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L’histoire des pionniers industriels

Edition N°35 – 28 septembre 2022

Le conservateur du MTAH, Stéphane Froidevaux, expliquant le fonctionnement complexe des anciens tours. (photo cg)

Depuis plus d’un siècle, la machine-outil fait référence dans le monde entier. Le musée du Tour automatique et d’Histoire de Moutier (MTAH) va lever le voile sur la période 1880 à 1980 avec une exposition retraçant l’histoire de Junker et de Tornos. Le Forum de l’Arc accueillera une douzaine de tours automatiques anciens Junker et Tornos de cette période, du 28 septembre au 1er octobre, de 14 h à 18 h.

Nicolas Junker, né en 1851, originaire de Jegenstorf et arrivé à Moutier vers 1880 fut un mécanicien passionné aux idées de génie. On peut sans équivoque prétendre qu’il est le personnage qui a su instaurer et faire germer la passion de la mécanique de précision à Moutier. Précisons qu’il a notamment eu comme apprentis prestigieux Henri Mancia ou encore Willy Mégel (deux des trois fondateurs de Tornos SA), ainsi qu’André Bechler comme collaborateur. L’exposition sera richement illustrée par une dizaine de panneaux explicatifs retraçant la vie des précurseurs de la mécanique de précision moderne et agrémentée par la présentation de tours d’époque ainsi que de nombreux documents originaux qu’on pourra compulser, avec soin, et qui apporteront leur lot de curiosités. Un diaporama retracera cet héritage plus que séculaire qui a pris racine sous l’impulsion de ce mécanicien de génie et de ses congénères sans qui Moutier n’aurait l’aura internationale qu’il a connu et connaît encore.

Hommage aux techniques

Depuis plus de 140 ans, la ville de Moutier respire un air parfumé d’huile de coupe qui a transformé la cité, au gré des diverses conjonctures, sous l’impulsion d’innombrables prouesses technologiques réalisées par ces défricheurs industriels aux idées de génie. Reconnues dans le monde entier, les machines-outils, chères à Roger Hayoz, père fondateur du musée, qui par son amour pour la région et ses productions industrielles a sauvé des vieilles machines de décolletage et moult documents historiques constituent la grande majorité de ces collections extraordinaires. Reprises par la société des Amis du musée qui continuent son œuvre, restaurent les machines et apportent leur soutien à cette expo, intitulée « de Junker à Tornos, 1880-1980, un siècle d’innovation et d’histoire industrielle de Moutier ». Cela vaut bien un hommage à ces créateurs un peu fous qui ont ancré le quotidien de l’entreprise phare de Moutier et de ses habitants.

Histoire, technique et anecdotes

Les avancées techniques réalisées par les pionniers du début du siècle passé seront représentées par un choix d’une douzaine de tours retraçant les diverses époques de cette épopée, agrémentés par des panneaux didactiques détaillés et bien documentés, représentant les périodes des diverses entreprises et de leur fusion. 

L’histoire est mêlée aux progrès technologiques, avec quelques anecdotes que le conservateur, Stéphane Froidevaux, a su mettre en valeur. Les amateurs d’histoire et passionnés de mécanique – ils sont nombreux en Prévôté – sauront trouver les réponses aux questions qu’il se posent sur la légende des précurseurs de leur boulot passé ou actuel, aussi bien sur la richesse des archives présentées, que sur les détails, plans ou documents d’époque. Pendant toute la durée de l’exposition, des membres du musée ainsi que des connaisseurs passionnés seront présents avec moult explications et pas avares de détails. Gageons que l’intérêt des professionnels comme des profanes se verra prédominant et instructif. Des élèves des classes prévôtoises seront également accueillis, et le conservateur leur a demandé de préparer des questions sur l’histoire de la ville auxquelles il répondra.

Claude Gigandet

Le conservateur du MTAH, Stéphane Froidevaux, expliquant le fonctionnement complexe des anciens tours. (photo cg)