Recevoir des conseils de spécialistes sur la conservation et la préservation de vos films ou ceux tournés par vos parents ou grands-parents en différents formats (16 mm, 9,5 mm, N8 mm et Super 8 mm) est une démarche judicieuse s’inscrivant dans le cadre de l’événement « Les amateurs font leur cinéma ! » qui se déroulera le samedi 30 avril, dès 14 h, au Cinématographe, à Tramelan.
Un projet lumineux conduit par quatre institutions a fait l’objet d’une minutieuse présentation le 12 avril dernier lors d’un point presse marqué par les interventions de Daniel Chaignat (Le Cinématographe), Peter Fasnacht (mémreg), Eliane Antonia Maurer (Lichtspiel) et Séverine Perret (Mémoires d’Ici). Montés, recollés soigneusement et même parfois sonorisés, les films amateurs dissimulent de belles perles dont on ne se rappelle parfois même plus l’existence. L’opportunité de les visionner en toute discrétion vous est offerte, samedi 30 avril, dès 14 h au Cinématographe. Cette opération « dépoussiérage » s’accompagne de conseils, émanant de spécialistes, sur la conservation et la préservation de ces films amateurs tournés dans le Jura bernois. Dès 17 h, le Cinématographe projettera ce qui représente des témoins essentiels du patrimoine historique et culturel. Il va sans dire que certaines pépites qui auront les honneurs du grand écran découleront d’une sélection basée sur les découvertes de l’après-midi. Pas toujours considérés à leur juste valeur, les films amateurs réservent parfois des surprises assez stupéfiantes au moment de les visionner. Il serait donc dommage que cette étape-là soit précédée de la benne à ordure. Tous les formats seront acceptés, VHS excepté.
Anodin, vraiment ?
Le message que les organisateurs ont tenu à faire passer devant les médias réside dans l’importance de ces films amateurs dont on a parfois tendance à minimiser la valeur du contenu. « L’idée, c’est de sensibiliser le public au réel intérêt de collecter de telles archives pour la mémoire collective et de rappeler qu’il est possible de les confier, le cas échéant, aux institutions chargées de leur conservation et leur mise en valeur », a souligné Séverine Perret, de Mémoires d’Ici. Représentant de mémreg, Peter Fasnacht abonde dans le même sens : « En visionnant un extrait d’une balade en famille au nord du lac de Bienne, en 1929, nous avons eu la surprise de découvrir un dirigeable allemand LZ 127 qui volait en direction de Berne. C’est un moment d’histoire qui a soufflé sur la région. »
Cueillir les fruits de l’écho médiatique
Déjà expérimentée à plusieurs reprises en Suisse alémanique, la formule qui prendra forme au Cinématographe constitue une grande première en Romandie. « Organisées durant la période Covid, nos six premières séances ont attiré un public assez clairsemé », signale Eliane Antonia Maurer, de Lichtspiel. Compte tenu de l’écho médiatique retentissant réservé à l’événement du 30 avril, la fréquentation pourrait bien atteindre des proportions nettement plus importantes au Cinématographe, dont le bâtiment a été construit en 1915 : « Il est très rare de constater que, plus d’un siècle après, un bâtiment construit pour le cinéma l’est encore aujourd’hui », confie l’infatigable président de la coopérative, Daniel Chaignat, qui mériterait amplement de se voir ériger une statue sur la place du village en reconnaissance du travail accompli.
Olivier Odiet