Le centre de dépistage récemment ouvert à Tavannes pour soulager les centres de Saint-Imier et Moutier donne entière satisfaction, selon Dominique Sartori, directeur de l’Hôpital du Jura bernois. Ce dispositif est appelé à évoluer en fonction des besoins, notamment en prévision d’une future campagne de vaccination.
Renforcer les centres de dépistage de Saint-Imier et Moutier par l’ouverture d’un troisième centre à Tavannes, dans les anciens locaux du centre d’orientation professionnelle, est une initiative de l’Hôpital du Jura bernois dont le bien-fondé n’échappe à personne. Cela dit, une telle infrastructure ne se met pas en place en deux coups de cuiller à pot. D’intenses travaux préparatoires ont été réalisés avec une grande minutie de manière à pouvoir accueillir, en toute sécurité, les personnes présentant des symptômes et nécessitant des investigations au moyen de tests PCR et/ou de tests antigéniques rapides pour détecter le virus SARS-CoV-2, responsable de la maladie Covid-19.
Différents espaces ont été aménagés, soit un poste pour effectuer les prélèvements des tests PCR transportés ensuite dans un laboratoire spécialisé ; un local pour les tests rapides effectués sur place avec communication, dans les deux heures, du résultat au domicile des patients pour éviter des problèmes de logistique et de flux au centre de dépistage ; un espace aménagé pour le médecin et un poste administratif pour réceptionner les résultats. Dominique Sartori explique également qu’une pièce sera réservée à une éventuelle campagne de vaccination future.
La grippe traditionnelle corse encore la situation
Le centre de dépistage de Tavannes est ouvert du lundi au vendredi : « Comme il est actuellement très difficile de trouver du personnel, réquisitionné un peu partout en Suisse, on ne teste pas le week-end, mais si jamais le nombre de tests devait augmenter de manière substantielle, nous pourrions très bien envisager d’ouvrir le centre le samedi », relève Dominique Sartori. Un processus est actuellement en cours dans l’optique d’engager un médecin-assistant au centre de dépistage de Tavannes. Son rôle ne sera pas de consulter, mais de rassurer les gens, d’expliquer les enjeux et de donner des informations sur la maladie. En attendant son arrivée, c’est le Médicentre Tavannes qui est sollicité pour organiser l’intervention d’un médecin au centre de dépistage de Tavannes en cas de nécessité. La situation risque encore d’être plus complexe fin décembre début janvier lorsque le pic de la grippe traditionnelle sera atteint. Seul remède pour ne pas mélanger les symptômes : cerner leur origine le plus rapidement possible.
Une situation en dehors des standards en vigueur
Pour l’heure, Dominique Sartori ignore la durée de la mise en place de ce dispositif, mais son ouverture est en tout cas assurée jusqu’à fin mars. « Le nombre de tests est à la baisse depuis l’ouverture de ce centre, mais ce ralentissement n’est peut-être que passager. En effet, rien n’indique qu’une nouvelle vague ne se présentera pas », signale le directeur de l’HJB, qui donne quelques explications sur la nature des difficultés à gérer cette crise sanitaire : « Le fait de devoir anticiper des choses que nous n’avons jamais vécues constitue la partie la plus compliquée de l’affaire ! », s’exclame-t-il. « Ce n’est pas seulement un phénomène nouveau pour l’HJB, mais pour la planète entière. C’est tout sauf évident de se retrouver en face d’une situation en dehors des standards en vigueur pour prendre des décisions. C’est une source de stress et de tensions. »
Dominique Sartori constate avec satisfaction que l’HJB s’est plutôt bien tiré d’affaire jusqu’ici : « On ne peut pas vraiment nous reprocher d’avoir fait fausse route car la situation a toujours pu être contrôlée. On s’inspire de l’expérience emmagasinée lors de chaque nouvelle étape de cette crise. Vous savez, je compare un peu cette pandémie à un incendie de forêt. Ça part à gauche, à droite, et ensuite en l’air. Bref, c’est un sentiment d’imprévisibilité qui prédomine. Psychologiquement, c’est difficile à vivre. En étant contraint de mettre les activités sociales de côté, c’est la société dans son ensemble qui ne fonctionne plus bien. » Et Dominique Sartori de conclure : « Personnellement, je ne vous cacherais pas que cette situation finit par m’inquiéter. Je me sens un peu impuissant à rassurer, à donner un appui suffisant aux professionnels de l’hôpital très impactés psychologiquement. Tous les espoirs résident dans la vaccination. Mais là aussi, nous attendons des signaux plus évidents afin que nous puissions enfin voir un rayon de soleil se pointer… »
Olivier Odiet