Le cerveau pense-t-il au masculin ? Cette question, qui est aussi le titre d’un livre grand public publié ce printemps, fera l’objet de la réflexion et des explications fournies par Pascal Gygax, psycholinguiste et co-auteur de l’ouvrage, au cours d’une conférence qui se tiendra à l’aula de l’école secondaire de Moutier, le samedi 13 novembre (14 h).
M. Gygax répond à l’invitation de l’association interjurassienne Grève des femmes et du Collectif biennois pour la Grève féministe. La présentation sera suivie d’une séance de discussion. Une phrase aussi simple que « Le médecin a demandé aux écoliers de s’armer de patience » pose un défi intéressant à notre cerveau : si le médecin est une femme, faut-il dire « la médecine » ? Et les écoliers sont-ils constitués de filles et de garçons ? Avec l’équipe de Psycholinguistique et Psychologie Sociale Appliquée de l’Université de Fribourg qu’il dirige, Pascal Gygax cherche à expliquer « pourquoi » la forme grammaticale masculine donne une vision forcément « androcentrée » de la société.
La langue française a subi plusieurs vagues de masculinisation, explique-t-il, dont une importante au 17e siècle, des mots comme « autrice » étant littéralement gommés de la langue, et le masculin prenant une valeur dominante. Des travaux scientifiques récents montrent les effets de celle-ci au 21e siècle, effets principalement liés au prisme masculin qu’elle engendre. En conclusion de son exposé, Pascal Gygax proposera quelques pistes de réflexion en lien avec le « langage inclusif ».
(cp)
Entrée libre ;
pass sanitaire requis.