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L’élite des constructeurs honorés

Edition N°47 – 21 décembre 2022

De gauche à droite : Alan et Jessy Tövishati, Luis Falé et Léo Comment, Maxime Boillat et Sven Muster. (photos rke)

En l’honneur de six jeunes du Jura bernois et du Jura, Pierre-André Raboud, président du comité de gestion de la Halle des maçons a remis le 12 décembre dernier la récompense suprême pour leur savoir-faire, à la suite de leur participation aux SwissSkills. Ils font dorénavant partie de l’élite de la formation professionnelle suisse.

Les championnats des métiers centralisés, les SwissSkills 2022, ont offert, du 7 au 11 septembre dernier à Berne, un aperçu enrichissant de l’immense diversité des métiers d’apprentissage en Suisse. Cent cinquante professions ont ainsi été présentées à cette occasion, soit un nouveau record ! Les meilleurs jeunes de tout le pays ont dévoilé leur savoir-faire où vingt et une médailles d’or romandes sur nonante-quatre nationales ont été attribuées. 

Parmi elles, six ont été obtenues par de jeunes régionaux qui se sont illustrés sur le podium.

Durant ces quatre jours particulièrement éprouvants, ils ont réalisé des ouvrages routiers que les visiteurs ont pu utiliser, le lendemain du concours, comme parcours de mini-golf. C’est un fait, tous les participants à ces joutes en ont bavé, du pavé. Pour poser des bordures, de l’enrobé, des canalisations ou même creuser des puits, il faut non seulement des muscles, mais aussi et surtout du savoir-faire.

Luis Falé en bronze

Lors du 11e Salon interjurassien de la formation fin mars à Delémont organisé conjointement par les cantons de Berne et du Jura, Luis Falé a eu l’occasion de mettre la main à la pâte lors d’épreuves qualificatives pour les SwissSkills de Berne. Et là, c’était déjà coriace. « Oh que oui, surtout que j’étais malade, mais cela s’est quand même très bien passé », confie l’employé de l’entreprise De Luca de Moutier, travaillant actuellement dans la succursale de Bienne. Plus tard, le solide jeune homme s’est quand même inscrit aux SwissSkills nationaux avec son pote de classe Léo Comment de chez Dell’Anna à Moutier. Les deux ont fini en bronze des constructeurs de routes. Le plus dur dans ce concours ? « Le rythme ! D’ailleurs, on n’a jamais eu une cadence aussi intense dans notre travail. A ce concours, il faut surtout savoir gérer le stress et bien calculer son coup », relève-t-il.

Vitesse et précision

Poser des pavés de surface, des bordures à ciments, de l’enrobé (goudron) ou des canalisations est certes un job classique dans le milieu, mais lorsqu’il s’agit de le réaliser dans une salle et un temps donné, sans chrono, c’est une autre paire de manches. Et pour gagner ? « C’est un tout : on s’organise et on donne le mieux qu’on peut avec précision et vitesse… et il faut de l’entente entre nous », estiment les médaillés d’or des constructeurs de routes, Maxime Boillat et Sven Muster, employés chez Hänzi à Moutier. Et le plus pénible ? « Amener les matériaux, sur une cinquantaine de mètres, mais quand une cinquantaine de concurrents font pareil, ce n’est pas évident à déplacer, d’un coin à l’autre. »

Une passion : la pose de rails

Pour les deux autres lauréats en or chez les constructeurs de voies ferrées, Alan et Jessy Tövishati, leur job est peu connu, mais passionnant. Alan, qui vient d’être nommé contremaître, dévoile une facette de son métier : la pose de rails. Sur les 5’000 km de voies ferrées en Suisse, leur durée de vie peut aller jusqu’à vingt-cinq ans. 

Les rails sont fixés sur des traverses sur un ballast « mou » et boulonnés avec neuf types d’attaches, dont des sortes de crampons. Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ? « On touche à tout, comme dans le génie civil, mais avec encore plus de spécificités. »

Une profession peu connue, mais qui recèle bien des opportunités.

Roland J. Keller

 

De gauche à droite : Alan et Jessy Tövishati, Luis Falé et Léo Comment, Maxime Boillat et Sven Muster. (photos rke)