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L’homme qui parle aux perroquets

Edition N°4 – 3 février 2021

A la fleur de l’âge, un jeune gestionnaire du commerce de détail (option zoologie) voue sa passion à la détention de perroquets. A domicile et à la boutique « Au Bonheur des Animaux » de Tavannes, Alan Braichet, de Malleray, compte une vingtaine de volatiles qui peuvent évoluer à l’air libre… avec un retour au bercail garanti. 

Un ara au cœur d’artichaut. Non, cela n’a rien du domaine hippique ou culinaire, mais de celui des volatiles. Ara ou Aratentatus (en latin), est le nom donné à une famille de perroquets au plumage vivement coloré à dominante rouge et verte, une longue queue ainsi qu’un bec courbé. Artichaut, c’est le tempérament craquant de ces oiseaux. « Les perroquets ne pincent pas, mais effleurent juste la peau pour montrer toute leur affection », souligne Alan Braichet. A 21 ans, le jeune homme de Malleray déborde de passion et d’amour pour ces magnifiques spécimens. Par le biais de son apprentissage de gestionnaire du commerce de détail de trois ans (option zoologie) qu’il vient de terminer chez Myriam Lienhard à Tavannes, Alan Braichet s’est très tôt orienté vers les animaux de compagnie. « J’ai commencé à élever des petits rongeurs, hamsters, gerbilles, écureuils, chinchillas, mais aussi des lapins. Tous ceux-ci faisaient partie de mon environnement », explique-t-il. Puis il évolue vers les amphibiens, avant de jeter son dévolu sur les bêtes à plumes. Il les observe, communique avec elles, leur fait une grande place dans son appartement comme dans sa vie : « C’est l’intelligence, l’interaction, leurs besoins et la relation qu’on peut développer avec eux qui me plaisent. »

Ils jouent comme des gosses

Le jeune employé de la boutique d’animalerie de Tavannes ne fait pas d’élevage de perroquets pour les vendre, mais de la détention par passion. Il cherche à les épanouir le plus possible en captivité. 

Au-delà de l’entretien journalier des volières et de l’alimentation, il y a les besoins d’affection. A ce point-là ? « Oui, les perroquets sont super tactiles, à l’image d’un chat ou d’un chien. Je leur parle, je les caresse sur la tête ou sur le corps. » Ces animaux ont également besoin d’espace, d’être en groupe, mais également de beaucoup d’occupation et de stimulation pour ne pas s’ennuyer. Comme des gosses, les perroquets adorent, par exemple, triturer des jouets. Ces oiseaux ne sont-ils pas trop enfermés dans leur volière ? « Non, car je les sors plusieurs fois par semaine. C’est un entraînement colossal pour les inciter à revenir en sécurité vers moi lorsqu’on est à l’extérieur. Ce sont nos attitudes qui les motivent à retourner au bercail. Mais il faut montrer que l’humain doit rester le leader pour que la sortie se passe bien. » 

De caractère possessif et un peu jaloux, les perroquets sont aussi chamailleurs entre eux. Mais, selon Alan Braichet, le phénomène est normal. Provocateurs, mais pas bagarreurs. 

Bientôt un expert reconnu au niveau national

Disposant d’une vingtaine d’oiseaux de cette famille, Alan Braichet envisage d’acquérir une reconnaissance fédérale, sorte d’expertise afin de pouvoir décerner des attestations de compétences à tout un chacun qui souhaite détenir ces volatiles à domicile. Actuellement, le jeune homme est reconnu comme un véritable spécialiste de détention de perroquets dans quelques cantons romands, mais pas au niveau suisse.

A la fleur de l’âge, il a tout l’avenir devant lui et encore de beaux câlins à offrir à ses protégés.

Roland J. Keller