Portraits

Nouvelle étape de vie en Scandinavie

Edition N° 18 – 14 mai 2025

Comprendre la Terre et mieux en appréhender ses ressources, le nouveau job de Thierry Flotron. (photo rke)

Thierry Flotron, de Valbirse, exerce depuis trois semaines la profession de géologue en Suède où il scrute des carottes et des échantillons de fer afin de mieux connaître la structure des sols et des mines.

Mine de rien, Thierry Flotron a de la chance. Le jeune Valbirsien de 32 ans a commencé, il y a trois semaines, un nouveau job de géologue dans une compagnie minière suédoise basée à Kiruna, une ville de près de 20’000 âmes située dans la partie septentrionale de la Suède à 145 kilomètres au nord du cercle arctique. Créée en 1903, cette citée découle directement de la présence d’un gisement de fer d’une qualité rare sur ce site issu du bouclier scandinave et reste encore aujourd’hui un fondement de l’économie de cette agglomération.

Un cursus universitaire étoffé

Thierry, le fils de Pascal Flotron, ex-président du Tribunal des mineurs du Jura bernois à Moutier, puis procureur régional, a vécu toute son enfance à Malleray. Très vite, il veut sortir des sentiers battus de la mécanique où il obtient un CFC de polymécanicien chez Tectri SA à Court, pour se consacrer à l’archéologie. Après une maturité professionnelle, il décroche un diplôme en anglais, un First écossais de l’Edinburg Language Center (ELC) puis le voilà sur les bancs de l’Université de Lausanne (UNIL) en tant qu’étudiant en archéologie. « Je ne me suis pas éternisé dans ce domaine. Je m’imaginais devenir un peu comme Indiana Jones, mais quand j’ai appris que le métier était davantage consacré aux études de bouquins qu’au travail de terrain, je me suis orienté vers la géologie. L’archéologie ne m’offrait pas trop de débouchés professionnels », souligne le jeune homme.

Et c’est le déclic ! En trois ans, Thierry Flotron obtient à l’UNIL un Bachelor en géologie, puis après trois ans un autre sésame, un Master, à l’Université de Berne. Son domaine de prédilection : les sciences de la Terre : « Analyse structurale de l’exhumation du massif du Gastern (CH) en présence d’une circulation de fluide ».

Un mandat d’une année

Entre-temps, il réalise diverses activités d’assistanat à temps partiel, dont l’un à la bibliothèque du Rolex Learning Center de l’EPFL, puis comme guide aux grottes de Réclère, ou encore comme technicien-décolleteur chez Tectri.

A la suite d’une recommandation, Thierry Flotron est engagé depuis trois semaines en Suède et peut ainsi se consacrer entièrement à ce nouveau mandat d’une année qui lui permet également d’assouvir sa passion. « La géologie est une science importante pour tout ce qui concerne les risques, les éboulements, les glissements de terrain ou les ressources énergétiques, comme le pétrole. Savoir où il y en a, en connaître le volume, détecter les gisements de minerais et bien d’autres. » A propos de la géothermie, il estime que « cette science est une bonne idée, mais les projets doivent être bien réfléchis et cela prend du temps ».

Scruter les carottes

A Kiruna, Thierry Flotron ne travaille pas dans une mine proprement dite, mais dans des bureaux de recherche de l’entreprise Avaanna, une société du groupe LKAB qui extrait du minerai de fer et du minéral de mines à Kiruna et Malmberget. « LKAB s’occupe d’excavation, puis fait appel à nous pour agrandir la mine, avoir davantage de production et savoir par où l’on creuse, ou encore modéliser les gisements », explique-t-il. 

Quel est votre travail sur place : observer les couches terrestres ? « Oui, principalement. Il s’agit surtout d’analyser des carottages ou faire des tests géotechniques de résistance des roches. Mais aussi de la géologie structurale pour connaître où sont les fractures, leur orientation, ou s’il est possible de détecter le sens des mouvements. » Un savoir-faire indispensable.

 

Roland J. Keller

Comprendre la Terre et mieux en appréhender ses ressources, le nouveau job de Thierry Flotron. (photo rke)