Euphorique la saison dernière, le FC Moutier est méconnaissable. C’est un peu comme si un grain de sable était venu enrayer une machine dont le rendement actuel laisse l’entraîneur Alain Villard perplexe. Il portait le masque – c’est le cas de le dire – samedi dernier à Spiez au moment de procéder à l’analyse d’un match sans saveur. Pas de doute : le retour de manivelle est difficile à encaisser.
«Quand je vois comment l’équipe se comporte, c’est à se demander pourquoi je fais tous ces efforts. Pour moi, c’est un manque de respect que je ne peux accepter », a déclaré Alain Villard à notre confrère du Journal du Jura. Battu 2-1 à Spiez samedi dernier, le FC Moutier n’a jamais réussi à confirmer les bonnes dispositions entrevues à Chalière face à Allschwil. Le doute semble s’être installé dans l’esprit des joueurs qui peinent à trouver les automatismes. On ne perçoit plus rien du jeu bien léché élaboré par les Prévôtois avant que le coronavirus ne vienne ruiner les illusions d’un FCM bien parti pour s’envoler à l’étage supérieur. Le plus irritant, dans l’histoire, c’est que l’entraîneur Alain Villard a le sentiment de prêcher dans le désert. Ses consignes ne sont pas respectées. Tout le contraire de la saison dernière où son groupe suivait le plan de match à la lettre.
Réveil trop tardif
A Spiez, c’est donc une équipe prévôtoise bien pâlotte qui a évolué. En panne d’inspiration, elle a totalement raté sa première mi-temps. C’est le plus logiquement du monde que la formation de l’Oberland a pris deux longueurs d’avance. Le FCM a bien tenté de se rebeller, mais son réveil s’est avéré trop tardif, le but inscrit à la 83e minute par Samir Nouicer ne changeant strictement rien à l’affaire. Avec deux défaites en trois matches, Moutier pointe juste au-dessus de la barre avec trois points. Plus que les résultats, c’est la manière qui inquiète. On fait toutefois confiance à Alain Villard pour remettre son équipe en selle. Et cela dès samedi lors du duel qui opposera les «bleu et blanc» à Lerchenfeld. Il suffit parfois d’un déclic pour qu’une équipe désorientée retrouve à la fois un esprit conquérant et de l’inspiration. Il n’y a donc pas le feu dans la maison prévôtoise, mais une réaction s’impose pour éviter de broyer du noir plus longtemps…
Olivier Odiet