verse qu’un complément au revenu; 34.4% doivent s’occuper de leurs enfants ou sont en incapacité de travail; 36.3% sont en recherche d’emploi mais n’ont pas de qualifications suffisantes. Tant et si bien que pour cette dernière tranche de population, le même rapport relate les mutations structurelles du marché de l’emploi («contrats de travail précaires (…) et disparition pure et simple des activités requérant peu de qualification») qui ne leur offrent pas de véritables opportunités d’intégration.

(cp)