Le directeur de course Roland Piquerez a le sourire. Cette édition 2019 a attiré un nombreux public sur l’ensemble du week-end. Les raisons sont nombreuses, une météo clémente, une promotion de la manifestation à large spectre y compris sur les ondes radio, un panel de pilotes aussi rapides que talentueux et des classements serrés dans les championnats suisses et d’Europe de la Montagne. Pour agrémenter les pauses, les animations prévues ont ravi le public massé en nombre dans les S du Susten. Motocross, drift, autant de nouveautés qui ont ravi les spectateurs.
Les essais du samedi
La 4e étape de la réfection du revêtement, le duel des pilotes transalpins ont permis à Faggioli, l’homme aux huit victoires et à Merli, le recordman du tracé, d’afficher leur forme et surtout leur règne sur le classement du championnat d’Europe de la Montagne. A deux manches du terme de la saison, les Italiens sont premiers ex-aequo. Aux essais, Faggioli plaçait d’emblée une banderille en 1’41’’633 reléguant Merli à 2 secondes et le 3e, Marcel Steiner à près de 6 secondes. Fabien Bouduban, le pilote de Belprahon, hissait sa Norma à une magnifique 10e place au scratch. Dans la nef des voitures fermées, Frédéric Neff de Moutier améliorait son record de 2018 en inscrivant un excellent 2’07’’659. Que dire du chrono sensationnel de Ronnie Bratschi qui franchissait (déjà) la barre des deux minutes laissant présager que le pilote d’Altdorf battrait le record des voitures fermées propriété de Meisel depuis 2017 en 1’57’’875.
Faggioli pète le feu
Compte tenu des températures annoncées proches des 30˚ pour l’après-midi, chaque virtuose du volant avait compris que la manche du matin serait décisive pour faire exploser un temps. C’est sur ces bases qu’un nombre important de concurrents tombaient leur record ou celui de leur catégorie. Dans les pilotes régionaux, Kilchenmann (2’42’’008) et Neff (2’06’’614) battaient leur record de plusieurs secondes. Quant aux «frères ennemis» transalpins, Faggioli bluffait les connaisseurs lorsqu’il battait le record du parcours. Lors de la seconde montée, les deux flèches italiennes crevaient à nouveau la barre des 100 secondes. Par cette performance relevée, Faggioli, le résident toscan de la banlieue de Florence signe son neuvième sacre (dont 8 consécutifs) sur le parcours sélectif de Saint-Ursanne. Les chronos de 1’39’’306 pour Faggioli et de 1’39’’539 pour Merli a prouvé leur motivation à bouffer le bitume des 5180 mètres. Cette victoire de Faggioli, la 9e (huit consécutives) promet déjà une édition 2020 de tous les superlatifs. Au classement général, la troisième marche du podium revient à notre champion Marcel Steiner en 1’44’’561.
Bratschi, gros bras !
Les spécialistes de la Montagne savent qu’il est très rare qu’une voiture fermée descende sous les deux minutes aux Rangiers. Longtemps l’apanage de Marc Surer sur BMW M1, ce mur avait déjà été franchi par Meisel en 2017. Dimanche, le chrono s’est arrêté deux fois sous les deux minutes, la première par Schnellmann en 1’59’’077 – qui n’a pas volé son nom – et par Bratschi l’extraterrestre qui s’approprie le record des limousines en 1’56’’865.
Emaillée par toute une série de sorties de route, la seconde manche s’est éternisée. Parmi les malchanceux, Jean-Marc Salomon et Nicolas Werver (actuel leader du Championnat de France). Ces pilotes s’en sortent fort heureusement sans blessure. Ces interruptions bien involontaires ont entamé la patience du public et des pilotes, ces derniers se plaignant du manque d’information coordonné de l’organisateur.
Anthony Picard
Les principaux résultats des régionaux
(meilleure manche / classement après addition des temps)
• Alphonse Kilchenmann, Sonceboz, 2’53’’692, Peugeot 106, Supersérie, 2e de classe, 2 partants
• Ivan Kilchenmann, Sonceboz, 2’42’’008, Ford Fiesta ST, Supersérie, 1er de classe, 2 partants
• Patrick Vallat, Bure, 2’15’’790, VW Golf, Interswiss, 1er de classe, 15 partants
• Frédéric Neff, Moutier, 2’06’’614, Porsche 996 cup, Interswiss, 1er de classe, 2 partants
• Alain Roethlisberger, Cortébert, 2’38’’069, Ford Escort, Historique, 2e de classe, 3 partants
• Fabien Houlmann, Montmelon, 2’13’’382, Peugeot 205, Groupe E1, 3e de classe, 16 partants
• Fabio Cristoni, 2’27’’438, Péry, Lancia Delta Integrale, 6e de classe, 13 partants
• Benoît Farine, Boécourt, 2’14’’525, Honda CRX, Groupe E1, 1er de classe, 9 partants
• Fabien Bouduban, Belprahon, 1’54’’735, Norma M20, 6e de classe, 7 partants
