Fixée au 27 novembre prochain, l’élection à la mairie de Tramelan aiguise déjà l’appétit de l’actuel chancelier municipal Hervé Gullotti (PS) qui s’est officiellement porté candidat le jeudi 19 mai lors d’un point presse animé par une pléiade d’intervenant-e-s. De son côté, le maire en place Philippe Augsburger (PLR) entretient le mystère, mais personne ne serait surpris de le voir briguer un troisième mandat. A vos pronostics !
« Je ne me présente pas contre quelqu’un, mais pour le village. » En prononçant cette petite phrase en conclusion de la conférence de presse, Hervé Gullotti a clairement démontré une certaine élégance doublée d’une maturité politique évidente. En effet, on en connaît qui ne se seraient pas privés de tacler le maire actuel pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Mais attention, ce tact pourrait aussi se retourner contre l’actuel président du Grand Conseil bernois car le fait de ne rien reprocher à Philippe Augsburger sous-entend forcément que son travail répond aux attentes de la population. Dans ce cas, pourquoi vouloir le déboulonner ? Les éléments de réponse sont donnés par les différent-e-s intervenant-e-s de la conférence de presse. Morceaux choisis.
Qendresa Koqinaj Coçaj, conseillère municipale de Tramelan en charge des écoles et de la culture : « Hervé saura valoriser notre cité, reconnaître les droits de chacune et chacun et ses compétences correspondent au mandat de la mairie. »
Thierry Gagnebin, conseiller général et membre du comité du PS Tramelan : « Le gain de la mairie avec Hervé Gullotti permettra de bénéficier des compétences d’un homme d’expérience, disposant d’un large réseau et engagé tant au niveau du Jura bernois que du canton de Berne. »
Carine Bassin-Girod, ancienne conseillère municipale : « Hervé Gullotti est chancelier municipal à Tramelan depuis 2005. Cela lui apporte une connaissance approfondie de notre commune, de son fonctionnement et des enjeux pour les années à venir. »
Nicolas Sauthier, ami proche d’Hervé Gullotti : « Faux nonchalant au grand cœur, Hervé Gullotti est doté en apparence d’un flegme quasi britannique mais bouillonnant à l’intérieur d’idées et de projets. Il est je crois très à même de prendre les rênes d’une commune située entre ville et campagne, à la taille modeste mais aux grandes aspirations, notamment en termes de développement durable. »
« L’intérêt collectif doit primer sur l’intérêt privé »
De son côté, le principal intéressé s’est fendu d’un commentaire placé sous le signe de la clarté et de la transparence : « Avec ma candidature, les Tramelotes et les Tramelots peuvent compter sur une personnalité rassembleuse, décidée et à l’écoute, proche de la population et consiente que l’intérêt collectif doit primer sur l’intérêt privé. Si je suis élu, je ne ferai pas de politique partisane. Chacun a sa place dans ma conception des choses et je me réjouis de pouvoir me confronter à d’autres points de vue, l’essentiel étant de travailler pour notre localité. Avec le Parti socialiste de Tramelan, nous avons décidé de rendre public ma candidature avant l’été. Nous souhaitons ainsi clairement montrer tout l’intérêt que nous portons à ces élections et toute l’importance que celles-ci revêtent pour la localité mais aussi pour sa population. Nous devons impérativement l’intéresser à la chose publique, tout comme notre jeunesse. De mon côté, je ne concevais pas que la population puisse apprendre que j’accepte des mandats conséquents au Grand Conseil ou au Conseil du Jura bernois sans être informée de mes intentions communales. Sur le plan professionnel, encore une mention : la question va en effet se poser de savoir ce que je vais faire en cas d’élection. Je serai engagé d’ici peu dans un processus de changement qui devrait aboutir à la fin de l’année. Sans garantie de succès naturellement. Donc, l’élection à la mairie est une opportunité que je saisis indépendamment de mon avenir professionnel, avec le risque que cela comporte. »
En prenant connaissance de la candidature d’Hervé Gullotti, le maire actuel a déclaré qu’elle lui donnait une motivation supplémentaire sans pour autant lever le voile sur ses intentions puisqu’il se donne encore un délai de réflexion. Alors, candidat ou pas à sa propre succession, Philippe Augsburger ? Pour une fois, on va se mouiller. Oui, car la passion sans borne qu’il voue à la commune de Tramelan est encore trop vive pour assister à un éventuel jet de l’éponge. Après, ne pas lâcher son os n’offre aucune garantie d’être à la noce…
Olivier Odiet
