Sport

Les nouveaux atouts d’Enes Morina

Edition N°46 - 9 décembre 2020

Enes Morina est de retour dans le club de son enfance, mais comme entraîneur. (photo rke)

Cette saison, Enes Morina et Julien Lalarme ont repris les rênes de l’équipe fanion du FC Bévilard-Malleray. L’ex-attaquant de Xamax FCS II (2014) retourne aux sources dans son club d’enfance. Mais, blessé à la cheville, il s’est trouvé un nouveau job : celui d’entraîneur. Pour vaincre le signe indien.

« On est une famille soudée. On vit tous pour le foot, même mes cousins ! » Enes Morina met d’emblée la balle dans con camp lorsqu’il évoque son parcours et va droit au but. D’origine albanaise, de Mitrovica (Nord du Kosovo), il naît à Moutier le 20 septembre 1994. Ceinture noire de karaté, son papa Xhevtet n’est pas trop féru du ballon rond. « Mais mon oncle Skender Morina, au Kosovo, oui. Il a d’ailleurs joué quelques matchs à Moutier et il a même des diplômes UEFA pour entraîner dans une école de foot qu’il a ouvert là-bas », précise le jeune homme de Malleray.

Tout gosse, la balle au pied

Bercé dans cet univers familial, le petit Enes Morina évolue balle au pied dans les juniors F du FC Bévilard. Puis il gravit tous les échelons. Dans le Team Jura durant quatre ans, au SR Delémont (16-20 ans, 1re ligue promotion) et FC Bienne II en 2013, au SV Lyss, au FC Granges et même à Xamax FCS II en 2014. Un beau parcours, tout de même ? « J’étais talentueux, certes, mais voilà. A Delémont, j’ai peut-être manqué de chance », analyse-t-il. Enes reconnaît qu’il manquait quand même d’un peu de physique. N’empêche, le gars n’a pas perdu le moral. Depuis cette saison, il a repris les rênes de l’équipe fanion du FC Bévilard-Malleray en tant qu’entraîneur assistant de Julien Lalarme. Regrettez-vous cette baisse de forme d’alors ? « Oui, actuellement, je pourrais, avec un peu plus de travail, aller plus haut. Dans ma tête, même en tant qu’entraîneur, j’ai envie de me préparer avec un objectif élevé », avoue le responsable adjoint du COSC (Contrôle officiel suisse des chronomètres). Alors de l’ambition quand même ? « Oui, mais je garde la tête sur les épaules. C’est juste pour être performant, me sentir bien dans mon corps et dans ma tête. »

Dans son cocon

Toujours fidèle à son club d’enfance, Enes Morina se sent dans un vrai cocon : « Le groupe est bien avec d’anciens joueurs comme Alex Affolter (Team Jura élite) et Flavio Muccigrosso (formé au FC Bâle, joué aux SRD) qui ont évolué en élite et avec des jeunes talentueux. On a des pépites, comme Mathieu et Benjamin Lalarme, les deux fistons de Julien. C’est parfait pour booster l’équipe.  »

Normalement, l’Albanais aurait dû jouer cette année, mais une blessure l’a mis sur la touche dès le premier tour. Mais c’est une aubaine, car il peut dorénavant apporter son expérience. Pourtant, la saison du FC Bévilard, en 3e ligue, n’a pas été à la hauteur des espérances… « Vu les circonstances sanitaires actuelles et comme on a eu beaucoup de blessés avec des joueurs clés, on peut dire que la saison a quand même été bonne. » Vous avez alors ramassé une sacrée fessée contre Vicques (5-0) ! « Il faut reconnaître qu’on ne pouvait pas régater contre cette équipe nettement au-dessus de nous. Il n’y avait rien à faire. »

Davantage de travail en perspective

Pour finir le premier tour, il reste trois matchs à l’agenda. « En mars, on va retrouver des joueurs plus talentueux, ce qui nous motive pour travailler davantage tactiquement et physiquement. »

Enes Morina s’est d’ailleurs très bien remis de sa blessure (déchirure du ligament). Son rêve ? Obtenir son diplôme d’entraîneur B, voire davantage : « Oui, comme je n’ai pas réussi en tant que joueur, je souhaite aller le plus loin possible dans le domaine de l’entraînement. » Avec le tandem Morina-Lalarme, le FC Bévilard-Malleray a de quoi se réjouir, car l’optimisme de ces deux gars est toujours de mise.

Roland J. Keller

Enes Morina est de retour dans le club de son enfance, mais comme entraîneur. (photo rke)