Culture

Lattes ancestrales exposées au CIP

Edition N°12 - 31 mars 2021

Une équipe renforcée pour monter l’exposition de ski au CIP. De gauche à droite : Walter Wermuth, Didier Monnin, Rudi Geiser, Claudio Cavaler, Corinne Mathez et Noé Pretalli. (photo Roland J. Keller)

Ouverte jusqu’au 18 avril, l’exposition itinérante du « Musée du ski Geiser » présente depuis le lundi 29 mars au CIP à Tramelan pas moins de 200 paires de ski, de 1900 à nos jours. En bois principalement avec, entre autres, des fixations en cuir, ces lattes sont accompagnées de 100 paires de souliers et 150 affiches publicitaires. 

Des skis, en veux-tu, en voilà ! Outre sa passion pour les motos où il a épaulé de nombreux pilotes en manque de notoriété sportive – dont la prise en main de la carrière du quintuple champion de Suisse de trial, Noé Pretalli – Rudi Geiser est aussi un mordu de lattes. Il y a cent ans, son grand-père Christian alors paysan-charpentier confectionne ses premiers skis en bois de frêne et de hickory, connu aussi sous l’appellation de noyer blanc. Une matière naturelle dure, mais flexible qui a servi autrefois à confectionner des manches d’outils, des bâtons de golf ou des lattes de ski. « C’est aussi une sorte de chêne américain haut de gamme qui, gras, glisse bien dans la neige. A l’époque, pour conserver la forme un peu incurvée des lattes, il fallait plier le bois à la vapeur », souligne Rudi. Une technique qui requiert le savoir-faire manuel d’un maître charron, un artisan spécialiste du bois et du métal d’autrefois.

Un grand-père inventif

Christian Geiser invente alors l’un des tout premiers systèmes de fixation de ski avec des sangles en cuir muni d’un ressort et breveté à l’usine Boillat de Reconvilier. L’affaire prend de l’ampleur, mais la fabrication de ski n’est pas rentable pour autant. Pour survivre, la famille Geiser doit continuer son train de paysan à la ferme. Rudi junior (son papa s’appelle aussi Rudi et sa maman Vreni) reprend alors une activité qui glisse. Le magasin de ski qu’il acquiert à la Grand-Rue 39 de Tramelan est encore en activité de nos jours. « Pour sortir de la morosité ambiante qui perdure en raison de la pandémie, j’ai eu l’idée de faire revivre le musée afin d’offrir un peu de baume au cœur de la population de la région. Que les familles aient la possibilité de se divertir », souligne Rudi Geiser.

Pour la deuxième fois à Tramelan

Dès lors, le CIP de Tramelan accueille depuis ce lundi 29 mars et jusqu’au 18 avril pas moins de 200 paires de skis (et même des surfs), 100 paires de souliers, 150 affiches publicitaires (sur les stations, les courses de ski et les équipements) qui retracent le ski à travers les âges, de 1900 à nos jours. Le CIP offre ainsi au « Musée du ski Geiser » de présenter ses skis sur une surface de 200 m2 dans le hall de l’établissement. D’ailleurs, Rudi Geiser n’en est pas à son coup d’essai. « Oui, j’ai eu l’occasion d’exposer mes skis une trentaine de fois en Suisse, en France et en Allemagne, dont une fois à Tramelan. C’était à l’occasion du centenaire du Ski-Club de Tramelan en 2008 », se souvient-il. 

Un après-ski au naturel

Appuyé par trois bénévoles, Walter Wermuth, Christian Jubin et Freddy Geiser, le Tramelot offre une expo itinérante qui permet de s’imprégner d’or blanc pendant qu’il est encore temps. Le printemps étant là, n’est-ce pas un peu tard une exposition de ce genre en avril ? « Non, cela n’a rien à voir, car c’est un musée historique visible toute l’année. Il ne s’agit pas de donner envie de faire du ski ou d’en vendre. C’est un peu comme un musée d’histoire naturelle », argumente-t-il. Un retour aux sources original.

Roland J. Keller 

Ouverture de l’exposition : du lundi au vendredi de 8 h à 20 h. Samedi, dimanche et jours fériés, de 14 h à 18 h. Entrée libre.

Une équipe renforcée pour monter l’exposition de ski au CIP. De gauche à droite : Walter Wermuth, Didier Monnin, Rudi Geiser, Claudio Cavaler, Corinne Mathez et Noé Pretalli. (photo Roland J. Keller)