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L’A16 s’est aussi mise au vert

Edition N°42 - 11 novembre 2020

L’équipe de la construction du dernier bout de mur en pierres sèches de l’A16, de gauche à droite: Bruno Hollenstein, Philippe Fallot, Urs Schmidt, Joachim Bohnenblust, Nicolas Oppliger, Marius Nuesch, François Romy et Eric Champion. (photo Roland J. Keller)

Soucieux de biodiversité, l’Office des ponts et chaussées du canton de Berne a accompagné une série de mesures pour compenser les atteintes occasionnées à la nature et au paysage. Parmi elles, la construction d’un mur en pierres sèches entre Sorvilier et Bévilard, mais pas seulement. Les emprises de cultures, forêts, pâturages, pistes et reboisement y ont été revitalisées. Vaste réalisation.

« Ce mur est construit d’une manière géniale. » Président de la Bourgeoisie de Sorvilier, François Romy ne tarit pas d’éloges à propos de la construction du mur érigé à la place d’une barrière de barbelés, délimitant deux terrains entre les communes de Sorvilier et de Bévilard, juste au-dessus de l’autoroute A16. Long de 82 mètres, l’ouvrage est en effet constitué de pierres sèches, autrement dit exempt de mortier. Alors, pourquoi ne pas l’avoir cimenté, il aurait été plus solide ? « Non pas forcément, car il aurait gelé, cassé. Un mur en pierres sèches est plus écologique et cela représente aussi le savoir-faire de la région. Dans un tel cas, l’eau aussi peut s’infiltrer partout en évitant des saillies », souligne Joachim Bohnenblust l’un des techniciens de chantier. Une initiative qui fait partie de la reconstruction du biotope. « On a essayé de placer le mur de 50 m3 le plus précisément possible sur la limite communale, définie par une borne, mais comme il y a des arbres, on a dû le déplacer légèrement en zigzag », argumente-t-il encore.

Encore d’autres murs

Selon Philippe Fallot, chef de projet « Forêt, nature et paysage » à l’Office des ponts et chaussées du canton de Berne, « la mise en service de l’autoroute A16 s’accompagne d’une série de mesures pour compenser les atteintes occasionnées à la nature et au paysage. De tels travaux de compensation sont rendus obligatoires par les lois fédérales. » D’ailleurs, l’ouvrage de Sorvilier fait partie d’une réalisation plus vaste qui comprend encore 5 murs à Malleray (230 mètres), un à Bévilard (170 mètres) et un autre à Reconvilier (330 mètres).

Un arboretum sur l’aire de repos

Parmi les mesures de compensation du réseau routier, le canton de Berne a en outre mis en place un arboretum – espace à but didactique et récréatif – sur l’aire de repos entre les jonctions de Tavannes et Loveresse. Là, sur deux zones biotopes, sont implantés 37 arbres et 65 buissons différents. « Cela correspond à la quasi-totalité des espèces indigènes de Suisse. Chaque essence est identifiée par une plaquette mentionnant le nom scientifique latin et le nom de l’espèce », peut-on lire sur la brochure officielle de l’aire de repos de l’A16.

Marécages et ruisseaux revitalisés

Par ailleurs, la vallée de Tavannes bénéficie de pas moins de 48,6 hectares d’emprises de cultures, forêts, pâturages, pistes reboisements et revitalisés grâce à l’A16. Mais d’autres remplacements de milieux terrestres ont été réalisés, soit : 10 km de haies, 7 km de lisières, 13,5 hectares de prairies extensives et 106 hectares de pâturages. Et le Service des ponts et chaussées peut même se targuer d’avoir réaménagé 9,2 hectares de complexes marécageux et 2 km de ruisseaux à ciel ouvert. Rien que ça !

Roland J. Keller

L’équipe de la construction du dernier bout de mur en pierres sèches de l’A16, de gauche à droite: Bruno Hollenstein, Philippe Fallot, Urs Schmidt, Joachim Bohnenblust, Nicolas Oppliger, Marius Nuesch, François Romy et Eric Champion. (photo Roland J. Keller)