Portraits

«Je ne regarde jamais en arrière!»

Edition N°46 - 19 décembre 2018

Jean-René Carnal: «Quand c’est fini, c’est fini. Je ne suis pas vraiment sentimental!» (photo oo)

Se déclarant volontiers comme étant curieux de nature, Jean-René Carnal est un homme à multiples facettes qui franchit chacune de ses étapes de vie sans jamais éprouver le moindre sentiment de nostalgie. Lundi 10 décembre dernier, il a dirigé sa dernière assemblée municipale de Reconvilier après avoir occupé la fonction de président durant 40 ans. Excusez du peu!

Originaire de Souboz, Jean-René Carnal est né le 26 février 1938 à Tavannes. Village dans lequel il a effectué ses écoles obligatoires avant d’obtenir un brevet d’instituteur à l’Ecole normale de Porrentruy en 1957. Il a ensuite suivi les cours des Universités de Neuchâtel et de Berne (1962-1964) avec un brevet d’enseignement au secondaire du premier degré à la clé. Après avoir travaillé comme instituteur à Malleray (1957-1958) et à Bévilard (1958-1962), Jean-René Carnal a occupé la fonction de maître à l’école secondaire de Reconvilier (1964-1982, à mi-temps dès 1977). Il a ensuite opéré une reconversion professionnelle en devenant collaborateur scientifique à l’Office de recherche pédagogique de la Direction de l’instruction publique du canton de Berne, de 1977 à 1982 à mi-temps et de 1982 à 2000 à temps complet. La particularité de JRC, c’est sa soif de découvertes intarissable. Il n’a jamais été effrayé par le cumul des fonctions. Certaines personnes s’essoufflent en jouant sur plusieurs tableaux, mais pas lui. Où qu’il œuvre, son efficacité fait merveille. 

Fidèle au poste durant 40 ans! 

Lundi 10 décembre dernier, Jean-René Carnal a dirigé sa dernière assemblée communale de Reconvilier après en avoir assumé la présidence durant 40 ans. Pour récompenser cette fidélité, il a reçu un tableau représentant le hameau de Chaindon réalisé par l’artiste de Reconvilier Nacreddine Abbassi. Durant ces nombreuses années, Jean-René Carnal a collectionné les belles expériences en dirigeant les séances du législatif, mais il se souvient également de moments douloureux comme à l’époque où l’attribution de la nationalité suisse se tenait dans le cadre de l’assemblée communale: «J’ai le souvenir de situations où je me sentais mal à l’aise. Prises de manière subjective, les décisions de l’assemblée étaient davantage basées sur le ressenti que sur la raison. Ce contexte était d’autant plus pénible que le quota de participation à l’assemblée ne représentait que le 1/30e de la population du village.» Membre de la section locale du PLR depuis 1974, Jean-René Carnal a également siégé au conseil municipal de Reconvilier (1975-1978), mais il se considère davantage comme un homme du législatif que de l’exécutif. 

Calme, pondéré, persévérant 

On ne peut raisonnablement pas dresser le portrait de cette personnalité hors norme sans évoquer sa fonction de lecteur d’œuvres sur RJB durant plus de 20 ans. «Ce travail me prenait plus de préparation qu’une assemblée municipale», glisse-t-il. «L’émission durait 30 minutes, mais la lecture était entrecoupée d’intermèdes musicaux, ce qui réduisait mon temps de parole à 15 ou 20 minutes.» Comme chacune de ses étapes de vie, Jean-René Carnal n’a pas éprouvé de nostalgie lorsqu’il a mis un terme à cette expérience radiophonique: «Je ne regarde jamais en arrière !», s’exclame-t-il. «Quand c’est fini, c’est fini. Je ne suis pas vraiment sentimental!» Homme calme, pondéré et persévérant, Jean-René Carnal est un perfectionniste: «Parfois, c’est un défaut, parfois une qualité !», lâche l’actuel secrétaire-caissier de la Fondation Banneret-Wisard à Grandval et de la Fondation de l’abbatiale de Bellelay. Pour occuper son temps libre, Jean-René Carnal pratique le jardinage. Il s’adonne également aux joies de la lecture et des mots-croisés. Histoire d’entretenir sa vivacité d’esprit… 

Olivier Odiet

Jean-René Carnal: «Quand c’est fini, c’est fini. Je ne suis pas vraiment sentimental!» (photo oo)