Portraits

«Rendons-nous la vie agréable!»

Edition N°43 - 20 novembre 2019

Serge Rubin: «Ce n’est pas l’opinion des gens qui est importante, mais c’est de respecter ce qu’ils pensent.» (photo oo)

Consacrer un article de journal à Serge Rubin est un exercice périlleux dans le sens où son parcours de vie mériterait au minimum un ouvrage de 300 pages. 

Hockeyeur en LNB avec Moutier, cavalier chevronné, constructeur d’obstacles passionné, employé technico-commercial modèle, fidèle et conseiller communal philosophe, l’homme a roulé sa bosse en voyant toujours le verre à moitié plein. C’est certainement cette positive attitude qui l’a aidé à surmonter les coups durs, dont un terrible accident de la route qui lui a valu deux jambes cassées, 48 fractures et six mois d’hôpital. C’était le 4 novembre 1972 lors d’un choc frontal à Courtételle. C’est le genre de tuile qu’on se remémore sans véritablement devoir se remuer les méninges. Au même titre d’ailleurs que son évacuation éclair pour la Jordanie lors du bombardement de l’aéroport de Bagdad en pleine guerre du Golfe. Quand je vous disais qu’il faudrait lui dédier un livre… 

Clairvoyant, sage et philosophe

S’entretenir avec Serge Rubin est un véritable régal, ses expériences de vie l’ayant conduit à la clairvoyance, à la sagesse et à la philosophie. Dans le contexte sulfureux de Belprahon, il n’y a rien de plus captivant que d’écouter sa vision des choses: «Ce n’est pas l’opinion des gens qui est importante, mais c’est de respecter ce qu’ils pensent. A partir de là, tout devient plus facile», glisse-t-il malicieusement. Conseiller communal en charge des travaux publics, des routes, du déneigement et des eaux usées, Serge Rubin affiche plus de 74 ans au compteur et n’a plus envie de faire de vagues au niveau politique, mais il reste convaincu que Moutier et Belprahon ont un destin commun: «L’un ne va pas sans l’autre, c’est juste une question de logique. Que ce soit au niveau de l’économie, des transports, du social ou que sais-je encore, rien ne nous sépare. En cas de changement d’appartenance cantonale de Moutier, je ne vois qu’un scénario possible pour Belprahon: partir avec.» Et l’ancien président de la Société de cavalerie Moutier et environs d’ajouter: «Il faut se rendre à l’évidence, les mentalités évoluent et les anciens doivent penser à ce qu’il y a de meilleur pour les jeunes en se mettant au goût du jour, en regardant plus loin que le bout de leur nez. L’essentiel, à mes yeux, c’est de tout faire pour se rendre la vie agréable», signale le président de la Fondation Ankli pour le Martinet de Corcelles. 

Maire et conseillère sur le départ

Lors des prochaines élections communales à Belprahon, en novembre 2020, Michel Leuenberger, maire et Sabine Flückiger, conseillère communale, ne brigueront pas de nouveau mandat et ce n’est pas trahir un secret que de l’affirmer. Dans ces conditions, Serge Rubin se voit mal quitter le navire lui aussi. «Je veux tout simplement éviter que tout un contingent se retire du conseil en même temps. Pour la bonne marche des affaires, cela ne serait pas top. Toutefois, si les candidates et candidats se bousculent au portillon pour entrer à l’Exécutif, il est bien clair que je ne m’accrocherai pas aux branches.» 

Village de 292 habitants, Belprahon peut compter sur l’aide d’un noyau de retraités pour s’occuper de différentes tâches au village, des pâturages aux coupes de bois en passant par la déchetterie ou d’autres travaux annexes. En dehors des affaires courantes, le Conseil communal n’a pas de dossier consistant à se mettre sous la dent. A l’exception de la ferme Joray. Propriétaire du lieu, la commune est toujours à la recherche d’un investisseur dans l’idée d’exploiter le potentiel de ce site privilégié. Avis aux amateurs… 

Olivier Odiet 

Serge Rubin: «Ce n’est pas l’opinion des gens qui est importante, mais c’est de respecter ce qu’ils pensent.» (photo oo)