Après la publication de son premier roman « L’intouchable nudité » et de son autobiographie « Un jour, j’ai jailli », la briseuse de tabous Rachel Monnat vient de sortir un nouveau livre sous forme de monologues intitulé « Je suis mort ». Cet ouvrage publié chez Accrosens éditions compte six nouvelles, six témoignages d’hommes décédés de morts différentes. Ils racontent leur vie, leur passage à la mort, léguant ainsi aux vivants l’héritage de leur expérience.
Dès son enfance, Rachel Monnat est attirée par l’artistique. En 1999, elle se passionne pour le chant avec Anne-Marie Deschamps puis Bruno Corti, son professeur actuel. En 2001, elle décroche son certificat d’études supérieures en flûte à bec. En 2009, elle incarne l’infirmière dans le vidéo-clip « V » du rappeur Stress, puis elle interprète différents petits rôles pour la Télévision suisse. Rachel obtient son diplôme d’infirmière en 2003, un métier qu’elle exerce durant six ans. Cela lui a permis de développer le rapport au corps, la relation d’aide, l’empathie, mais aussi la connaissance scientifique.
La Bruntrutaine travaille comme modèle pour différents artistes, ateliers et écoles d’art en Suisse et en France. Elle pose pour les peintres, dessinateurs, sculpteurs. Un métier qu’elle exerce toujours actuellement. Ensuite, l’artiste de Porrentruy se met à l’écriture pour jouer et produire ses seuls en scène, à caractère autobiographique : « Rachel et ses amants » est joué en Suisse, au Festival d’Avignon et à Paris. Il sera joué plus d’une centaine de fois en tout. La Jurassienne crée « Le sexe de la modèle » au Festival d’Avignon en 2014, où elle raconte ses pensées quand elle pose nue devant des dessinateurs et des sculpteurs. Elle s’épanouit aussi dans de nombreuses et diverses activités, côtoyant les domaines de l’agriculture, de l’enseignement, du secrétariat, de l’animation commerciale, mais également de la direction musicale, de la publicité, de la promotion des voitures au gaz, ou encore engagée comme hôtesse d’accueil ou dans le montage de scène. Elle avait commencé l’écriture de son autobiographie sexuelle en 2015, puis un roman qui se passe dans les pensées d’une modèle d’art pendant la pose. En 2021, pour s’éviter des tracas inutiles, elle crée sa propre maison d’édition et sort deux ouvrages, à six mois d’intervalle, « L’intouchable nudité » et « Un jour, j’ai jailli ».
Retranscrire les sensations
des morts
« Je suis mort » devait d’abord être un spectacle. En définitive, c’est sous forme de nouvelles qu’elle le fait paraître en 2023. Les hommes décédés dont Rachel Monnat parle dans son nouveau livre ont entre 12 et 92 ans. Il y a celui qui ne s’attend pas à mourir, celui qui décide de partir dans l’autre monde, celui qui se prépare en laissant sa famille, celui qui espère qu’on ne l’a pas oublié… Et qu’en est-il de celui qui tue ? De celui qui se voit être tué ? Les réponses sont à découvrir dans son livre.
« Cela fait quelques années que je m’intéresse au sujet de la mort, que j’y réfléchis. J’ai lu des témoignages sur les expériences de mort imminente, ainsi qu’une autobiographie de Jacques Fesch, le journal d’un homme dans le couloir de la mort. J’ai lu ce dont j’avais envie, pour m’imbiber de quelques sensations… Mais je n’ai pas cherché à trop me documenter. Je voulais faire parler mes morts, retranscrire leur sensation comme eux l’ont vécue, en la découvrant avec leurs yeux, en m’imprégnant de ce qu’on ressent quand on meurt de cette façon », explique Rachel Monnat.
(cp-oo)
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