Juste après avoir fêté ses 50 ans, le Centre Culturel de la Prévôté continue sur sa lancée et présente son nouveau programme pour la première partie de la saison.
Placé sous le signe de la vie, il fait la part belle, comme à son habitude, au théâtre, aux expositions, à la danse ou à la musique, ainsi que pour les enfants. Au travers d’un programme varié et pour tous les goûts, il a fait sienne la citation du Jules Renard: «Nous voulons de la vie au théâtre, et du théâtre dans la vie», pour être au plus près des gens et de leur cité.
Le 28 février, c’est la compagnie imérienne Utopik Family, avec Florine Némitz, Fabrice Bessire et Mateo Fantoni qui présenteront «Solar», et emmèneront le public, en silence, dans le monde des masques, en interprétant une vingtaine de personnages issus de quartiers portuaires, autour d’une fille de joie qui attend celui qui saura lui redonner foi en ses rêves et en l’humanité.
Seule en scène, Tiphanie Bovary-Klameth investira l’Aula de Chantemerle le 27 mars avec son spectacle, «D’autres», où elle campe des gens familiers, comiques ou inconnus qui l’animent et qui la touchent, un peu comme le faisait Zouc, à qui elle a emprunté la face sombre du personnage.
Il fallait aussi et bien entendu associer L’Estrade, troupe prévôtoise, qui se lancera dans du Shakespeare, avec «Les joyeuses commères de Windsor», une pièce brillante et pétillante d’actualité où tout le monde s’indigne, s’offusque, se travestit ou se moque pour finir par se pardonner et s’embrasser autour d’un bon repas. 28, 29 et 30 août, à Chantemerle.
Hors les murs
Dans le cadre d’un projet Hors les murs proposé par le Forum Culture, c’est dans les vitrines du Centre Culturel et avec le public à l’extérieur que Fanny Krähenbühl présentera «Petit gazon», (8 et 9 mai), une satire du propre en ordre et du bien aligné en faisant allusion au citoyen suisse.
«Am i in the picture?», est un spectacle qui souhaite interroger notre regard sur le corps féminin de Zuzana Kakalikova, formée à l’école Dimitri, qui s’est entourée uniquement de femmes. Elle présentera son corps qui n’est selon elle, ni exhibé ni glorieux, un spectacle qui comporte quelques scènes de nudité, qui se dérobe aux regards, qui fuit. Jeudi 4 mai, Musée des Arts.
C’est en vieille ville, sur un banc, que la compagnie Champloo, formée de deux danseurs, Branca Scheidegger et Rafael Smadja, iront à la rencontre des spectateurs (5 juin), lors du marché hebdomadaire, s’il est reconduit cette année.
A signaler encore un spectacle de danse intitulé «Portrait in otherness», réunissant trois solos indépendants de personnalités artistiques venant des quatre coins du monde, de Chine, des Philippines et d’Afrique, qui ont fréquenté de nombreuses scènes internationales. Ils entraîneront le public autour du monde.
Ovale trio, avec «Danse du sable», groupe de vibraphone et marimba investira le Musée jurassien des Arts où expose Jean-René Moeschler le 3 avril. Le trio formé du prévôtois Michel Zbinden, Mathieu Schneider et Baptiste Grand revisitera des musiques du 20e siècle et présentera une nouvelle aventure discographique.
Les Petites Oreilles
Les enfants n’ont pas été oubliés. Comme il est de coutume aux vacances de Pâques, du 14 au 16 avril, ils auront droit à trois spectacles et deux ateliers. Ce sont tout d’abord les Petites Chanteurs à la Gueule de Bois qui présenteront leur nouvelle création jeune public, avec leur gouaille et un début «d’éducation textuelle!»
Un spectacle de marionnettes, «Après l’hiver» sans paroles mais avec bien des animations et reflétant les saisons sera joué avec la musique des quatre saisons de Vivaldi. Un autre spectacle leur sera encore dédié avec un belge, Léopold, qui parle à son chien imaginaire Zinzin qui fait des bêtises, un spectacle qui a obtenu le prix de la ministre de la culture Wallonie-Bruxelles.
L’atelier «Ô bois» emmènera les petits à la découverte de l’éveil du printemps dans les forêts de Moutier (15 mai).
Des expos aussi
La Galerie du Passage du Centre culturel accueille jusqu’au 1er mars des photographies de Jean-Marie Jolidon tirées de son dernier voyage en Inde dont il a par ailleurs réalisé un ouvrage remarquable, avec des textes de Christine Grobéty.
En prolongement, c’est Jean-René Moeschler, qui expose en parallèle au Musée jurassien qui montrera ses papiers, des compositions qui se concentrent sur les lignes cernées par des espaces adjacents, tracés furtifs, mais construis, du 14 au 17 mai. Et pour terminer, les jeunes du SEJAC investiront les même cimaises avec «Moutier, ma ville», photos issues d’un concours organisé en collaboration avec EspaceStand, accompagnées de textes de l’inamovible Valentin Winistoerfer.
Claude Gigandet