Sport

Ecole de rugby interjurassienne

Edition N°39 – 27 octobre 2021

Christophe Glinkowski, de Moutier, entraîneur passionné de l’école de rugby. (photo cg)

On ne peut pas dire que dans nos contrées, le rugby ait fait sa place au soleil. Même si quelques équipes se sont formées ci et là, on est loin de la ferveur rencontrée chez nos voisins français ou dans les pays anglo-saxons. L’équipe la plus proche est basée dans le Jura, sous l’appellation Union Jura rugby. 2015 voit arriver la fondation de la société, puis quatre ans plus tard, sa section féminine. Et comme chaque club a besoin de relève, l’an passé a vu naître l’école de rugby, sous la houlette d’un passionné : Christophe Glinkowski, qui distille depuis bientôt trente ans ses conseils avisés aux joueurs de rugby.

N’allons pas croire que le rugby ce ne sont que de gros gabarits baraqués à l’air menaçant qui foncent dans le tas, comme on le voit à la télé. Contrairement à d’autres sports, le rugby accueille tous les enfants, quel que soit leur gabarit, car tout le monde a sa place sur un terrain. L’objectif principal pour cette école est l’apprentissage du rugby de façon ludique, surtout en s’amusant, et d’ici quelques années, intégrer les joueurs aux équipes supérieures, ouvrant ainsi la voie à des joueurs et joueuses issues du club en équipe nationale dans les prochaines années. L’équipe suisse de rugby, notons-le, est par ailleurs bien placée au niveau international. Avec ses compétitons connues, comme ses coupes du monde, tournoi des six nations ou autres compétitons, le rugby a gagné ses lettres de noblesse dans le monde entier.

Christophe Glinkowski

Natif de Montauban (Lot-et-Garonne) en 1982, au pays du rugby, son petit accent chantant contraste avec les « r » râpés régionaux. Dès l’âge de 8 ans, il intègre l’école de rugby de sa ville, mais à la suite d’une blessure aux cervicales (à 13 ans), il doit mettre fin au jeu et se lance alors dans la formation et l’encadrement des jeunes, ce qu’il fait encore aujourd’hui. 

Formé à l’école hôtelière, il interrompt ses activités professionnelles pour partir trois ans à l’armée, dans les parachutistes. Les quelques boulots dans la restauration qu’il pratique ensuite ne lui conviennent pas au niveau des horaires, et il entame alors une formation de soudeur. Comme sa copine de l’époque est engagée à l’hôpital de Moutier, il la suit, et c’est ainsi que depuis dix-sept ans, il est Prévôtois et travaille depuis onze ans à Crémines. Il a connu son patron lors de la pratique du foot avec l’équipe de potes bien connue du FC Perrefitte, à qui il explique les règles du rugby, pour qu’ils puissent suivre les matches à la télé avec quelques connaissances. Côté cœur, il vit avec son amie et a un fils, Erwan, 15 ans, d’une précédente union.

Le rugby

Le nom de rugby vient d’une ville d’Angleterre où est né ce sport. On y joue avec différentes compositions de joueurs, allant de sept à quinze, mais le plus courant et celui qui nous concerne se joue à quinze (XV). Sport collectif par excellence, il se joue sur un terrain d’environ 100 m x 70 m, avec des remplaçants. C’est la variante la plus pratiquée du rugby, dont les spécificités sont les mêlées et les touches, mettant aux prises deux équipes qui se disputent un ballon ovale, joué à la main et au pied.

L’objectif du jeu, brièvement, est de marquer plus de points que l’adversaire, par des essais, donnant droit à des transformations, des buts de pénalité ou encore par des drops (coups de pied tombés dans le cours du jeu). De nos jours, l’essai vaut cinq points et sept s’il est transformé, le drop et le but (de pénalité) valent trois points chacun. En quelque sorte, il se joue en avançant vers le but adverse, mais en passant le ballon uniquement en arrière. Nous ne mentionnerons pas les règles, qui ont beaucoup évolué depuis une trentaine d’années, afin de protéger les joueurs. Et Christophe de préciser que les décisions arbitrales ne sont pas discutées comme au foot, par exemple. Rigueur !

L’école de rugby

C’est en 2020 qu’a commencé l’aventure, au Traversin de Delémont, emmenée par le responsable Maxime Depeghel et l’entraîneur Christophe Glinkowski, avec une trentaine de joueurs de tous âges. Ils sont répertoriés, comme dans les autres sports, de U6 à U18. Deux entraîneurs et deux entraîneurs adjoints leur transmettent leur savoir à raison de trois entraînements par semaine : le lundi à Perrefitte, le mercredi à Delémont, et le vendredi à Porrentruy. Précisons encore que les plus jeunes ne participent qu’à des tournois, en Suisse romande, tandis que les U16-U18, ont leur championnat, avec des matches de 80 minutes. 

Comme les différentes équipes ne disposent pas encore de contingents suffisants, on a créé « l’Entente des 3 Lacs », à savoir une entente avec Neuchâtel, Bienne, Fribourg, La Chaux-de-Fonds et le Jura qui mélangent leurs équipes, en attendant d’avoir la leur, purement régionale. Un fait à noter, tout est gratuit pour ces juniors, et ce doit être une belle exception en Suisse : pas de frais de licence, de cotisation et l’équipement, maillot (vert, noir, blanc), short, chaussettes, maillot d’entraînement, training, sac, etc., sont mis à disposition grâce à de généreux partenaires. Les parents s’investissent aussi beaucoup. C’est ainsi donc que de nombreux jeunes, filles ou garçons, de tout gabarit, sont invités à venir faire un galop d’essai et découvrir les bases de ce sport collectif, sans engagement, de manière divertissante, dans une ambiance de jeu où l’amitié n’est pas un vain mot.

Claude Gigandet

www.jura-rugby.ch 

 

Christophe Glinkowski, de Moutier, entraîneur passionné de l’école de rugby. (photo cg)