Sport

Un arbitre tramelot dans l’arène

Edition N°30 - 21 août 2019

Michel Schär: «Je ne regarde pas le public et je reste très concentré.» (photo ps)

Michel Schär aura l’honneur de participer en tant qu’arbitre à la Fête fédérale de lutte, qui se déroulera du 23 au 25 août prochain à Zoug. Ancien lutteur, et arbitre depuis une quinzaine d’années, le Tramelot se réjouit de participer à cet événement national majeur. Portait.

Michel Schär a été choisi pour officier en tant qu’arbitre lors de la Fête fédérale de lutte, qui aura lieu le week-end prochain à Zoug. Ancien lutteur et arbitre cantonal depuis de nombreuses années, le Tramelot est heureux de prendre part à cet événement incontournable, qui se déroule tous les trois ans: «Pour un arbitre, membre d’une petite association comme la nôtre, c’est un honneur que l’on ne vit qu’une fois dans sa carrière sportive. Je suis très heureux et très reconnaissant d’avoir cette chance.» En effet, il est le seul arbitre du Jura bernois et il portera les couleurs de l’Association cantonale bernoise de lutte. Le Tramelot pourra compter sur sa vaste expérience, acquise d’abord en tant que lutteur puis en tant qu’entraîneur. Très sollicité pour arbitrer au niveau cantonal, il a également été arbitre lors de Fêtes fédérales des jeunes, comme à Landquart et Aarburg. Mais au moment d’entrer dans l’arène, il s’attend tout de même à ressentir une certaine émotion: «Les Fêtes fédérales sont particulières. Des milliers de personnes viennent y assister. La médiatisation croissante a aussi amené une certaine forme de pression.» Toutefois avec l’expérience, Michel Schär ne se laisse pas déstabiliser: «Je ne regarde pas le public et je reste très concentré.» Il faut dire que le Tramelot a vécu son baptême du feu lors d’une précédente Fête fédérale, à Coire en 1995. Grâce à ses bons résultats, il avait pu y participer en tant que lutteur: «Je suis beaucoup moins stressé aujourd’hui qu’à l’époque. J’étais jeune lors ma participation à la Fédérale et les attentes étaient différentes. En tant qu’arbitre, on sait ce que l’on a à faire et la pression est tout même moins élevée.» Le secret pour être performant est de «savoir prendre des décisions rapidement», selon lui. 

En route pour Zoug

Michel Schär prendra la direction de Zoug le vendredi déjà pour une séance avec tous les arbitres sélectionnés pour la compétition. Et un tel événement n’est pas une promenade de santé. Le samedi, dès 7 heures, il devra être sur le pont pour la partie protocolaire. Ensuite, il arbitrera les passes du samedi et du dimanche. Et la finale? «J’ai peu de chance de pouvoir l’arbitrer car elle se déroule sur le rond numéro 7 et il ne m’a pas été attribué.» Mais en fin connaisseur de lutte, Michel Schär n’est pas pour autant déçu. Il sait que les plus beaux combats ne se déroulent pas forcément lors d’une finale. Son seul regret: le fait que son fils Alex ne participe pas cette année. En effet, le talentueux lutteur tramelot s’est blessé au genou en juillet. «Si mon fils avait pris part à cette Fédérale, cela aurait été encore plus particulier. Je suis déçu pour lui car il était en très bonne forme. Mais il est encore jeune et j’espère le voir participer dans trois ans.» La lutte est bel et bien une affaire de famille chez les Schär. Michel a en effet débuté ce sport en compagnie de son frère. «J’y suis allé la première fois par curiosité et car on était une bande de copains qui s’entendions bien. Mais cela m’a beaucoup plu», raconte-il. Et près de 30 ans plus tard, il se tient toujours à proximité des ronds de sciure. «Ce qui me plaît particulièrement c’est l’ambiance. Tout le monde se tutoie et se connaît. Les compétitions sont empreintes de respect et on n’assiste jamais à des débordements comme c’est le cas durant des matchs de football.» Le Tramelot apprécie aussi le fait que cela soit un sport individuel: «Je n’aurais pas pu faire un sport d’équipe. J’aime ne compter que sur moi lors d’une compétition.»

Qui sera couronné?

A l’heure du pronostic, Michel Schär reste prudent et ne veut pas nous livrer de noms de favoris: «Chaque Fête fédérale est unique et comporte son lot de surprises. Je dirais que 10 lutteurs sont capables de l’emporter. La jeune génération est très prometteuse.» Mais l’arbitre fédéral n’en dira pas plus, fonction oblige. Une chose est sûre pourtant, la fête sera majestueuse. 

Pascale Stehlin

Michel Schär: «Je ne regarde pas le public et je reste très concentré.» (photo ps)