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Il court pour une cause saine : le sport !

Edition N°45 – 7 décembre 2022

Raoul Voirol: «  Je remercie toutes les personnes qui ont amorcé des réflexions pour tenter de sortir le Jura bernois de l’ornière dans laquelle il se trouve.  » (photo oo)

Enseignant à la retraite, Raoul Voirol carbure au sport depuis sa tendre enfance. Cette passion l’a d’ailleurs conduit à coiffer plusieurs casquettes, lui qui fut compétiteur, dirigeant de club et organisateur de manifestations sportives. Aujourd’hui encore, il n’a pas rangé ses baskets, ne serait-ce que pour entretenir sa forme. Vouloir résumer son parcours de vie en se limitant au sport équivaudrait toutefois à prendre un mauvais raccourci sachant que l’ancien responsable technique de TGV-87 a plus d’une corde à son arc. On pense notamment à son intérêt pour les lieux-dits de Tramelan. Scindé en deux tomes, l’ouvrage y relatif actuellement en préparation s’annonce tout simplement fascinant. A l’image du personnage, d’ailleurs… 

Originaire des Genevez, né à Tramelan le 15 mars 1950, Raoul Voirol a suivi les écoles primaire et secondaire de Tramelan. Après avoir étudié à l’école normale de Porrentruy, il a enseigné à l’école primaire de Tramelan, en 7e année, de 1970 à 1979 puis en 9e année de 1979 à 1994. 

Déclic provoqué par un cours de perfectionnement   

Dès l’apparition du nouveau système scolaire 6/3, il a été nommé comme enseignant dans les classes générales de l’Ecole secondaire, provisoirement de 1994 à 1997 et définitivement entre 1997 et l’âge de sa retraite. « Suite à un cours de perfectionnement organisé par le canton sur une durée de six mois, ma vision de l’enseignement a changé. J’ai compris que notre rôle n’était pas seulement de transmettre des connaissances ni d’évaluer le niveau des élèves par des tests, mais de travailler plus en profondeur en privilégiant la pédagogie par objectif et la pédagogie par projet », signale-t-il. Cette nouvelle méthode de travail s’est avérée très fructueuse pour ses élèves de 9e année qui ont été confrontés aux réalités de la vie professionnelle en adressant une lettre à un entrepreneur ou en se mettant en contact téléphonique avec un directeur d’entreprise. Des pages rédactionnelles ayant notamment engendré de la part des élèves un travail d’acquisition de publicité et de création de logo ont été publiées dans le Journal du Jura. La réalisation d’un jeu bilingue baptisé Neuro’surf et vendu à 600 exemplaires s’est également ajouté sur la liste des nombreux projets choisis par les élèves sur la base d’un canevas que Raoul Voirol leur proposait. « Le fait de toucher à quelque chose de concret décuplait non seulement la motivation des élèves, mais cela leur permettait aussi d’être autonomes et de se préparer idéalement pour suivre un stage ou un apprentissage », poursuit-il.

TGV-87 : le fruit de la patience et de la persévérance

Parallèlement à sa profession d’enseignant, le Tramelot s’est énormément engagé en faveur de la jeunesse et du sport. C’est d’ailleurs avec des élèves de sa classe qu’il a créé, en 1971, un club de volleyball à Tramelan. A force de patience et de persévérance, les différents échelons qui mènent au sommet de la hiérarchie ont été gravis, TGV-87 parvenant à se hisser en finale de la Coupe de Suisse face à Leysin et en LNA vingt-six ans après la fondation du club : « J’ai alors cédé mon costume d’entraîneur au Polonais Jan Such pour reprendre la fonction de responsable technique. L’équipe est restée au sein de l’Elite du volley suisse durant trois ans. » Raoul Voirol a également occupé la fonction d’entraîneur des filles du VBC Malleray avec une promotion en LNB à la clé. Mais ce n’est pas tout. Il s’est aussi illustré en tant qu’arbitre de volley et marathonien, prouvant au passage qu’il est possible d’être efficace tout en jouant sur plusieurs tableaux. 

Salles de sport : la désillusion 

Si Raoul Voirol a connu le succès sur le terrain, il n’en fut pas toujours de même dans ses différents mandats. Son plus grand regret se situe au niveau des salles de sport du village puisque malgré différentes commissions d’étude pour la réalisation d’une triple salle de sport dans lesquelles il a œuvré, jamais les autorités de Tramelan ne sont arrivées jusqu’au stade de la votation populaire avec un projet concret. Une décision qui laisse toujours un goût d’inachevé à Raoul Voirol, persuadé qu’avec un peu de bonne volonté et d’audace, la barrière financière qui s’est dressée sur le chemin aurait pu être franchie d’une manière ou d’une autre. Particulièrement sensible à la destinée de notre région, Raoul Voirol a pris connaissance avec beaucoup d’intérêt du lancement récent de la marque Grand Chasseral qui offre les conditions techniques et méthodiques d’une communication régionale forte, harmonisée et transversale : « Je remercie tous les acteurs qui ont amorcé des réflexions pour tenter de sortir le Jura bernois de l’ornière dans laquelle il se trouve », explique-t-il. « Ce projet est vraiment intéressant et enthousiasmant, mais je me permets quand même de formuler une question à ses différents initiateurs : pourquoi le sport manque-t-il à l’appel de l’aspect promotionnel qui colle à cette démarche ? L’occasion était idéale de véhiculer l’image du sport populaire d’une part, et du sport d’élite, d’autre part et favoriser ainsi l’éclosion de clubs phares dans le Jura bernois.

C’est bien connu : lorsqu’on est partie prenante d’un projet, on s’y intéresse, mais lorsqu’on se sent mis à l’écart, la flamme perd gentiment de son intensité. Il serait dommage qu’un tel scénario se produise avec les sportifs », déclare en substance Raoul Voirol. On ne peut raisonnablement pas dresser son portrait en passant sous silence un ouvrage actuellement en préparation et qui portera sa griffe. Consacré aux lieux-dits de Tramelan, ce livre sera scindé en deux tomes, soit des itinéraires de balades (huit hors zones habitées et deux en zones habitées) pour le premier et la notion de la toponomie pour le deuxième. Ce travail qui nécessite des recherches conséquentes en amont est mené avec un groupe d’experts. Connaissant sa méticulosité, sa précision et sa rigueur, on ne prend pas grand risque en affirmant que le résultat ne laissera personne de marbre.  

Olivier Odiet

Raoul Voirol: «  Je remercie toutes les personnes qui ont amorcé des réflexions pour tenter de sortir le Jura bernois de l’ornière dans laquelle il se trouve.  » (photo oo)