Portraits

Figure emblématique du FC Moutier

Edition N°17 – 1er mai 2024

Né en 1942, Hans von Burg affiche une forme physique et mentale étonnantes. (photo cg)

S’il fallait donner une recette du bon type, saupoudrée de simplicité, agrémentée de gentillesse et d’humilité, on pourrait sans ambiguïté citer Hans von Burg. Ce natif de Bettlach, région voisine de Moutier juste séparée par la Montagne de Granges, a marqué la vie footballistique prévôtoise pendant plus de 60 ans. Il a connu les honneurs de la Ligue nationale A, mais aussi la descente vertigineuse qui y a succédé. 

Affichant une forme physique éblouissante malgré ses 78 ans, Hans, petit par la taille mais avec un cœur gros comme ça, a fait ses classes à Bettlach puis à Granges. A l’époque, on faisait 8 ans d’école: 6 ans de primaire et 2 ans de secondaire. C’est à la fin de sa scolarité que ses parents déménagèrent à Haute-Roches où ils tinrent un train de paysan. Il dut patienter jusqu’à ses 19 ans pour commencer un apprentissage de dessinateur en bâtiment à Granges, occupé qu’il était à aider à la ferme aux différents travaux des champs et de bûcheronnage. Il travailla ensuite dans divers bureaux d’architecture: Kleiber, 13 ans, Heimann, 8 ans, André Joray, 10 ans et Heyer, jusqu’à sa retraite, où il donne encore des coups de mains temporairement. En 1966, il se maria et eut 2 filles; il a 4 petits-enfants et 2 arrière-petits-enfants.

Une vie de foot

Après avoir évolué en juniors C à Bettlach, Hans von Burg commence sa carrière au FC Moutier en juniors A puis rejoint la première équipe qui militait en 1re ligue, puis la ligue B alors qu’il n’avait que 19 ans. Et en 1966, c’est la consécration avec l’accession en Ligue nationale A sous la houlette de l’entraîneur Andrea Fankhauser, avec une victoire contre Blue Star Zurich après un championnat âprement disputé. Une belle promotion pour une équipe de la région, sans transferts à des prix exorbitants tel qu’on en connaît maintenant, et avec un public qui avoisinait les 4000 spectateurs au stade de Chalière! Un joueur, parmi beaucoup de talents locaux, a marqué de son empreinte cette merveilleuse équipe: Miroslav Blazevic qui deviendra le sectionneur de la Croatie. Et en milieu de terrain, le libéro von Burg qui ramait de toute sa fougue et de toute son énergie, alliant ténacité et volonté pour compenser une petite taille qui ne l’a pas vraiment desservi. Mais le rêve fut de courte durée et le FC Moutier connu alors des fortunes diverses avec une descente jusqu’en 2e ligue. Et c’est alors, après 17 ans de compétition, en 1978, que Hans mit un terme à sa carrière. Il en fallait toutefois plus que ça pour qu’il range ses crampons. C’est avec les vétérans, puis les super-vétérans qu’il continuera les entraînements et championnats. Et comme nous l’écrivions début mars dans nos colonnes, il fallut dissoudre cette belle équipe d’anciennes gloires locales, à la suite du décès d’André Schorro, véritable moteur de ce groupe d’aînés. Hans von Burg n’a connu qu’un club de foot, le FC Moutier, auquel il est fidèle depuis plus de 60 ans, et il est toujours prêt à ré-arpenter les terrains, dès que la situation sanitaire le permettra et si une équipe est reformée. 

L’altruiste

Besoin d’un coup de main, d’une aide quelconque? Hans répond toujours présent. Depuis sa retraite, il a trouvé son petit coin de paradis avec un studio qu’il loue à Belprahon, en pleine nature, chez le regretté Léo Carnazzi et son épouse Irma. Et c’est lui bien sûr qui s’occupe des alentours et de l’entretien de la maison, la propriétaire prenant de l’âge et ne demandant pas mieux. Régulièrement, il se rend aussi chez deux de ses amies d’école pour y effectuer divers travaux où il est apprécié à sa juste valeur. Quant au confinement, il n’en souffre pas trop, lui, le solitaire qui connaît la région comme sa poche. Il apprécie de laisser sa voiture devant la maison et parcourt les sentiers environnants recueillant ci et là moult petits fruits et baies pour en faire des confitures. Il regrette simplement le fait que les restaurants de montagne soient momentanément fermés car il s’arrête volontiers pour s’y rafraîchir. Voilà donc certainement le secret de sa forme éclatante: les balades, le sport et son altruisme qui le maintiennent toujours en mouvement.

Claude Gigandet

 

Né en 1942, Hans von Burg affiche une forme physique et mentale étonnantes. (photo cg)