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Modèle aux multiples facettes

Edition N°1 - 12 janvier 2022

Jenny à l’époque de sa carrière de mannequin dans les années 1970. (photo ldd)

C’est une femme au destin peu commun qui nous a quittés juste avant Noël, le 22 décembre dernier. Photo-modèle, mannequin, femme d’affaires, artiste peintre et propriétaire du Jenny’s Pub – Cabaret de Crémines, Geneviève Derome, née Glatzfelder, a toujours été très attachée à sa ville natale. Et c’est au cimetière de Moutier qu’elle repose.

Geneviève naît à Moutier le 13 février 1943. C’est le deuxième enfant de la famille Glatzfelder et sa grande sœur Thérèse, qui est âgée de six ans et demi, l’accueille avec joie. Les deux sœurs sont inséparables et leur lien sera indéfectible. Après sa scolarité obligatoire, Geneviève commence un apprentissage d’employée de commerce aux Services industriels de Moutier. Et c’est le hasard qui fait basculer son destin.

Photo-modèle et mannequin chez Dior

Une de ses amies qui étudie la photographie à Vevey tire quelques portraits de Geneviève. Des portraits remarqués par son professeur qui lui conseille de constituer un press-book. Son destin est scellé. Elle devient photo-modèle puis mannequin pour des maisons prestigieuses (Nina Ricci, Dior, Givenchy…). Elle quitte Moutier et son apprentissage pour parcourir l’Europe entière. Et elle profite de ses voyages pour apprendre les langues : allemand, anglais, hollandais, italien et espagnol, qu’elle maîtrise parfaitement. Mais dès qu’elle a quelques jours de congé elle revient à Moutier près de ses parents et près de sa sœur.

Après une dizaine d’année de mannequinat, elle est engagée par Elisabeth Arden comme responsable pour l’Europe et le Moyen-Orient. Dix ans encore de voyages dans les capitales et les hôtels de luxe avant de se marier avec Jean-Claude Derome, d’acheter une magnifique villa à Perrefitte et de revenir s’installer dans la région où elle est bien décidée de mettre à profit son expérience de femme d’affaires. Ce sera Le Chalet à Crémines qui draine toute la jeunesse de Moutier et loin aux alentours.

Le Jenny’s Pub – Cabaret

Le contrat de location du Chalet n’est pas renouvelé, son mariage périclite, et le 1er février 1989, Jenny ouvre le Jenny’s Pub-Cabaret à Crémines avec son ami Patrick Simon, dit le Boss. On vient de loin à la ronde. Jenny est là qui accueille tous les clients d’un mot gentil. Le succès est à nouveau au rendez-vous. Mais ce n’est pas suffisant pour cette jeune femme aux multiples talents. Au début des années 2000 elle se lance dans la peinture. De grands tableaux abstraits à l’huile ou à l’acrylique, dans les tonalités rouges pour la plupart. Elle fait quelques expositions en Suisse et en Italie, remportant un beau succès. Et puis c’est encore plus de quinze ans de bonheur au Jenny’s Pub-Cabaret. Dès 2017, cependant, on la voit de moins en moins souvent à Crémines. Pour des raisons de santé, elle reste beaucoup chez elle à Perrefitte. Son immense maison est un véritable musée : press-books, tenues de gala, collection de chaussures et de bijoux, multiples portraits et tableaux peints de ses mains, tout rappelle la vie hors norme de cette Prévôtoise qui est toujours restée attachée à sa famille et à son coin de pays.

Claudine Assad

Jenny à l’époque de sa carrière de mannequin dans les années 1970. (photo ldd)