Lors de la première course du championnat de Suisse de snowcross 2019 de la saison, samedi à la Binz, Stive Tschirren a réussi à détrôner le double titré européen central et suisse de snowcross, le fribourgeois Rudy Liaudat. A la force des cuisses, des biceps et du mental, le pilote de Court signe ainsi – à la maison – sa première victoire en catégorie élite. Quel honneur!
Concourir à la Binz? «Il faut de bonnes cuisses, des bras solides et un solide mental!» Stive Tschirren ne pensait pas si bien dire après ses trois manches. Pour la première fois, il a signé samedi 19 janvier sa première victoire en catégorie élite de snowcross devant le fribourgeois Rudy Liaudat, double tenant du titre des championnats d’Europe centrale et de Suisse, de la discipline. «En tant que bûcheron, j’ai déjà un bon physique, mais à part courir et faire du vélo durant la saison, je dois reconnaître que je n’ai pas eu beaucoup de temps pour m’entraîner.» Sa première manche réussie, le motard de Court n’avait alors plus qu’à assurer la suite. Facile, à la maison et avec une nouvelle motoneige? «Pas tant que ça! Je me suis quand même fait peur deux ou trois fois en sortant de la piste ou me mettant de travers sur un saut.» Et l’adrénaline, c’est à quel moment? «Lors du départ et du premier tour complet, car on est en groupe et il faut trouver sa trajectoire.»
Liaudat gagne deux manches
Stive Tschirren a quand même un peu bénéficié de la chute spectaculaire de son pote fribourgeois: «Oui, mais je suis passé devant et je ne l’ai pas vu tout de suite. Après j’ai pensé qu’il fallait assurer le coup. Mon mécano m’a aidé en bord de piste en me faisant des signes s’il fallait accélérer ou ralentir.»
Blessé au coude et après avoir réparé la «rotule» (trapèze) de sa motoneige, le Fribourgeois a retrouvé du punch aux deux tours suivants qu’il a remportés. «J’ai mal commencé la saison, c’est vrai, mais cela aurait pu être pire», a concédé Rudy Liaudat. Deuxième à la Binz, le Châtelois reste philosophe: «Je n’ai plus forcément d’objectif. Si je ne gagne plus de championnat, ce n’est pas grave, tant mieux pour les autres.» Ragaillardi par ses performances de l’an passé – il a gagné toutes les courses du championnat helvétique – Rudy Liaudat veut dorénavant plutôt se consacrer à son entreprise d’«entretien des espaces verts.»
Les régionaux à l’aise
La course a aussi été coriace pour Jimmy Tissot (4e) où il a dû être un peu calculateur. «Au troisième parcours, je n’étais pas à la bonne place. Cette piste qui n’est pas la plus idéale est quand même assez large et on a tendance à se perdre dans une trajectoire ou l’autre», a analysé l’athlète de Malleray. Au guidon d’un engin qui pèse deux fois plus qu’une moto de cross à deux roues, il aussi été un peu désavantagé par son manque d’entraînement, faute d’or blanc. «En équilibre, il faut rechercher la bonne adhérence sur la neige.» Champion de la catégorie amateur open l’an passé, Mathias Schüpbach (6e) a entamé sa première compétition chez les élites. «C’est vrai que c’est autre chose, car les courses sont plus longues de deux minutes. Il y a plus de rythme et ça roule un peu plus fort devant», a estimé le maçon du Raimeux. Deux autres Courtisans ont aussi assuré. Chez les amateurs open, David Grosjean termine 3e derrière le neuchâtelois Dylan Allemann et Marc Frei remporte la catégorie dame/senior. Des régionaux bien placés et comblés!
Roland J. Keller
Engouement et convivialité
Cette première compétition helvétique, qui a été mise sur pied par le Motoneige-Club L’Orignal de Court, n’a pas démérité par rapport aux deux autres manifestations de 2015 et 2017. Gratifiées à chaque fois de soleil, les courses n’ont pas manqué d’attirer du monde sur les hauteurs de Court. «C’est un sacré engouement! On va remettre ça l’an prochain si la neige le permet», s’est réjouie Christine Allemann, membre du comité d’organisation. Engouement et, surtout, convivialité. Stive Tschirren en a évidemment profité pour déguster la fondue «maison» de la Binz à la cantine!
(rke)
