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Stabilisation de l’industrie régionale

Edition N°5 - 5 février 2020

Selon Patrick Linder, la situation de l’industrie régionale devrait se stabiliser durant le premier trimestre 2020. (photo rke-a)

Le premier trimestre 2020 devrait permettre une stabilisation de la situation de l’industrie régionale pour la majorité des acteurs selon le baromètre industriel de la Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP). 

Après des prémices durant le premier semestre 2019 et des symptômes sérieux dès l’été, l’érosion continue des entrées de commandes semble devoir prendre fin et autoriser une séquence plus régulière en termes de volume d’affaires pour les prochains mois. «Cette appréciation synthétique ne doit pourtant pas occulter les difficultés éprouvées depuis de longs mois par certaines entreprises dans la zone euro, particulièrement celles qui sont actives dans le secteur automobile», met en perspective Patrick Linder, directeur de la CEP. L’importance de l’Europe, principal marché de l’industrie de la précision, est ainsi fermement réitérée, y compris pour les entreprises n’exportant pas directement mais s’inscrivant dans des chaînes de valeurs qui, elles, le sont. «Dans ce contexte conjoncturel fragile aggravé par de nombreuses incertitudes politiques internationales, le maintien d’une relation stable avec l’Union européenne ne doit souffrir aucune mise en danger inutile», estime Patrick Linder.

Anticipations conjoncturelles pour le premier trimestre 2020

Outil d’appréciation des grandes tendances du secteur secondaire, le baromètre industriel de la Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP) met en lumière, tous les trimestres, les anticipations des acteurs du secteur secondaire. Pénétrant au cœur des entreprises d’une région parmi les plus denses en Suisse du point de vue industriel, il permet de décrypter les attentes en matière d’entrées de commandes, de résultats financiers, de capacités d’investissement et de développement. L’indicateur relatif aux prévisions en matière d’entrée de commande révèle une tendance relativement claire de relâche de la baisse de volume d’affaires. Concernant grandes et plus petites entreprises indifféremment, elle suggère, dans la portée temporelle d’analyse permise, une forme de stabilisation de la situation après près de neuf mois de réduction continue et parfois abrupte. Dans cette appréciation générale, des différences considérables sont toutefois identifiables avec l’anticipation de la poursuite de dynamiques négatives pour plusieurs entreprises. Pour la microtechnique et ses prestataires de moyens de production, de technologie ainsi que pour l’industrie de soutien, l’horlogerie demeure le facteur déterminant de stabilité. Si le domaine médical montre une certaine régularité, le marché de l’automobile continue, lui, de susciter un certain nombre d’interrogations dont les conséquences directes sont sensibles.

Les attentes au niveau des résultats financiers tiennent compte de la situation conjoncturelle et sont renforcées par des effets externes, notamment de change. Les entreprises escomptent pour la plupart une issue similaire à celles des derniers mois renforçant ainsi le sentiment de stabilisation de la situation, bien que les performances ne s’avèrent pas de premier plan et que se renforce une interrogation fondamentale au sujet de la capacité des entreprises à dégager des marges permettant de financer leur pérennité. Ainsi, les résultats opérationnels devraient s’inscrire dans la lignée du dernier semestre avec des différences marquées selon les secteurs et les positionnements respectifs.

Prudence de mise

Le potentiel d’investissement paraît se maintenir et refléter une résolution récurrente des entreprises liée à la productivité et l’efficacité. Certains acteurs restent pénalisés dans ce registre par leurs résultats récents et des entrées de commandes en baisse continue depuis plusieurs mois. La capacité à investir est comparativement bonne dans les petites entreprises qui ne montrent à ce stade aucune dégradation comparable à la configuration post 2015 mais voient dans certains cas leur possibilité s’améliorer. Dans cette configuration, la perception du développement de l’entreprise montre – en dépit d’une prudence incontestable – un aplomb qui contribue à relativiser les préoccupations liées aux commandes et à certains marchés. En omettant d’éventuels événements externes majeurs, cet indicateur traduit une forme de régularité dans le moyen terme qui concerne la majorité des acteurs industriels sondés.

(cp-oo) 

Selon Patrick Linder, la situation de l’industrie régionale devrait se stabiliser durant le premier trimestre 2020. (photo rke-a)