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Un saut dans l’inconnu

Edition N°17 – 4 mai 2022

Il fallait se lever tôt dimanche dernier pour ne pas rater le car en partance pour la Landsgemeinde de Glaris. Quelques curieux ainsi qu’une forte délégation de la députation francophone du canton de Berne, emmenée par son président Pierre-Yves Grivel, ont répondu favorablement à cette initiative d’Ervin Gruenenwald, conseiller municipal de Reconvilier qui coiffait la casquette de chauffeur pour l’occasion.    

Percer les mystères de la Landsgemeinde est une opportunité offerte par l’entreprise Novicar, via une idée lumineuse de son chauffeur occasionnel Ervin Gruenenwald, personnalité aux multiples facettes, qui a profité du précieux coup de pouce de son fils Maël, propulsé dans le rôle d’aide-chauffeur. Des arrêts à Delémont, Moutier, Reconvilier, Tavannes, Sonceboz et Bienne ont été nécessaires pour accueillir à bord du car les personnes intéressées à se plonger dans l’effervescence glaronaise, soit quelques curieux ainsi qu’une importante délégation de la députation francophone du canton de Berne et la préfète Stéphanie Niederhauser. Président de l’UDC du canton de Berne et futur député, Manfred Bühler a aimablement accepté de se mettre à disposition pour présenter aux participants les dix-sept points de l’ordre du jour. A Glaris, Nicole Fritschi, une traductrice valaisanne bien documentée, est montée dans le car pour livrer en quelques mots toutes les subtilités de cette première Landsgemeinde post-Covid.

Un air de Foire de Chaindon

Avant d’assister à cette assemblée fréquentée par un nombre de votants oscillant entre 6000 et 8000 personnes, c’est un cortège réunissant de nombreuses personnalités politiques, dont la conseillère fédérale Viola Amherd, qui défila sous les yeux ébahis de plusieurs milliers de personnes. Un marché faisant un peu penser à la Foire de Chaindon était également organisé dans les rues de Glaris. L’idée n’est évidemment pas de retracer ici toutes les décisions acceptées, ou pas, par l’assemblée, mais simplement de relever la diversité des thèmes soumis aux votants qui allaient d’une hausse d’impôts à la privatisation de la banque cantonale en passant par des dimanches sans voiture dans la vallée du Klöntal, par exemple. Après avoir pris place sur les estrades pour découvrir ces débats saisissants, nos voyageurs du dimanche ont eu la chance de partager le menu de la Landsgemeinde, qui se compose d’une saucisse de veau à la sauce aux oignons, avec des pruneaux et de la purée de pommes de terre, dans un restaurant niché dans la montagne. Des petits bus ont remplacé le car, évitant ainsi à Ervin Gruenenwald des manœuvres de croisement susceptibles de lui causer quelques tracas sur ce chemin particulièrement sinueux. Des photos souvenirs avec un décor de carte postale en toile de fond ont été prises avant le retour au bercail.

Un véritable enchantement

Profitant d’un arrêt sur l’autoroute, nous avons recueilli les impressions de Pierre-Yves Grivel, président de la députation francophone du canton de Berne : « Je connaissais la Landsgemeinde pour avoir enseigné son histoire à mes élèves, mais c’est la première fois que j’ai pu la vivre en live. Ce retour aux sources restera un moment inoubliable. La Landsgemeinde, c’est la vraie démocratie. Elle se déroule sans les artifices de vote que nous connaissons aujourd’hui. Tous les membres de la députation francophone m’ont dit que j’avais eu une bonne idée de les convier à cette Landsgemeinde », explique-t-il. Avant de passer le témoin de président de la députation francophone à son successeur en juin prochain, Pierre-Yves Grivel a également organisé une sortie de trois jours aux Grisons et une autre à la BEA. « L’idée initiale était de mettre le cap sur Moscou, mais vous comprendrez aisément les raisons qui m’ont incité à changer mon fusil d’épaule », conclut-il. Compte tenu du succès remporté par cette sortie glaronaise, l’entreprise Novicar va probablement glisser cet événement fascinant dans son calendrier 2023. A bon entendeur…

Olivier Odiet