Etablis depuis juillet de cette année, les nouveaux officiers de l’Armée du Salut affectés aux postes de Moutier et Malleray ont pris leurs marques.
De passage à Bellelay, le nouveau couple d’officiers de l’Armée du Salut en poste à Moutier et à Malleray a fait halte chez Jean-Daniel Schaer, membre du Conseil de direction.
Une occasion de faire plus ample connaissance avec Isabel et Cristobal Alvarez et l’Armée du Salut en cette période de l’année où les sollicitations des œuvres caritatives sont multiples.
Originaire de Tenerife, une île faisant partie de l’archipel des îles Canaries, rien ne les destinait à découvrir notre région. Il leur a fallu passer par ce qu’on nomme communément une conversion dans les milieux évangéliques.
C’est au début des années quatre-vingt qu’ils ont tous deux compris qu’ils devaient s’engager dans une nouvelle vie en accord avec leurs aspirations spirituelles et humaines.
C’est au sein de l’Armée du Salut qu’ils ont poursuivi leur chemin. Après un passage d’un an à Bruxelles pour apprendre le français et avoir suivi une formation de deux ans à Bâle menant au grade d’officier, ils ont été affectés à plusieurs postes et fonctions en Espagne jusqu’au milieu de cette année. La formation dispensée à Bâle étant orientée vers un ministère international, Isabel et Cristobal ont demandé à pouvoir travailler hors de la péninsule ibérique.
Parents de quatre enfants adultes, ils n’ont pas hésité à quitter leur Espagne natale lorsque l’occasion leur a été donnée de venir en Suisse. Leur nouvelle affectation au poste de Moutier répondait à leur aspiration.
Un engagement social soutenu par la foi
Ce couple sympathique, attachant et engagé a découvert un pays où il faut presque un Master en écologie pour le tri des déchets. Blague à part, ils ont découvert une belle région où les gens se saluent dans la rue, un pays propre en ordre, mais également que l’image communément admise d’une Suisse opulente et brillante présente une autre facette beaucoup moins reluisante. Et c’est ici que la devise du fondateur de l’Armée du Salut, William Booth, prend tout son sens, à savoir « soupe, savon, salut ». Vie spirituelle et soutien moral ne peuvent être dissociés de l’aide matérielle, ou inversement.
Un choix cohérent, voulu et pleinement assumé par Isabel et Cristobal Alvarez qui placent l’être humain au centre de leur action. Ainsi deux fois par mois, Cristobal, en accord avec la direction, visite les détenus de la prison de Moutier.
Tous les jeudis, dans le cadre de « repas pour tous », quinze à vingt couverts sont servis à Malleray.
Une aide pratique et concrète pour faire face à l’urgent sous forme de soutien matériel, de démarches administratives ou d’aide financière est régulièrement dispensée.
La brocante à Moutier à la fois lieu d’accueil et de rencontre fonctionne grâce à une dizaine de bénévoles.
Quatre chambres réparties sur Moutier et Malleray permettent d’accueillir en urgence des personnes se trouvant sans toit.
Voilà parmi d’autres champs d’activités ce à quoi tente de répondre l’Armée du Salut à Moutier et Malleray en plus des besoins propres à l’église.
Si les membres de l’église financent l’entier de ses activités il en va autrement du volet social où un soutien plus large est nécessaire.
Durant le mois de décembre, l’Armée du Salut organise une collecte de fonds dans la rue, ce sont les marmites de Noël. Cette année encore, la population est invitée à faire bouillir la marmite. En raison de la situation sanitaire, un seul lieu de collecte sera organisé le 12 décembre devant la Migros à Moutier.
Les personnes qui auraient à cœur de soutenir cette action peuvent verser leur don à :
Fondation Armée du Salut Suisse Moutier 3008 Berne Iban : CH03 0900 0000 2500 5193 0, CCP : 25-5193-0
Origine des marmites
San Francisco, décembre 1891, le capitaine de l’Armée du Salut Joseph McFee décide de venir en aide aux indigents en leur offrant un repas. Il se rappelle alors du temps où il était marin à Liverpool qu’un grand pot appelé « pot de Simpson » était posé non loin du débarcadère dans lequel les passants déposaient leurs dons pour les pauvres. Sans attendre, il installa un trépied auquel il fixa une grande marmite avec l’inscription « Faites bouillir la marmite ! » au débarcadère du ferry d’Oakland. Une tradition était née. En Suisse, les premières marmites sont apparues dans les années 1900. Aujourd’hui encore, leurs recettes servent à soutenir le travail social de l’Armée du Salut en Suisse.
Patrice Neuenschwander