A la une, Actualités

L’art de valoriser l’agriculture

Edition N°27 - 8 juillet 2020

Organisée dans le cadre d’un processus de convergence, d’harmonisation et d’action baptisé «stratégie économique 2030 du Jura bernois», une conférence de presse s’est tenue le mardi 30 juin sur le site de l’exploitation agricole du Beurnez à Pontenet. 27 mesures visant à valoriser l’agriculture et la biodiversité ont été présentées par les différents intervenants, de gauche à droite : André Tellenbach, Patrick Linder, Emilie Beuret, Richard Vaucher et Anantole Gerber. (photo Roland J. Keller)

La Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP) a présenté ses mesures pour l’agriculture et la biodiversité. Elles complètent la stratégie économique de la région d’ici dix ans et si l’attention se focalise souvent sur notre savoir-faire industriel, les exploitations agricoles en sont tout autant valorisées.

Des fermes dans le Jura bernois ? En veux-tu, en voilà ! La région compte en effet pas moins d’un demi-millier d’exploitations agricoles, soit environ 580 domaines, dont quelques dizaines gérés en commun. «Oui, c’est exact. Comparé au reste du canton de Berne, cela représente d’assez grandes exploitations avec souvent pas mal de terrain en pente», considère Emilie Beuret, secrétaire générale de la Chambre d’agriculture du Jura bernois (CAJB). Beaucoup de verdure, certes. «Disons que l’ensemble de l’agriculture représente une bonne entreprise du Jura bernois, en nombres d’employés. Par contre le rôle de ce secteur est important», souligne Patrick Linder, directeur de la CEP. Raison pour laquelle, afin de valoriser l’agriculture, sa filière alimentaire et le bois comme ressource renouvelable, la chambre économique régionale a convié la presse mardi 30 juin dernier à la ferme de la famille Mornoz à Pontenet. Dans cette perspective, et pour avoir une vision coordonnée de l’écologie et du renforcement de la biodiversité, la CEP, la CAJB, le Parc naturel régional Chasseral (PNRC) et l’Association Lignum Jura bernois (ALJB), ont présenté 27 mesures qui complètent un processus stratégique régional, lequel entre dans le cadre d’un processus de convergence, d’harmonisation et d’action baptisé : «stratégie économique 2030 du Jura bernois».

L’atout du bois et du terroir

«L’agriculture ou les métiers du bois sont des acteurs à part entière de la vie économique, au même titre que l’industrie. Ils participent au développement et à la renommée de notre région», souligne Richard Vaucher, président de la CEP. Une action bienvenue qui plaît à la paysannerie, surtout à la famille de la ferme du Beurnez qui s’est lancée dans les produits du terroir, grâce à Annick Mornod. «Nos productions végétales sont composées d’herbe et de maïs pour nourrir notre cheptel bovin. Le blé que nous cultivons est destiné à la production de semence et à la panification (farine pour faire du pain). Nous cultivons aussi du colza «Holl» pour la transformation en huile de friture», explique Christophe Mornod, qui a repris le domaine de son père Bernard.

Paysans à la peine

De nos jours, et le Jura bernois ne fait pas exception, les exploitants agricoles sont à la peine s’ils ne fusionnent pas. Qu’en pensez-vous ? «C’est vrai. Comme l’indique Emilie Beuret, le problème actuel, c’est aussi la formation. La petite agriculture, c’est fini. Pour être rentable, il faut une économie d’échelle», considère le paysan de Pontenet. Pourtant, vous avez des subventions ? « Si on considère en Suisse la moyenne des subventions versées par exploitation et le revenu agricole moyen (le salaire de l’agriculteur), le coup n’en vaut pas la chandelle», estime encore Christophe Mornod.

Filière soutenue

La CEP, qui se targue de relever que «le Jura bernois est l’une des régions les plus industrielles de Suisse», apporte donc aussi un soutien indéfectible dans une filière toujours plus verte et bio-diversifiée. «L’industrie et la technologie constituent les meilleures options de développement et entraînent les autres domaines», indique la chambre régionale dans son rapport stratégique, dont le secteur agraire, si cher en nos contrées.

Roland J. Keller

 

Optimisation en biodiversité

Que peut apporter la biodiversité dans l’agriculture ? «Dans le cadre d’un projet baptisé «petites structures», on propose par exemple aux exploitants d’optimiser leur production afin de mettre en place de nouvelles haies, des tas de bois de pierre, etc.», relève Anatole Gerber, responsable «espèces et habitat» au Parc naturel régional Chasseral. «Il s’agit d’abord d’un conseil qui peut avoir une incidence sur l’obtention de paiements directs en rapport à la biodiversité.» Comme par exemple la mise en place d’une clôture pour protéger un terrain humide en zone de source pour éviter aux vaches de s’embourber. «Une optimisation naturelle adéquate de part et d’autre. On réalise aussi des bilans énergétiques des parcs pour les communes.»

(rke)

Organisée dans le cadre d’un processus de convergence, d’harmonisation et d’action baptisé «stratégie économique 2030 du Jura bernois», une conférence de presse s’est tenue le mardi 30 juin sur le site de l’exploitation agricole du Beurnez à Pontenet. 27 mesures visant à valoriser l’agriculture et la biodiversité ont été présentées par les différents intervenants, de gauche à droite : André Tellenbach, Patrick Linder, Emilie Beuret, Richard Vaucher et Anantole Gerber. (photo Roland J. Keller)