Culture, Portraits

Moeschler à la barre du CEJARE

Edition N°23 - 10 juin 2020

Patrick Linder a dirigé sa dernière assemblée générale du CEJARE le mercredi 3 juin. Sous sa présidence entamée en 2008, l’institution a sauvegardé de nombreuses archives économiques, développé les prestations aux entreprises et publié un livre de référence sur l’histoire de l’industrie dans le Jura bernois. Pierre-Yves Moeschler lui succède.

Aubry Frères, Schäublin, la Boillat, Tavannes Machines, Wahli, les Usines Stella, Henri Girod, la Fabrique Huot, Tornos, Bechler et Pétermann, les archives du chronométrier Frank Vaucher… Voici quelques-uns des 80 fonds privés que le Centre jurassien d’archives et de recherches économiques a sauvegardés depuis sa fondation en 2002. Plus connue sous l’acronyme CEJARE, l’association a pour objectif de préserver et de mettre en valeur le patrimoine économique de l’Arc jurassien. Elle conserve, dans ses locaux spécialisés de Saint-Imier, des archives d’entreprises principalement, mais aussi de syndicats, d’associations ou de particuliers. La Fabrique d’ébauches de Sonceboz, ancêtre de Sonceboz SA, et J. Kurth, cordonnerie puis chaîne de magasins de chaussures basée à La Neuveville, font partie des fonds marquants recueillis récemment.

«L’histoire, la tradition et la préservation des savoirs jouent un rôle actif au service de l’économie, particulièrement dans sa dimension industrielle, et le CEJARE s’est évertué à valoriser cette fonction importante avec constance», estime Patrick Linder dans une analyse rétrospective.

Projet d’envergure

La riche documentation conservée au CEJARE permet de mieux connaître l’histoire économique de la région et de comprendre ses spécificités. Alain Cortat, par exemple, s’y est fié pour sa synthèse sur l’industrialisation de l’actuel canton du Jura, parue en 2014 sous le titre Des usines dans les vallées.

Le CEJARE, pour sa part, l’a mise en exergue dans un projet d’envergure, avec la publication en novembre 2019 de L’industrie en images. Un système technologique et industriel dans le Jura bernois, XIXe-XXIe siècle. Le livre, écrit par Pierre-Yves Donzé, ancien responsable du Centre, et Joël Jornod, qui occupe cette fonction actuellement, comprend plus de 800 illustrations mettant en valeur les formes variées de l’industrie sur l’ensemble du territoire.

La force de l’équilibre

Les capacités de recherche et d’archivage du CEJARE, offertes au public grâce au soutien du Conseil du Jura bernois et de la municipalité de Saint-Imier, sont aussi proposées aux entreprises sur mandats. Ces prestations, qui vont de la gestion des archives historiques à la réalisation de plaquettes, répondent aux besoins du tissu industriel régional. Le Centre continuera ses activités sous la présidence de l’historien Pierre-Yves Moeschler, qui, après une carrière politique au Conseil municipal de Bienne et au Grand Conseil bernois, est engagé dans plusieurs institutions (Abbatiale de Bellelay, Patrimoine bernois, SRT Berne…). Sous sa conduite, l’association, actuellement principalement centrée sur le Jura bernois et le Jura, poursuivra son déploiement dans l’Arc jurassien et à Bienne. Un comité renouvelé établit un équilibre entre continuité, fraîcheur et compétences spécialisées avec les nominations de Corentin Jeanneret, Johann Boillat et Philippe Marti, qui rejoignent Delphine Rime, David Gaffino, Lionel Bartolini et Hugues Jeannerat.

(cp-oo)