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En finale suisse à Zurich le 11 janvier

Edition N°1 - 8 janvier 2020

Marenghin, avec de gauche à droite: Dom Rauber, Claude Maître, Elsa Rufli, Didier Fluckiger et Félix Artho. (photo ldd)

Une chanteuse et quatre musiciens forment le groupe de rock prévôtois Marenghin qui participera à la finale du concours national SPH Music Master à Zurich le 11 janvier prochain. Après une phase éliminatoire de quatre auditions, la bande de potes a été sélectionnée et défendra les couleurs régionales au milieu d’une douzaine d’autres groupes, tous suisses alémaniques. Ils joueront leurs propres compositions, des morceaux variés aux multiples facettes rythmiques avec des variations d’intensité qui sortent des sentiers battus usuels.

Marenghin (prononcer marènegine), mais d’où peut bien sortir un nom pareil? On pourrait penser que son origine pourrait venir du maringoin, cet affreux moustique canadien. Pas du tout. L’histoire est plutôt cocasse et de saison. Un membre du groupe, Didier, avait reçu un calendrier de l’avant sous forme de 24 bouteilles de bières, dont l’une portait l’inscription Marenghin, bière d’origine grisonne. Il n’en fallait pas plus pour que le groupe, à la recherche d’un nom original l’adopte. Ce n’est que plus tard qu’ils en eurent la traduction. En romanche, cela signifie pépite d’or, de bon augure pour leur prochaine finale de Zurich. 

Groupe régional

Le groupe a été formé au début de l’année 2016. Le bassiste, Claude Maître, de Perrefitte, menuisier, et Didier Fluckiger, guitare solo, un ingénieur de Belprahon jouent ensemble depuis l’adolescence et en sont les moteurs. Ils ont été suivis par Michel Ringeart au chant et à la composition des textes qui a aujourd’hui quitté le groupe. Si on rajoute Dom Rauber à la guitare, un mécano domicilié à Tavannes et Félix Artho, un autre ingénieur de Courcelon, à la batterie (ex Sacrifice et Jade), on connait le groupe. Ne manque alors plus qu’Elsa Rufli, une chaudronnière de métier (!) qui habite Klus, une chanteuse à la voix puissante (ndlr: qui a, nous l’avons entendue, des accents du genre d’Amy Winehouse), une autre pépite de 25 ans qui évolue au milieu des quinquas et sexas du groupe, qui apporte la note de fraîcheur et qui parle cinq langues!

Marenghin interprète ses propres compositions et parfois des reprises. Ils jouent une musique avec un style difficile à définir selon eux, mais avec des tonalités rock, rock progressif, ou un peu métal, influencée par des anciens groupes aussi divers que Black Sabbath, Led Zeppelin, AC/DC et Lynyrd Skynyrd avec une touche vocale bluesy à la Beth Gibbons, le tout revisité avec un style personnel et actuel. Voilà! En tous cas, ils affirment aussi ne pas seulement balancer un riff plutôt mélodieux, mais jouer avec leurs tripes, avec félicité, en se remettant toujours en question et avec un côté perfectionniste. Leur local de répétition, dans une ancienne usine de Grandval et qu’ils partagent avec les Hillbillys, est équipé au top avec du matériel informatique dernier cri.

On n’y croyait pas vraiment

Marenghin a une vingtaine de prestations scéniques à son actif. On ne sait trop comment, c’est SPH Music Master qui leur a proposé de participer à leur concours. Le concept est bien connu en Allemagne où plus de 1000 groupes ont déjà été auditionnés et qui commence aussi à s’étaler en Autriche et en Suisse. Il a été prévu pour concurrencer les diverses émissions de télé, ce qui permet aussi de voir et suivre les musiciens comme dans un festival. Le jury est composé de professionnels de la musique, sponsorisé par des fournisseurs de matériel de concert, et a pour but de conseiller les groupes musicaux au travers de ces concours. Entre 6 et 10 groupes participent à chaque session, jusqu’à la finale où se rendra donc notre fine équipe le 11 janvier prochain, au club Dynamo de Zurich, après avoir été entendus et sélectionnés aux mois de juin, juillet, octobre et novembre. Au début, ils y ont participé sans grande illusion, plutôt juste par bonheur et par curiosité. La suite a montré qu’ils ont un véritable talent. Au premier tour, les professionnels leur ont susurré qu’ils les verraient bien en finale, compliment qu’ils ont encaissé avec un plaisir non dissimulé, mais sans vraiment y croire.

Marenghin est depuis monté en puissance et en qualité. Seul groupe de Romandie, c’est presque un miracle qu’ils puissent participer à la finale, car les autres groupes avaient leurs supporters régionaux alors que nos Prévôtois n’en avaient qu’une petite douzaine. Le public peut voter et son choix compte pour la moitié des voix, les autres étant celles du jury. Ils ont donc même récolté des suffrages suisses alémaniques et surtout des louanges des organisateurs qui leur ont dit: «vous avez groové comme des malades», dans le bon sens du terme évidemment.

Leur finale

Il y aura une douzaine de groupes à la finale et nos représentants locaux ont déjà prévu un autocar pour y emmener leurs fans. Ils y vont avec l’ambition de bien se classer, ce qui pourrait leur ouvrir des portes, notamment de studios d’enregistrement à la pointe et les conseils qui vont avec. Pour autant, ils ne couvent pas des projets incroyables et continueront de jouer pour leur plaisir et celui du public. Et peut-être feront-ils des émules dans la région, puisque deux autres groupes de Moutier sont déjà intéressés à tenter leur chance eux aussi. 

Claude Gigandet

Marenghin, avec de gauche à droite: Dom Rauber, Claude Maître, Elsa Rufli, Didier Fluckiger et Félix Artho. (photo ldd)