Politique

Des thèmes phares pour frapper fort !

Edition N°34 – 20 septembre 2023

Manfred Bühler, Markus Gerber, Maxime Ochsenbein et Anaïs Ryser : un quatuor aux idées bien tranchées. (photo oo)

A tout seigneur tout honneur, c’est le président de l’UDC JB Patrick Tobler qui a ouvert le bal de la conférence de presse vendredi dernier à Tavannes. « Cette fois, nous entrons dans le vif du sujet de cette campagne fédérale 2023. Pour l’UDC JB, il y a deux objectifs très clairs : garder au minimum le siège de Manfred Bühler ainsi que le siège de Werner Salzmann aux Etats », relève-t-il.  

Députés au Grand Conseil, Etienne Klopfenstein et Marc Tobler avaient eux aussi fait le déplacement de Tavannes pour apporter leur soutien aux quatre candidats UDC JB au Conseil national, soit Anaïs Ryser (Reconvilier), Maxime Ochsenbein (Valbirse) sur la liste 2 (Jeunes UDC), Manfred Bühler (Cortébert) et le maire de Saicourt Markus Gerber sur la liste 1 (UDC). 

Le sujet brûlant de la politique migratoire a bien évidemment été évoqué par le biais d’Etienne Klopfenstein : « Ce n’est pas par plaisir que nous abordons ce thème, mais tout simplement parce qu’il représente un réel problème », lâche-t-il. Le député de Corgémont a tenu à souligner qu’il n’était pas question de pénaliser les personnes qui vivent des situations dramatiques, mais c’est sur les réfugiés ne remplissant pas les conditions qu’il pointe un doigt accusateur. « La politique migratoire va dans le mur ce qui met forcément la pression sur nos infrastructures, l’approvisionnement en énergie, la nourriture, le logement, la santé, l’éducation et les transports », a-t-il précisé. Cette conférence de presse s’est ensuite poursuivie par les exposés des quatre candidats au Conseil national, chacun ayant retenu un thème de prédilection pour l’occasion. Morceaux choisis.

Formation (Anaïs Ryser). « Les entreprises reprochent souvent aux nouveaux arrivants sur le marché du travail leur manque de connaissances techniques, mais si les établissements scolaires se concentraient plus sur l’apprentissage de la langue maternelle, des mathématiques et des sciences naturelles au lieu de donner des leçons idéologiques comme la théorie du genre, l’éducation sexuelle ou encore le féminisme, certains progrès pourraient déjà être faits en matière de formation en Suisse. Il faut revaloriser l’apprentissage et les professions techniques. Le système dual doit mettre en avant les avantages de l’apprentissage et faire en sorte qu’à l’avenir, plus de jeunes privilégient l’apprentissage que les études en établissement scolaire. Il est largement prouvé que la formation professionnelle en entreprise est la meilleure garantie contre le chômage. C’est un acquis en Suisse qu’il faut conserver et développer. Il faut lutter contre la tendance actuelle qui consiste à pousser les jeunes vers les universités. » 

Primes d’assurance maladie (Maxime Ochsenbein) : « La loi sur l’assurance maladie (LAMal) a atteint ses limites et ne permet plus une gestion efficace et transparente du système de soins. Les coûts globaux ne sont plus maîtrisés (représentant actuellement 12% du PIB) et les modifications apportées à la LAMal ne parviennent pas à contrôler l’évolution des coûts. En réalité, les récentes modifications par le politique sont principalement superficielles, en grande partie à cause de l’influence non négligeable des différents groupes de pression qui empêchent un véritable débat de fond. Grâce à notre représentant au Conseil-exécutif, Pierre Alain Schnegg et son esprit visionnaire, au groupe Swiss Medical Network et à l’assurance Visana, notre région va dès le 1er janvier prochain proposer une nouvelle solution avec un projet innovant pour la région en mettant en place le système des soins intégrés. Cette nouvelle prestation aura pour objectif de ne pas créer des actes médicaux, mais de maintenir la population en bonne santé et de mieux soigner grâce à l’intégration des soins et la mise en réseau des partenaires. Cela devrait permettre à terme de réduire les coûts de fonctionnement sans influer sur la qualité des prestations. »             

Agriculture (Markus Gerber). « En tant que maire d’une commune rurale, j’ai constaté au cours des dix dernières années à quel point l’aménagement du territoire et le secteur de la construction étaient étouffés par de nouvelles lois et prescriptions. Je veux m’engager clairement en faveur de procédures plus simples. L’agriculture productrice, avec un ancrage régional fort et une transformation locale, doit absolument avoir un avenir en Suisse. En tant qu’agriculteur actif, spécialisé dans la production laitière et président de la plus grande fédération suisse d’élevage bovin Swiss Herdbook, je connais les préoccupations quotidiennes de l’agriculture suisse et du Jura bernois. La production animale dans la région des collines et de montagne garantit non seulement une occupation décentralisée du territoire, mais favorise également la biodiversité grâce aux nombreux pâturages d’estivage boisés et ouverts. La production animale reste pour un pays herbager tel la Suisse le pilier fort de l’agriculture indigène. Les initiatives, les lois et les ordonnances pèsent sur notre quotidien d’agriculteurs et d’agricultrices. Je veux m’engager au Conseil national pour que la qualité de vie et de travail s’améliore dans nos fermes grâce à une agriculture suisse productive et respectueuse de l’environnement. Non à la Suisse de dix millions d’habitants ! Notre pays et ses infrastructures sont déjà saturés. La pression sur la nature et sur notre surface agricole productives et les terres d’assolements doit cesser d’augmenter. »          

Energie (Manfred Bühler). « La politique énergétique de la Suisse est une catastrophe. Vous le savez, le peuple a ratifié une stratégie énergétique en 2017, mais le mot stratégie est parfaitement galvaudé. Celle loi devrait s’appeler impasse énergétique, surtout si l’on ajoute la sortie des énergies fossiles décidée cette année en juin. Regardons les choses dans le détail. La sortie des énergies fossiles implique de remplacer environ 2/3 – 3/4 de notre consommation énergétique. La consommation actuelle est d’environ 225 térawattheures. Soixante sont de l’électricité et 160 essentiellement les énergies fossiles, le reste étant négligeable. Nous avons donc avec l’objectif de la loi sur le CO2 moins d’une génération (2050) pour supprimer ou remplacer l’essentiel de notre énergie. Or, l’énergie, c’est le sang de notre économie et de notre société. Rien ne peut fonctionner sans énergie. Une comparaison simple de tous les pays du monde montre une corrélation directe entre la quantité d’énergie utilisée par personne et le niveau de vie. Plus d’énergie, c’est un niveau de vie plus élevé et moins d’énergie, c’est un niveau de vie plus bas. Pas d’énergie, c’est la pauvreté. En résumé, je suis d’avis qu’il faut corriger notre stratégie énergétique en supprimant l’interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires, prolonger la durée de vie des existantes le plus possible et prévoir leur remplacement et le renforcement des nos capacités à l’horizon 2040. Dans l’intervalle, un peu de renouvelable électrique (éolien, solaire) est faisable car cela se construit plus vite qu’un barrage ou une centrale nucléaire, mais cela ne pourra jamais être une source principale. L’exemple allemand est trop parlant pour le suivre : des centaines de milliards investis dans le solaire et l’éolien, l’électricité la plus chère de notre continent et un effet assez maigre sur la décarbonation. Ne faisons pas les mêmes erreurs. » 

Olivier Odiet   

Manfred Bühler, Markus Gerber, Maxime Ochsenbein et Anaïs Ryser : un quatuor aux idées bien tranchées. (photo oo)