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Les dinos (re)passent à l’attaque

Edition N°24 – 22 juin 2022

Héroïne des précédents films, la Tyrannosaure Rexy (à droite) fait cette fois-ci face à plus gros et plus méchant qu’elle. (photo ldd)

Dents aiguisées et griffes acérées sont au menu de ce 12e épisode de notre série cinéma. Les bestioles préhistoriques viennent semer une dernière fois le chaos et le mauvais goût dans « Jurassic World : Le Monde d’après ».  

Qui ne connaît pas « Jurassic Park », le fameux parc d’attractions fictif abritant des dinosaures recréés par l’homme ? Le film du même nom sorti en 1993 nous contait la chute de l’ambitieux projet du milliardaire John Hammond qui voyait sa création échapper à tout contrôle et massacrer une poignée d’humains malchanceux. Mais faut-il croire que l’homme n’apprendra jamais de ses erreurs puisque le parc finit par ouvrir en 2015 dans le film « Jurassic World ». L’inévitable se reproduit en un clin d’œil et les dinosaures reprennent le dessus. La cerise sur le gâteau de la bêtise : une bande d’imbéciles ont par la suite la brillante idée d’amener les grosses bébêtes sur le continent où elles finissent par s’échapper (encore). Ici débute l’intrigue du sixième volet de la saga jurassique. Tandis que l’humanité doit s’habituer à vivre au quotidien avec des géants écailleux, l’ancien dresseur de dinos Owen et sa petite amie Claire veillent à protéger ces animaux mais aussi leur fille adoptive Maisie, fruit d’un processus de clonage très convoité par de bien mauvaises personnes. Sans surprise, la gamine finit par se faire kidnapper, forçant ses parents à affronter mille dangers pour la retrouver. En parallèle, un autre duo, composé des chercheurs Alan Grant et Ellie Sattler, découvre un sombre complot fomenté par le groupe BioSyn, bien décidé à exploiter la manne préhistorique à des fins involontairement apocalyptiques. 

Ennui préhistorique

Tête pensante de la saga Jurassic World, Colin Trevorrow revient pour conclure la trilogie qu’il avait débutée en 2015. Au cours d’un film au rythme inégal, le réalisateur tente de conclure la pagaille qu’il a scénaristiquement engendrée mais n’y parvient que lamentablement. Certes, Le Monde d’après demeure une œuvre divertissante et garantissant quelques scènes mémorables dont une course-poursuite haletante à Malte. Mais c’était sans compter sur l’incapacité de Colin Trevorrow de pouvoir raconter sa conclusion de manière intéressante. Le film est souvent ennuyeux et tire trop en longueur, sensation renforcée par les nombreux dialogues filmés avec une platitude déconcertante. Pourtant, l’on ne devrait qu’être excité lors du visionnage de ce 3e volet en raison de son généreux casting de dinosaures. Les fans seront probablement aux anges, mais le ratage demeure néanmoins considérable en raison d’effets spéciaux franchement vilains par moment et de l’incapacité du réalisateur de rendre ses monstres effrayants ou impressionnants. Malgré quelques tentatives de réalisation intéressantes, Colin Trevorrow rate la plupart des moments incluant les dinosaures, retirant malencontreusement toute saveur à son film. 

Nostalgie foirée 

Mais « Jurassic World : Le Monde d’après », ce n’est pas qu’une conclusion, c’est aussi un retour aux sources. En effet, les personnages culte du premier film de 1993 font leur grand retour, et malheureusement pour pas grand-chose. 

A l’image des autres protagonistes, ils sont ici incrustés de force dans une intrigue ridicule et bancale. 

Le scénario laisse complètement de côté la menace saurienne pour se focaliser sur une histoire de sauterelles préhistoriques dont l’unique but semble de faire un pied de nez aux firmes capitalistes telles que Monsanto ou autres géants biotechnologiques. On en viendrait presque à se demander s’il s’agit bel et bien d’un film « Jurassic World ». Quoi qu’il en soit, cette conclusion se révèle être un gros gâchis que même ses stars à écailles, à griffes et à dents ne peuvent malheureusement sauver. La seconde grande extinction des dinosaures ? 

Louis Bögli

« Jurassic World : Le Monde d’après »
Réalisation : Colin Trevorrow
Durée : 2 h 26
Pays : USA
Note : 2/5

 

La magie n’y est plus !

Par Louis Bögli

Il me tenait à préciser que ce n’est pas avec une grande gaieté de cœur que j’ai rédigé mon avis sur « Jurassic World : Le Monde d’après », mais avec une certaine frustration qu’il conviendrait d’approfondir. Les dinosaures et autres créatures préhistoriques ont eu un rôle prépondérant durant mon enfance. Immense passionné, je dévorais livres et séries dédiés au sujet tandis que des figurines et mon imagination faisaient revivre ces formidables animaux du passé. Forcément, la saga « Jurassic Park » ne m’a pas laissé indifférent et a eu un impact considérable sur ma passion et ma cinéphilie. Un poil trop jeune à l’époque, je découvrais avec frisson et fascination les trois premiers films qui m’ont laissé une marque indélébile. En particulier l’indétrônable « Jurassic Park » de 1993, chef-d’œuvre que je considère encore aujourd’hui comme étant l’un de mes films préférés. Mais cela n’est bien sûr pas dû qu’à une poignée de dinosaures. 

« Jurassic Park », c’est avant tout une leçon d’humilité et de cinéma. Un véritable savoir-faire en termes de réalisation et de scénario qui demeure certes inconsistant chez les deux suites mais qui n’enlève rien au plaisir du visionnage. « Jurassic World », en revanche, c’est une autre paire de manches. Même si les trois volets sont tout à fait regardables, je ne peux pas nier que leur visionnage me fait méchamment grimacer. J’ai beau encore être passionné par les êtres du passé et par la licence jurassique, la magie n’y est plus. Est-ce uniquement pour des raisons scénaristiques et techniques ou encore mon penchant nostalgique ? Serais-je déjà un jeune grincheux clamant haut et fort que c’était mieux avant ? Quoi qu’il en soit, ma passion reste intacte et mes étagères pleines de produits dérivés « Jurassic Park ».

(lb)

Héroïne des précédents films, la Tyrannosaure Rexy (à droite) fait cette fois-ci face à plus gros et plus méchant qu’elle. (photo ldd)