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La consultation sociale sous pression !

Edition N° 7 – 21 février 2024

En nette augmentation, la consultation sociale provoque une situation de surcharge au sein de Pro Senectute Arc jurassien. (photo ldd)

« Notre dispositif est au bord de la fracture. Il est urgent d’agir ! » Tels sont les mots prononcés par François Dubois. « Je dirige cette organisation depuis dix-sept ans et c’est la première fois que je dois communiquer sur les effets d’une telle surcharge », poursuit-il. L’an dernier, le nombre de personnes prises en charge par Pro Senectute Arc jurassien a grimpé de 20%. Une hausse qui fait suite à celle de 15% enregistrée en 2022. Avec l’aval du Conseil de fondation, la direction a créé, fin 2022, 1,5 EPT pour renforcer sa consultation sociale. Or, l’augmentation massive des demandes en 2023 démontre que cet ajustement n’a pas permis de soulager un service sous haute pression. 

Mise en péril de la réactivité

« A l’heure où la situation économique des retraité-e-s est au cœur des discussions politiques, nous tirons la sonnette d’alarme : les demandes de soutien ne cessent d’affluer dans les consultations sociales de nos quatre antennes (ndlr : Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds, Tavannes, Delémont) qui arrivent à saturation. Cela met en péril la réactivité et la qualité des prises en charge, avec un effet négatif sur la situation des demandeurs », indique Pro Senecute. « Cette situation est également inquiétante pour la santé de nos collaboratrices et de nos collaborateurs qui vivent très difficilement cette situation de surcharge. » 

Une couverture médiatique sans précédent durant la pandémie 

Compte tenu des prévisions relatives à l’évolution démographique, tout laisse supposer que le nombre de consultations sociales continuera d’augmenter de manière significative ces prochaines années. Si cette organisation croule sous les demandes, c’est peut-être aussi parce que la pandémie lui a, par la force des choses, offert une plateforme médiatique sans précédent. Gérard Bonvallat a également précisé que les démarches administratives toujours plus complexes étaient de nature à décourager les retraité-e-s d’engager des demandes pour bénéficier de prestations complémentaires, par exemple. Les intervenants à la conférence de presse ont profité de l’occasion pour préciser que parmi sa vaste palette d’activités, Pro Senectute était de plus en plus sollicité pour obtenir des conseils en vue de la retraite ainsi que pour donner des informations sur les directives anticipées et mesures testamentaires (DOCUPASS). S’agissant de la suite à donner à la mise sous pression de la consultation sociale, Pro Senectute Arc jurassien a planifié des rencontres, en mars prochain, avec les cantons de Berne et du Jura. Une date ultérieure doit encore être définie avec le canton de Neuchâtel. Un dossier à surveiller comme le lait sur le feu.

Olivier Odiet 

Evolution des besoins

On a parfois tendance à l’oublier. Le fait d’avancer dans l’âge se traduit par une évolution des besoins qui exige une adaptation de tous les instants pour Pro Senectute Suisse dont la mission consiste à : 

– Favoriser le maintien à domicile 

– Veiller à l’intégration des aînés dans notre société et éviter l’isolement social 

– Stimuler et valoriser les compétences existantes

En dressant l’inventaire de cette fameuse évolution des besoins, Gérard Bonvallat a mis de nombreux aspects en lumière dont l’augmentation de l’espérance de vie ; la péjoration de l’état de santé liée à l’âge ; l’éloignement des enfants ; la précarisation des bénéficiaires des prestations complémentaires ; l’apparition de l’endettement ainsi que les limites du bénévolat. Moralité : le fait de vieillir n’est pas forcément garant d’une vie peinarde. Et nos mots sont pesés…

(cp)

 

 

En nette augmentation, la consultation sociale provoque une situation de surcharge au sein de Pro Senectute Arc jurassien. (photo ldd)