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La fleur du bonheur et de la solidarité

Edition N°4 - 30 janvier 2019

Les deux instigatrices de la vente du mimosa: Elsa (à gauche) et Emmanuella. (photo cg)

Elles sont deux jeunes ados, Emmanuella et Elsa, de respectivement 13 et 14 ans à s’être impliquées corps et âme dans la vente du mimosa sous les auspices du SeJAC (Service de la Jeunesse et des Actions Communautaires). Cela faisait une belle lurette que l’on en voyait et n’en vendait plus en Prévôté. Les bénéfices de la vente de cette fleur odorante à pompons, jaune et délicate, est le symbole depuis 70 ans d’une solidarité envers les enfants pour qui les vacances ne sont qu’un rêve, qui peut devenir réalité. La vente, fixée au dernier week-end de janvier, a eu lieu en fin de semaine dernière. Arrêtons-nous quelques instants sur l’association Mimosa du Bonheur.

C’est du projet «petits jobs» du SeJAC qu’Emmanuella Bora Ohale et Elsa Dos Santos, qui fréquentent régulièrement le centre de jeunesse, ont voulu montrer leur solidarité et ont décidé de prendre la responsabilité de s’occuper de la vente du mimosa dans le cadre de l’action Mimosa du Bonheur. En plus du but caritatif, elles ont pu se frotter au développement de leurs premières capacités professionnelles de jeunes, ce qui leur a permis de faire quelques pas dans le monde du travail. C’est ainsi qu’elles ont participé à toutes les phases de l’organisation d’une telle action, de la préparation à la vente, en passant par la communication ou la convocation d’une conférence de presse, une première et belle expérience dans ce domaine, sous la houlette de Camille Boillat, le nouveau responsable du SeJAC, et de Marine Aubry, stagiaire. L’idée leur est venue avec une autre action solidaire à laquelle elles ont participé, la vente des timbres Pro Juventute, relancée aussi par le centre de jeunesse. Leur dévotion est d’autant plus appréciée que certaines écoles ne sont plus intéressées à vendre le mimosa, que les fonds diminuent, alors que les demandes sont plus nombreuses. 

Mimosa du bonheur

L’Association Suisse Mimosa du Bonheur (ASMB) est active en Suisse romande et une partie proche de la Suisse alémanique. Elle est soutenue par la Croix-Rouge, des institutions caritatives, des sociétés pédagogiques cantonales, et dans le Jura bernois par le Syndicat des enseignants francophones bernois (SEFB). 

Durant la guerre 1939-1945, la Croix-Rouge suisse organise l’accueil et le placement en Suisse de dizaines de milliers d’enfants, le plus souvent d’origine française, dont beaucoup proviennent de la région de Cannes. Après la guerre, la France remercie la Suisse avec des fleurs de mimosa qui sont distribuées dans les hôpitaux de Genève. Reprenant cette initiative, une première vente de mimosa débute en hiver 1948 à Genève. Dès 1949-1950, la Croix-Rouge genevoise et la Chaîne du Bonheur soutiennent l’idée d’une vente officielle de mimosa dans 400 localités de Suisse et plus de 1000 points de vente. Il est vendu surtout par les écoles, mais aussi dans la rue, les commerces ou les entreprises. Depuis, la vente du mimosa est reconduite chaque année fin janvier et fait des heureux dans les 16 lieux de vente du Jura bernois et a permis d’aider 23 familles avec plus de Fr. 12’000.- en 2018, précise Claudine Béroud, secrétaire de la commission. L’action est aussi merveilleusement bien suivie dans le Jura. 

Bien entendu, les vendeurs sont bénévoles et les bénéfices réalisés sont distribués à des enfants ou adolescents issus de familles à revenus modestes ou confrontés à des difficultés financières. La priorité est mise sur des activités de loisirs qui permettront à l’enfant de s’épanouir socialement, genre camps de vacances, activités sportives, musicales ou de loisirs, voire une participation à des traitements orthodontiques ou des primes de caisse maladie, selon les cas. Cette aide est attribuée par les membres de l’ASMB en fonction du lieu de domicile du demandeur, et selon des normes et critères précis. Des dons ont aussi pu être octroyés aux CPJB, aux Petites Familles et à la Grande Maison.

Le mimosa

Il existe de nombreuses espèces de mimosas qui se présentent sous formes d’arbustes ou d’arbres décoratifs pouvant atteindre 12 mètres de hauteur en moyenne, et qui fleurissent à des époques différentes entre novembre et mars. Ils poussent très vite, aiment la chaleur et craignent le gel. Le mimosa le plus répandu vit pratiquement à l’état sauvage par massifs étendus qu’on trouve surtout dans le midi de la France. Originaire d’Australie, il fut importé vers 1850. Il servait alors à décorer les jardins des somptueuses résidences des gens aisés de la Côte d’Azur. Sa fleur délicate odorante à pompon jaune annonce la fin de l’hiver. Celui que nous trouvons dans les points de vente de notre région est produit dans le massif du Tanneron, sur la colline du mimosa. 

Claude Gigandet

Les deux instigatrices de la vente du mimosa: Elsa (à gauche) et Emmanuella. (photo cg)