Les badauds se posaient des questions en voyant s’affairer cette multitude de photographes, le nez en l’air, au sol ou à l’horizon, avec la curiosité au bout de l’objectif. Ils venaient de divers cantons, comme le Jura, Berne, Valais, Genève, Vaud, Fribourg, Tessin ou aussi de Suisse allemande, qui s’étaient inscrits au rallye. Le club prévôtois en était l’organisateur, désigné lors de la dernière édition, notamment avec Riccardo Vandoni, ténor de l’organisation, qui a mené de main de maître les moindres détails avec son équipe. Et jamais on avait vu autant de monde dans les annales de la faîtière de Photo suisse, avec près de nonante participants, qui ont déboulé dans les rues de Moutier pour en magnifier la ville.
La ville sous la loupe
Les affaires ont été rondement menées. Les participants avaient rendez-vous à 9 h à la gare pour recevoir les directives, particulièrement les thèmes du concours restés secrets jusque-là. Ils avaient jusqu’à midi pour fournir cinq photos sur les cinq thèmes du concours, à savoir : ruelles, ça coule de source, lignes, Moutier, l’industrielle et libre. De quoi bien les occuper et faire travailler leurs méninges en furetant dans les recoins de la ville qu’ils découvraient pour la première fois pour la plupart. « Pardon, madame, où sont les ruelles à Moutier ? Existe-t-il des bâtiments industriels ? (!), C’est ici la vieille ville ? Y a-t-il des points d’eau, une rivière ? » Ils avaient tous bien entendu reçu un plan de la ville, pas très détaillé, il est vrai, et toutes les informations idoines. A midi, apéro et repas étaient prévus dans un restaurant situé de l’autre côté de la cité ou un solide menu avait été prévu, ainsi qu’une variation végétarienne.
La verve du conservateur
Pendant le dîner, le conservateur du Musée du tour automatique, Stéphane Froidevaux, avec sa tchatche légendaire, a expliqué non seulement l’endroit dans lequel les photographes se trouvaient pour se sustenter, qui est chargé d’histoire, mais a aussi fait un historique de la machine-outil. Il a parsemé son exposé d’anecdotes et de drôleries, faisant se marrer la foule attentive. Tous ont pu par la suite visiter le fameux musée tout proche et ils ont montré beaucoup d’intérêt. C’est qu’ils avaient là un guide parmi les meilleurs connaisseurs du sujet, un autre homme au bagou providentiel, et en trois langues, SVP, « Walti » Hürlimann.
Concours réglementé
C’est la faîtière Photo suisse, qui regroupe les différentes photos des clubs amateurs de Suisse, qui fixe les règles assez strictes pour le concours. Les photographes avaient trois heures pour traiter les cinq thèmes imposés, avec une photo par thème qu’ils doivent faire parvenir jusqu’au 30 juin à 23 h 58 à l’adresse informatique du Rallye romand ! Photo suisse en fera ensuite un fichier anonymisé qu’il enverra au jury avec ses critères, par exemple, respect du thème, qualité graphique, composition, style, etc.
A signaler aussi que pour la première fois, alors que le jury était toujours imposé par la faîtière, il a été discuté et approuvé que deux jurés pouvaient être choisis par le club organisateur. C’est ainsi que deux photographes reconnus et expérimentés de Moutier ont été désignés : Nous Carnal et Gérard Lüthi, qui devront procéder à un classement, avec un juré de Photo suisse, chacun de leur côté. Un coup de cœur leur est aussi demandé. Les résultats seront connus au mois de septembre. Claude Gigandet

