Vingt maîtres de l’Ecole secondaire de Valbirse se sont immergés mercredi 8 mai dans le monde pragmatique de la mécanique et du décolletage. Chez MPS, puis au CAAJ, ils ont pu – comme leurs élèves en février dernier – mieux appréhender les métiers de la précision. Non pas la main à la pâte, mais le cœur à l’ouvrage.
Après les élèves, place aux profs! Suite à la «semaine de rapprochement» avec le monde du travail qui s’est déroulée à l’école secondaire de Valbirse en février dernier (lire La Semaine No 6/2019) qui a permis aux élèves de 10H d’apprivoiser les métiers techniques, les maîtres d’école ont eux aussi eu l’occasion de se familiariser aux possibilités d’apprentissage de notre milieu économique. Histoire, non pas de mettre la main à la pâte, mais d’avoir une idée concrète «in situ», des moyens à disposition pour des élèves qui auraient envie de se lancer dans ce domaine si cher à notre région. Un atout préservé pour la jeunesse grâce aux Centres d’apprentissage de l’Arc jurassien (CAAJ) de Moutier et de La Chaux-de-Fonds.
«Ampleur mondiale»
Du coup, les vingt professeurs de Valbirse ont eu l’occasion de visiter l’entreprise MPS Décolletage à Court avec une présentation de bepog («Be Part of the Game», valorisation des métiers techniques), puis le CAAJ prévôtois. Les maîtres ont ainsi pu être les témoins des dires de leurs élèves dont certains ont croché dans la profession. «Nos élèves n’avaient pas du tout conscience de l’ampleur de notre industrie régionale sur le reste du monde», a confié Laura Da Fonseca, enseignante à l’école secondaire de Valbirse. Il faut dire que l’établissement a astreint ses quelque quatre-vingts élèves à suivre des stages lors d’une journée dans différentes entreprises. Pour Danielle Ackermann, directrice du CAAJ à Moutier, l’opération de séduction professeurs-élèves-économie régionale est un succès: «On a remarqué qu’il y avait un grand décalage entre les écoliers et le monde de l’apprentissage, mais qu’il fallait aussi sensibiliser les professeurs. On a commencé à Moutier il y a trois ans, puis on s’est dit qu’il fallait informer toutes les écoles secondaires, d’où Valbirse.»
Le savoir-faire régional aussi pour la jeunesse
Mais comment nos jeunes fans de smartphones peuvent-ils encore s’intéresser aux métiers techniques? «Il y a toutes sortes de composants dans un smartphone: puces, antennes, vitres, lentilles, boutons. Et ça, ça se fabrique avec le savoir-faire», estime Jean-François Bessire, enseignant au CAAJ. Tout comme certaines pièces décolletées dans la région: le stylo Caran d’Ache, les cylindres de sécurité d’une voiture (Audi) ou une pièce de positionnement de fibre optique (MPS) pour un observatoire astronomique qui mesure la lumière des galaxies lointaines. Alors, les jeunes, on y va… au CAAJ?
Roland J. Keller
CAAJ: portes ouvertes en septembre
«Selon Adriano Cattaneo, directeur du Centre d’orientation professionnelle Berne-francophone, le canton de Berne compte 51% de jeunes en apprentissage. Genève, seulement 5%. Cependant, il nous en manque quand même encore 4 au CAAJ pour la rentrée», souligne Danielle Ackermann. Le succès de ces journées visites élèves-professeurs étant au rendez-vous, l’école secondaire de Valbirse souhaite renouveler l’opération «semaine de rapprochement» en 2020. Mais le CAAJ, sollicite d’autres établissements secondaires de la région. Et pour sensibiliser encore mieux tout ce monde académique et économique, des portes ouvertes au public sont prévues les 20 et 21 septembre prochains. Alors, à vos agendas.
(rke)
