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Nouvelle secrétaire, même passion!

Edition N°8 - 27 février 2019

Emilie Boillat: «Nous devons restés ouverts et soudés.» (photos Roland J. Keller)

La Chambre d’agriculture du Jura bernois (CAJB) a tenu ses assises annuelles vendredi 22 février à la salle communale de Tavannes. Après 36 ans au secrétariat général, Annemarie Hämmerli de Renan cède le témoin à Emilie Boillat. Avec conviction et détermination, la jeune Jurassienne empoigne le taureau par les cornes de la section pour défendre la profession et soutenir davantage les structures familiales paysannes de la région.

Elle est ravissante… et trépidante! Ingénieure agronome, Emilie Boillat de Glovelier vient d’être engagée en tant que nouvelle secrétaire générale de la Chambre d’agriculture du Jura bernois. Un tel poste est-il possible pour une Jurassienne au sein d’une section du Jura bernois? «Oui, tout à fait. Nous avons misé sur les compétences réelles de nos candidates et candidats», a confié Bernard Leuenberger, président de la CAJB. Agée de 24 ans, Emilie Boillat est issue d’une famille paysanne. Après son apprentissage dans les cantons de Berne et de Lucerne, elle entame une maturité en sciences naturelles au Centre professionnel du littoral neuchâtelois (CPLN). En 2017, elle obtient son diplôme d’ingénieure à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires à Zollikofen. Ce bagage lui permet d’occuper un poste comme assistante en génétique et gestion des données à Swissherdbook tout en donnant des coups de main sur l’exploitation familiale de Courtemelon.

Un poste à 50%

Engagée dès le 1er avril, elle s’occupera à 50% de cette fonction qui lui tient à cœur. Une nomination qui coule de source ? «Oui. Depuis quelques années, je défends la profession au niveau des jeunes agriculteurs jurassiens. C’est quelque chose que j’ai dans les tripes», relève la Jurassienne. En tant que secrétaire, qu’avez-vous donc à défendre? «Le contact direct avec les agriculteurs. C’est d’ailleurs ce qui me manque énormément dans mon boulot actuel. Je veux pouvoir davantage discuter avec eux, savoir de quoi ils ont besoin et ensuite défendre nos idées plus loin dans les hautes sphères de la profession.» 

Paysans mieux encadrés

Mais pour survivre, les paysans doivent-ils vraiment autant se battre? «Oui, afin d’organiser des travaux en commun et de produire des denrées différenciées. C’est un grand défi de rassemblement: comprendre la diversification des productions, les manières de travailler et préserver des intérêts divergents. Nous devons rester ouverts et soudés.»

Emilie Boillat veut encore soutenir davantage l’agriculture et la consommation de produits suisses tout comme les structures familiales des petites et moyennes exploitations. 

Annemarie Hämmerli: «Continuez avec force et passion» 

La Jurassienne remplace Annemarie Hämmerli de Renan qui a tenu le secrétariat de la chambre depuis le 1er mars 1983. «Je me suis investie avec cœur et passion pour un noble métier», a déclaré l’ancienne secrétaire, très longuement acclamée lors de l’assemblée. «Le savoir-faire et l’honneur de produire de la nourriture de qualité vous appartient et je vous invite à perpétuer avec force et conviction l’identité du Jura bernois et de ses familles paysannes!», a-t-elle lancé. Une recommandation du terroir que l’assistance a naturellement agréée. 

Roland J. Keller

Début d’année maussade

Réélu pour la troisième fois pour un mandat de quatre ans en tant que président, Bernard Leuenberger a notamment évoqué les préoccupations des paysans lors d’un début d’année maussade: baisse des prix pour les vaches de boucherie et pour les porcs; frais d’exportations de fromage et de production. «Il y a juste les arbres fruitiers qui ont aimé la saison. A l’inverse de 2017, ceux-ci ont produit des fruits en abondance. 2018 restera sans doute dans les annales.» 

Le directeur de l’Association des groupements et organisations romands de l’agriculture (Agora), a présenté le projet très technique de la politique agricole PA 2022+ qui retrace les perspectives du secteur agroalimentaire, la mise en valeur des produits suisses, le mode de production durable et le développement de l’esprit d’entreprise. Loïc Bardet a ainsi énuméré quelques recommandations de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) en donnant la position de la faîtière romande – acquise à la cause – mais qui diverge sur certains points: marchés, récoltes, paiements directs.

(rke)

Bernard Leuenberger a été réélu pour un mandat de quatre ans en tant que président de la CAJB.

 

Emilie Boillat: «Nous devons restés ouverts et soudés.» (photos Roland J. Keller)