Sport

Du mordant pour défier l’élite mondiale

Edition N°10 - 11 mars 2020

Gwenn Hostettmann ira défier les cracks mondiaux du canivtt. (photo cg)

Même s’il vient de déménager à Bellelay, Gwen Hostettmann est un pur produit courtisan et le revendique hautement et fièrement. Passionné de canivtt, appelé aussi «bikejöring», dont il est vice-champion suisse, il vise le championnat du monde en catégorie bergers belges avec l’équipe suisse en mai prochain. Et même mieux encore, il s’alignera au championnat du monde individuel toutes races confondues en octobre, en Bretagne, avec son fidèle compagnon à 4 pattes Madmax, un Malinois de quatre ans, véritable Formule un de la spécialité, un chien qui peut courir à 60 km/h! 

Gwenn Hostettmann a toujours vécu à Court et y a fait ses classes. Après un apprentissage de maçon, il a travaillé quelques temps comme bûcheron et est actuellement conducteur de poids lourds depuis six ans. Tous les jours, il sillonne la Suisse pour une entreprise de cimenterie de Péry. Papa d’un petit Levi de 17 mois, il est en couple avec Morgane. Solide gaillard, il est un sportif accompli qui pratique le hockey, a fait quelques saisons en motoneige et d’autres sports. S’il a quitté son village de prédilection, c’est qu’il a eu l’opportunité d’acheter une maison à Bellelay. C’est quand même plus pratique qu’en appartement quand on possède trois chiens. Son fameux berger belge Malinois pour la compétition, un autre de même race de huit mois au caractère déjà bien trempé, précise-t-il, et le chien de madame, un Husky. 

VTT avec chien attelé

Le canivtt, appelé aussi «bikejöring» ou auparavant cyclocanicross a des origines peu précises. Ce sport se pratique aussi à pied (canicross) ou à trottinette (canitrottinette). Le chien, qui doit être âgé de 18 mois au moins, est muni d’un harnais relié au vtt par une ligne élastique de
2,5 m pour amortir les chocs. Il se pratique sur une piste balisée variant de 4 à 5 km et le cycliste doit fournir au moins 50% de l’effort. Le chien doit toujours être devant; il est interdit de le tirer. On connaît cette discipline en Suisse depuis une dizaine d’années et il existe deux fédérations. Une seule n’aurait-elle pas suffit?

Ce sport est réservé aux cyclistes confirmés, qui ont une excellente entente avec leur chien. Ce dernier doit être parfaitement éduqué au niveau des ordres de direction et de vitesse. En règle générale, tous les chiens commencent par le canicross avant de passer à 18 mois environ au canivtt. L’âge d’un chien formé se situe entre 2 et 3 ans. C’est avant tout un sport nécessitant un effort commun de la part du maître et du chien. C’est un réel moment de partage! Il ne s’agit pas de laisser le chien tracter l’homme et son vélo ni de forcer son chien à courir devant, c’est avant tout un sport qui doit se pratiquer avec plaisir et envie qui permet de renforcer la relation entre le maître et le chien, son obéissance et sa réelle coopération dans son écoute. Les compétitions se déroulent pour beaucoup en Suisse romande dont deux dans notre région, à Tramelan et à Prêles. 

Sur sept courses, Gwenn a fini six fois sur le podium et n’est donc pas vice-champion suisse par hasard. Il le doit aussi à sa passion, à une belle complicité avec l’animal et à un travail intensif. Il participe également avec Madmax à des triathlons (course à pied, natation, VTT). Il peut compter aussi sur les cycles Alouette de Valbirse pour rouler une bécane au top.

La Ferrari des chiens 

On peut bien entendu concourir avec toutes les races de chiens. Cependant, les Greyster et les Hounds sont les plus puissants, issus de croisements entre chiens de chasse et de lévriers qui sont particulièrement élevés et sélectionnés pour ce genre de compétition. Mais le Malinois de Gwenn Hostettmann, bien qu’un peu plus léger, allie d’autres avantages. D’un haut niveau de travail, il est aussi un chien de famille qui excelle dans quasiment toutes les autres disciplines: obéissance, mondioring, agility ou pistage. Il est encore un chien d’intervention que privilégie la police, l’armée ou les douanes. Il ne demande qu’à apprendre de nouvelles choses tous les jours, mais de manière stricte et ordonnée et en plus, il bénéficie d’une capacité à réfléchir hors du commun. Tous les propriétaires de ce berger belge le confirmeront. La Ferrari des chiens, prétend-il.

Visa pour d’autres horizons

Au vu des résultats, notre Courtisan émigré à la Courtine est déjà sélectionné pour s’aligner au championnat du monde des bergers belges au sein de l’équipe de Suisse. C’est la localité française d’Aubigny sur Nère (département du Cher en région Centre-Val de Loire), du 12 au 17 mai prochains (l’an dernier, il avait participé à ces mêmes championnats en Tchéquie). Puis cet automne, il se rendra à Plédran (Bretagne), du 8 au 11 octobre, pour se confronter à l’élite mondiale de la discipline, en individuel, toutes races confondues, en catégorie licenciés séniors. Ce sera une belle aventure pour lui et son fidèle Madmax qui auront l’opportunité de se mesurer à des cracks de la discipline, genre des chiens puissants de 35 kg et des athlètes de 70 kg contre le Malinois de Gwenn de 25 kg et son maître, «une belle bête» de 100 kg! Mais gageons qu’il va mettre tous les atouts de son côté pour optimiser ces différences. Alors un petit coup de pouce financier serait le bienvenu pour faire retentir plus loin les éclats de notre région. Précisons encore que quelques-uns de ses sponsors ont dû fait faux bond, victimes de la situation sanitaire actuelle. 

Claude Gigandet

Aider Gwenn: ccp 14-362695-2
IBAN: CH50 0900000014362695 2

Gwenn Hostettmann ira défier les cracks mondiaux du canivtt. (photo cg)