L’intention de l’événement était louable et salutaire : illuminer les chemins potentiels dans l’univers du décolletage pour les jeunes en pleine réflexion sur leur avenir professionnel. Joëlle Schneiter, à la tête de l’Association des fabricants de décolletage et taillage (AFDT), s’est réjouie de la réponse positive à cette soirée, faisant écho à une initiative semblable menée précédemment chez CAPSA Camille Piquerez SA à La Neuveville. Voici quelques retours d’expérience.
Deux ados partagés
Elio Kocher, 13 ans, de Corgémont : « C’était une bonne expérience, ça m’a permis de découvrir un métier que je ne connaissais pas », partage-t-il. Interrogé sur son intérêt, il répond : « C’est correct, mais le bruit me dérange. » Evidemment, Elio doute de poursuivre dans cette voie : « Je ne me vois pas vraiment devenir décolleteur, mais je ne sais pas encore quel métier choisir. »
Lors de cette soirée, Jason Mahi Zasso, 14 ans, n’en était quant à lui pas à sa première expérience du genre, ayant déjà participé à une visite similaire à l’école du ceff de Saint-Imier. « La partie pratique m’a vraiment captivé, j’aime créer avec mes mains et l’accueil à Tavannes était top, ça donne envie de s’impliquer », confie-t-il avec enthousiasme. Intéressé par le métier, Jason envisage même de faire un stage pour approfondir son expérience.
Vivant à Tavannes, il se sent déjà un peu chez lui dans cet univers.
Entre complexités…
Julien Lauper, un jeune de 13 ans de Loveresse, a trouvé la visite intéressante, mais quelque peu complexe. « C’était bien, mais il y avait des termes techniques difficiles à saisir », souligne-t-il. L’aspect technique ne semblant pas être de son goût. Il admet ne pas encore avoir d’idée précise de métier, tout en soulignant une préférence pour le travail en extérieur, reflétant peut-être une attirance pour des professions moins confinées.
… et enthousiasme
Simao Teixeira Santos de Grandval, apprenti de deuxième année chez Tavadec, partage avec enthousiasme son expérience : « L’apprentissage me plaît autant qu’au temps de mon stage, et cet intérêt reste constant. » Lorsqu’on lui demande ce qui l’a motivé à choisir cette voie, il explique : « J’ai dû faire de nombreux stages pendant le Covid, car les places étaient rares. Ce qui me motive chaque jour, c’est le sentiment de satisfaction de rentrer chez moi en ayant résolu des problèmes, c’est très gratifiant. Dans d’autres métiers, il faut parfois attendre des jours pour achever une tâche. » Simao envisage avec certitude de poursuivre sa carrière dans le décolletage : « Oui, je prévois d’en faire ma vie. » Et sur l’environnement de travail parfois confiné de l’atelier, il n’y voit pas d’inconvénient : « Ça ne me dérange pas d’être à l’intérieur, car il y a beaucoup à faire et à apprendre en se déplaçant dans l’atelier et en touchant à tout. »
Les talets de demain
Pour l’AFDT et les entreprises partenaires, le défi est lancé : façonner l’avenir avec la même précision que les pièces sortant des tours. Le décolletage s’habille d’innovation pour séduire les talents en herbe. Reste à voir si ces graines de génie vont germer dans l’univers minutieux de la micromécanique. Cette jeunesse aura-t-elle soif de précision, pas seulement avec un natel en main… ?
Roland J. Keller