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Revenir aux sapins et aux écureuils

Edition N°11 - 18 mars 2020

Notre magnifique région est un endroit propice à l’évasion.

A l’heure où s’impose de multiples précautions pour éviter ce que vous savez, pourquoi ne pas vous suggérer ce qui est encore permis?

Au moment où l’heure de changer nos habitudes a sonné, réapprenons à voir les côtés positifs d’un présent chamboulé. Nous avons le privilège d’habiter une magnifique région. Et pour mieux la connaître, nul besoin de monter dans un avion ou de s’entasser dans un train. Si je regarde du côté sud de ma maison, j’aperçois la chaîne du Montoz. Aujourd’hui sa crête est légèrement enneigée. Il me suffit de sortir de chez moi, de marcher pendant 3 heures et j’y serai. Sur le bord du chemin bordé de sapins et de hêtres, un écureuil s’approche de moi à moins de 2 mètres, je m’accorderai une petite pause pour l’admirer sans l’effrayer…. et pour reprendre mon souffle! En poussant jusqu’au point le plus haut, je pourrai contempler le Plateau du Seeland et le lac de Bienne, sans être importuné par une nuisance sonore quelconque.

En quittant ma terrasse familiale, je vois au fond d’une vallée, un pont destiné à rejoindre Tavannes par la forêt. Il permet de franchir, les pieds au sec, la Trame qui s’écoule paisiblement. De chez moi, en me tournant vers le nord-ouest, j’aperçois le Point de vue de Montbautier. Une heure de marche par la route du tunnel et dix minutes de marche dans le pâturage pour arriver à ce splendide point d’observation. Il me permet dans une tranquillité bienfaisante d’admirer mon village, la vallée de Tavannes et tout au bout le Weissenstein. Seules quelques buses scrutant le sol pour plonger sur une souris, tournoient dans les airs. Certains soirs, les couchers de soleil à l’ouest dégagent une émotion et des couleurs divines. Des amis Tramelots nous offrent alors sur un réseau social des photos du ciel que l’on dirait retouchées mais qui ne le sont pas. 

S’évader dans la lecture! 

Mardi 10 mars dans la journée, ma chérie m’a fait remarquer que l’abricotier en fleurs qui s’agrippe sur la face sud de notre maison venait de recevoir la visite bienvenue d’une abeille et d’un bourdon. N’est-ce pas les signes précurseurs d’une savoureuse récolte le moment venu? On se réjouit déjà. Et dans le jardin, des jonquilles n’hésitaient pas à mettre en évidence leurs couleurs printanières. Moult choses échappent à notre attention lorsque nous sommes invités à nous rendre à une diversité de manifestions et d’événements actuellement supprimés ou reportés à une date ultérieure. Et pourquoi ne pas ressortir après le repas du soir, de notre étagère de bouquins, tel ou tel ouvrage chèrement payé il y a longtemps et mis de côté depuis des années. Sa lecture et ses illustrations nous transposent, s’il s’agit d’un livre abordant la Grèce ou la Rome antique, dans une autre époque, toute sauf monotone. Je connais une famille de quatre enfants adolescents et plus jeunes qui depuis quelques jours ou soirs vivent beaucoup plus paisiblement. Certaines activités à l’extérieur mises de côté leur donnent le temps de se parler autour de la table sans toujours regarder leur smartphone pour voir l’heure. L’actualité les encourage aussi à aborder des thèmes intéressants généralement abandonnés faute de temps. 

La presse n’est pas épargnée 

Ayons une étincelle de compassion pour les journalistes sportifs qui, faute de matchs à commenter doivent faire preuve d’imagination pour meubler la tranche horaire initialement fixée. A ces professionnels de l’information s’ajoutent les rédacteurs des médias qui s’arrachent presque les cheveux pour combler les espaces vides destinés à relater des concerts, jass, lotos et autres événements annulés ou reportés. 

Charles-André Geiser

Notre magnifique région est un endroit propice à l’évasion.