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La trêve des confineurs!

Edition N°13 - 1er avril 2020

Après la damassine, un chercheur bâlois a développé un élixir dont le nom a déjà été déposé: la damainssine.

En ces temps de confinement, il faut distinguer: les confineurs, soit l’autorité politique, tant fédérale que cantonale, qui édicte, selon les recommandations de l’autorité sanitaire, des ordonnances pour l’ensemble de la population dits les confinés. Entre ces deux catégories, la marge est très mince, ténue comme d’ailleurs le concept «arroseur-arrosé» de gouttelettes… 

En conclusion, le confineur-confiné c’est les deux faces de la même pièce, de la même personne. Avec mes amis, la dégustation de grands vins limitée à quatre personnes continue malgré tout. Rien de meilleur comme remède contre l’anxiété qu’une trêve autour d’une jolie bouteille. Chacun à sa petite table, sa série de verres, son crayon avec carnet de notes et bien sûr l’indispensable petit flacon de gel hydroalcoolique. Si le côté partage en a pris un coup, on gagne en retour en-soi, en concentration personnelle dans un silence quasi monacal! Bien sûr, notre groupe échange sur la toile avec d’autres tant chacun veut voyager autour de sa bouteille et sans déplacement physique. 

Naissance d’une eau-de-vie 

L’été dernier, à Bâle, lors d’un séminaire consacré à mon prochain ouvrage, j’ai rencontré Heinz, fondateur d’un laboratoire pharmacologique développant des produits de haute technologie. Il est de plus un dégustateur averti et doté d’un savoir livresque étonnant en bon disciple d’Arnaud de Villeneuve. Par Face Time Vidéo, nous communiquons régulièrement et ce chercheur bâlois nous a parlé de ses travaux sur une eau-de-vie qui «fait du bien tant à l’intérieur qu’à l’extérieur». Nous, les confineurs-confinés curieux avons tenté d’en savoir plus. Pas chauvin pour autant, Heinz a dédaigné le kirsch emblématique de son canton pour s’intéresser au nectar voisin: la damassine issue des vergers de l’Ajoie. Il a donc développé un noble alcool dont le nom a déjà été déposé: la damainssine. Il s’agira d’un élixir destiné à la fois à nos papilles et à l’hygiène de nos mains tant sollicitées en cet épisode pandémique. Le défi est à la hauteur de ce chercheur iconoclaste car il faudra passer par tous les arcanes de l’Office fédéral de la Santé Publique, de Swissmedic pour l’aspect médicament et enfin de la Régie fédérale des Alcools pour le côté jouissif et joyeux de la dégustation. Rien ne semble cependant altérer l’enthousiasme de notre ami qui compte déjà, à défaut de clients, une longue liste d’attente de cobayes disposés à tester, pour le progrès de la science, sa potion magique. 

Pierre Chevrier 

Après la damassine, un chercheur bâlois a développé un élixir dont le nom a déjà été déposé: la damainssine.