Fragilisée par un contexte politique sulfureux et des finances préoccupantes, Moutier ne véhicule pas une image très aguichante pour les éventuels investisseurs. Délégué à la promotion économique de la ville depuis janvier 2016, Jacques Stalder n’est pas désarçonné par ces temps diffic1iles. En fait, tout est troublé, sauf lui. Il reste positif en toute circonstance. Toujours aux aguets et au taquet, cette figure emblématique de la Prévôté dresse l’état des lieux avec le charisme qui le caractérise.
« Lorsque Maxime Zuber, maire de l’époque, m’a sollicité pour succéder à Francis Koller à la tête de la promotion économique, je me suis senti flatté et c’est avec plaisir que j’ai donné une réponse positive », confie Jacques Stalder. C’est donc avec un bel enthousiasme qu’il assume sa mission consistant à renseigner les entreprises, commerces et sociétés de services intéressés par une implantation à Moutier. Son rôle est également de susciter et d’accompagner le développement économique de la ville de Moutier. Parmi les projets en cours, on citera notamment celui de Moulindustrie dont on parle depuis 10 ans : « Il devrait quand même aboutir tout prochainement pour autant que l’OACOT donne son aval à notre demande de modification du plan de quartier », explique-t-il. S’étalant entre l’ancienne Coop et la Rue Industrielle, ce complexe immobilier est porté par un promoteur romand qui a fait l’acquisition de la grande majorité des immeubles du secteur.
La force de la persuasion
S’agissant du projet industriel des Laives, trois usines, une grande et deux petites, ont déjà été implantées. Il reste encore près de 18’000 m2 à disposition. « Nous avons reçu quelques demandes, mais la promotion économique n’est pas prête à saucissonner la parcelle. C’est donc avec une impatience non dissimulée que nous attendons un gros projet, même si le problème politique de la ville de Moutier et la situation économique ne favorisent pas trop l’implantation de nouvelles industries. Pour les clients potentiels, la décision de venir s’installer à Moutier est en effet difficile à prendre. Notre grande chance, c’est de pouvoir compter sur des promoteurs privés devenus propriétaires de biens industriels comme la Verrerie, l’ancien Foyer Tornos ou l’Hôtel Oasis, entre autres », souligne-t-il. La promotion économique n’est pas étrangère à ces acquisitions. Prenons l’exemple de la société des Verres Industriels reprise par la société Prévimmo SA. Elle donne un élan supplémentaire pour l’implantation de nouvelles entreprises en Prévôté. En effet, plusieurs sociétés se sont déjà installées sur le site de l’ancienne verrerie, une cinquantaine de postes de travail ayant été créés. La promotion économique a aussi joué un rôle prépondérant dans le sauvetage des places de travail des anciens employés des Verres Industriels. C’est grâce au délégué économique qu’une centaine d’employés sur 120 ont retrouvé un emploi par d’intenses séances ainsi que par l’organisation de trois speed-dating avec certaines entreprises régionales. La promotion économique de la ville de Moutier possède un fond destiné à octroyer à de nouvelles sociétés industrielles ou artisanales un prêt économique sans intérêt permettant souvent le lancement du projet industriel en tripartie avec la promotion économique, la nouvelle société et l’établissement bancaire.
Commerce local : Prévôtois, soyez solidaires !
Coiffant également la casquette de délégué au commerce local, Jacques Stalder signale que la collaboration avec les Commerçants et Artisans Prévôtois (CAP) est très étroite. « Il faut reconnaître que les commerçants ne sont pas favorisés par la pandémie. C’est difficile pour la promotion économique de trouver une issue ou des idées qui pourraient redorer le blason des commerçants. La promotion économique ne peut qu’encourager les Prévôtois à faire leurs courses à Moutier. D’autant plus qu’aucune manifestation n’est prévue d’ici à la fin de l’année », indique le directeur de la Braderie prévôtoise.
Un adepte de la positive attitude
Une dizaine de sociétés sont toujours dans l’attente du verdict des urnes pour éventuellement venir s’installer à Moutier. « La promotion économique a des contacts avec chacune et ne manquera pas de jouer des coudes pour les faire déménager », poursuit-il. La force du délégué économique, c’est sa positivité. Preuve en est que le matin, avant d’ouvrir les volets, Jacques Stalder est toujours persuadé qu’il fait beau. En ces temps moroses où la situation économique est difficile, c’est un avantage non négligeable pour la promotion économique de pouvoir s’appuyer sur un délégué qui fait preuve d’ouverture et de charisme.
Olivier Odiet