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Ne pas laisser les familles dans la détresse

Edition N°37 - 13 octobre 2021

L’architecte Martial Viret (à droite) évoque les travaux avec Elisabeth Vogt (présidente de La Pimpinière), Cédric Mafille (directeur adjoint de La Pimpinière, à gauche) et Pascal Eggler (directeur de La Pimpinière). (photo rke)

La Fondation La Pimpinière de Saint-Imier projette la réalisation d’une Maison de l’autisme pour un budget de 15 millions de francs. Si l’exploitation de ce centre particulier est soutenue par le Canton de Berne, sa construction est en revanche uniquement réalisable à travers des fonds externes.

Un concept d’envergure, un besoin vital et une action indispensable. Le projet ambitieux de la Fondation La Pimpinière présenté à la presse le 30 septembre dernier à Saint-Imier, doit s’autofinancer sans l’aide du canton. Pourquoi ? « Si, il le peut. Mais le système de financement cantonal va changer. Ce ne sera plus des montants alloués pour la construction, mais pour un forfait d’infrastructure par jour de résidence ou d’école », nuance Pierre Alain Schnegg, conseiller d’Etat. C’est pourquoi, pour gagner du temps et accélérer les démarches, les instigateurs du projet ont choisi l’option de trouver un financement par des moyens privés. « Effectivement, le canton finance davantage l’usage, ce qui permet un amortissement et un réinvestissement d’un établissement », précise encore le directeur de la santé, des affaires sociales et de l’intégration du canton de Berne. D’où cette démarche commerciale particulière de la Pimpinière afin de récolter la somme rondelette de 15 millions de francs pour édifier sa Maison de l’autisme.

Le temps presse

Dès lors, le temps presse. En 2015, le Conseil fédéral constatait que « la Suisse doit absolument améliorer sa prise en charge des troubles du spectre autistique (TSA), qui touchent une personne sur 100 ». Des besoins criants se font sentir dans le Jura bernois. « Effectivement, on ne peut plus attendre », soulignent Pascal Eggler, directeur, et Elisabeth Vogt, présidente de La Pimpinière. L’alerte de cette situation critique face au manque de places d’accueil adaptées a été lancée par l’association AuReCo (Autisme, Ressources, Compétences) active dans le Jura bernois. Elle a été entendue et appuyée dans ses démarches de « solutions » pertinentes par La Direction de la Santé publique du Canton de Berne.

Vingt-cinq places prévues

Le projet bien abouti propose vingt-cinq places (adultes et enfants) dans une structure adaptée. Elle serait construite à la rue Paul-Charmillot à l’arrière de l’un des bâtiments existants. Un édifice de 1’200 m2 d’emprise au sol pour un volume correspondant à vingt maisons familiales. « La construction de cet endroit vise à exclure la détresse et pas la différence », considèrent les instigateurs. Ce doit être un projet important ? « Oui, surtout au niveau relationnel. Il nous préoccupe, car on doit tenir compte d’un concept particulier » souligne Martial Viret de Viret architectes SA à Brugg, en charge de la réalisation de l’infrastructure. C’est-à-dire ? « Les murs, le sol ou les couloirs doivent être adaptés, car beaucoup de résidents entrent parfois dans des crises relativement violentes, d’où un endroit avec un choix de matériaux adéquats pour éviter de se blesser. Par exemple avec des portes et poignées résistantes, une lumière LED de qualité et de couleur pas trop agressive, etc. »

Inauguration envisagée en 2023

La Pimpinière ambitionne d’édifier le bâtiment d’ici un an et de l’inaugurer en 2023, à condition d’obtenir les fonds nécessaires, les fameux 15 millions de francs. Et si vous n’y parvenez pas, abandonnerez-vous ou repousserez-vous le projet ? « Abandonner le projet est exclu ! On va aller au bout de notre démarche, car nous ne pouvons pas laisser les familles sans solution. Si nous n’y arrivons pas, nous trouverons d’autres moyens, par exemple en sollicitant des investisseurs », insiste Pascal Eggler. Pour parvenir à ses fins, la fondation a ouvert un système de financement participatif de dons via Twint et à partir d’un compte bancaire IBAN. Alors, soutenez-les !

Roland J. Keller

www.la-maison-de-l-autisme.ch

L’architecte Martial Viret (à droite) évoque les travaux avec Elisabeth Vogt (présidente de La Pimpinière), Cédric Mafille (directeur adjoint de La Pimpinière, à gauche) et Pascal Eggler (directeur de La Pimpinière). (photo rke)