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La rockeuse veut chasser son coup de blues

Edition N°25 - 29 juin 2022

Carmen Beuchat jongle habilement entre son apprentissage de gestionnaire du commerce de détail et la musique. (photo cag)

Plusieurs lecteurs, en regardant la photo de Carmen Beuchat, reconnaîtront immédiatement une des membres du groupe ROCK TRADITION (Court). Elle y joue de l’accordéon schwyzois avec son frère Matthieu et sa sœur Sarah. Sa maman Angela est à la contrebasse ou à la guitare basse.

Aujourd’hui, Carmen (18 ans) ne va pas parler de musique traditionnelle et moderne, mais de sa formation professionnelle. Elle est en pleine période d’examens pour obtenir au terme de trois ans d’apprentissage son CFC de gestionnaire du commerce de détail. C’est au magasin Landi à Pontenet que nous l’avons rencontrée. Depuis son enfance et jusqu’à ce jour, elle habite dans une ferme à Chaluet, à proximité de Court. Après s’être déplacée en vélomoteur et en train, c’est au volant de sa voiture qu’elle effectue désormais ses trajets professionnels.

Depuis sa petite enfance, Carmen rêvait d’effectuer son apprentissage chez Landi. Le secteur des aliments et objets pour les petits animaux l’attirait particulièrement. Pour atteindre son objectif, elle effectua deux stages chez Landi avant de signer son contrat d’apprentissage. Son objectif était de se former dans le domaine de l’agriculture. Sa formation théorique s’est effectuée au ceff COMMERCE à Tramelan les mardis après-midi et la journée du jeudi pendant sa 3e année. Toutes les branches l’intéressait. « Toutefois, dans les branches à options, j’appréciais tout particulièrement la comptabilité », relève-t-elle. Son horaire habituel du lundi au jeudi commence à 7 h 30 et se termine à 18 h 30 ou à 19 h après les nettoyages. Le vendredi de 7 h 30 à 20 h et le samedi de 7 h 30 à 17 h.

Moral sapé par des mesures astreignantes  

Lorsqu’on lui a demandé si le climat de travail lui a convenu durant la période Covid, l’expression de son visage s’est assombrie. Inutile d’être devin pour en cerner la raison. Au début, c’était impeccable, mais les innombrables mesures imposées par la pandémie ces deux dernières années ont asséné un sérieux coup à son moral. Porter un masque à longueur de journée pendant l’été lorsqu’il faisait chaud, faire la police à l’entrée du magasin pour imposer le port du masque et limiter le nombre de clients à l’entrée est un scénario qui ne colle pas avec l’image qu’elle se faisait de son métier.      

Période pénible et désagréable

« Pendant une période, nous devions bâcher plusieurs rayons. Mais certains clients ne respectaient hélas pas ces obligations et prenaient ce qui n’était pas en vente. C’est à la caisse que nous devions leur signifier que c’était interdit. Bien sûr, ils étaient mécontents. Et pour couronner le tout, le rayon des fleurs n’était plus accessible », explique-t-elle. 

Carmen ne cache pas que sa motivation initiale peine à refaire surface. Et nous savons que des milliers de vendeuses et vendeurs ont vécu cette période pénible et désagréable. C’est néanmoins avec le sourire qu’elle s’exprime au sujet de son avenir : « Au mois d’août 2022, je vais commencer une matu professionnelle dans le secteur de l’économie et si tout va bien, je commencerai un Bachelor dans la comptabilité l’année suivante. » Merci Carmen de nous avoir confié une période difficile vécue pendant votre apprentissage et d’avoir retrouvé une attitude positive en vous projetant dans votre futur professionnel.

Charles-André Geiser

Carmen Beuchat jongle habilement entre son apprentissage de gestionnaire du commerce de détail et la musique. (photo cag)