La société glissant gentiment mais sûrement sur le terrain de l’intolérance, on s’expose inévitablement à l’impopularité en assumant des responsabilités. Les membres des autorités communales n’échappent évidemment pas à cette règle. Et quand il s’agit de gérer les permis de construire, ce qui est le cas de Daniel Neukomm à Eschert, les tensions peuvent rapidement éclater au grand jour. « Ce n’est pas le plus gratifiant des rôles puisqu’on doit parfois intervenir pour des demandes d’autorisations ou autres, mais quand on explique aux gens que nous ne sommes pas là pour les embêter, mais simplement pour nous en tenir au règlement en vigueur, la pilule passe mieux », confie-t-il. Sans aucune expérience politique préalable, Daniel Neukomm est entré au Conseil communal d’Eschert pour découvrir une autre facette de sa vie trépidante.
Droit comme un « i »
Marié à une enseignante du Syndicat scolaire du Grand Val du degré 5H à Corcelles et père de cinq enfants, il ne lui reste pas énormément de temps pour des plages de loisirs en dehors de son activité professionnelle et de la commune, mais c’est un homme dévoué dans l’âme qui éprouve inlassablement le besoin de venir au chevet de son prochain. Mais attention, derrière cette image de bon samaritain, il dissimule un caractère tranché : « On dit toujours que je suis droit comme un « i » ! » s’exclame-t-il. « Depuis que je suis entré au Conseil communal, je suis devenu un peu moins rigide car il y a des situations où l’on doit forcément arrondir les angles », poursuit Daniel. Paisible village d’environ 380 habitants, Eschert est niché dans un écrin de verdure au cœur de la nature. Sa position géographique est privilégiée, l’autoroute se trouvant juste à proximité. « Nous sommes à quinze minutes de Delémont et vingt-cinq minutes de Bienne. » Ça c’est le point positif. Ce qui l’est moins, c’est la desserte des transports publics au village, la cadence des bus n’étant pas assez fréquente. « Il est vrai que ça coince un peu à ce niveau-là. D’ailleurs, si j’avais une baguette magique, c’est ce point bien précis que je solutionnerais. »
Sagesse financière
Pour l’heure, le Conseil communal d’Eschert ne croule pas sous les dossiers volumineux, à l’exception du Plan d’aménagement local l (PAL) qui est actuellement mis en consultation auprès des villageois avant d’être présenté à l’assemblée extraordinaire d’octobre. Deux autres projets sont dans la ligne de mire de l’Exécutif : la réfection du pont du ruisseau des Chaudières et celle du réservoir. Bien que saine, la situation financière de la commune d’Eschert n’est guère propice à adopter une attitude de flambeur et les différents travaux s’opèrent par étape en fonction de leur degré d’urgence. Après avoir connu une phase d’instabilité, l’administration communale a retrouvé la normalité, le secrétaire Samuel Martina et la caissière Julie Widmer honorant leur mission à la satisfaction générale. Et comme l’ambiance qui règne à l’Exécutif est très harmonieuse, on se dit que la commune d’Eschert peut entrevoir l’avenir avec confiance.
Olivier Odiet