Arrivé à Roches avec sa famille en provenance de Moutier en 1980, Arnold Jacquemai s’est rapidement acclimaté à l’ambiance villageoise. Entre 1992 et 2009, il a occupé la fonction de maire et garde un excellent souvenir de cette belle expérience de vie qui l’a enrichi… humainement. Rencontre avec un homme qui n’aime pas les histoires, mais qui sait admirablement bien les raconter…
Enfant de Roggenburg, Arnold Jacquemai a trouvé son coin de paradis en s’installant à la gare de Roches avec son épouse Silvia et leurs trois enfants, en 1980. A l’époque, le village comptait encore 260 habitants contre 190 aujourd’hui. Cette statistique n’est pas anodine. Elle met en lumière un appauvrissement démographique qui entraîna la fermeture de l’école il y a quelques années. « Un village sans école, c’est un peu comme une ménagère sans son potager », image l’ancien maire du village. « Mais bon, les conditions requises n’étaient plus remplies au niveau des effectifs et le couperet devait bien finir par tomber un jour. » En plus de son école, Roches a également perdu son office de poste en 1994 et les trains ne s’arrêtent plus à la gare depuis 1996. Ils sont remplacés par un service de bus. Comme le village ne dispose plus de magasin aux saveurs régionales depuis belle lurette, les habitants apprécient tout particulièrement le ravitaillement assuré par la Boulangerie du Chalet, à Crémines. Situé sur le territoire de Roches, le restaurant de La Haute à la Montagne de Moutier a fermé ses portes définitivement pour le plus grand regret de notre ami Noldi. Fort heureusement, il peut se consoler en baignant dans la convivialité au stand de tir, le mercredi soir, ou lors des nombreuses manifestations organisées par cette dynamique société dont il est un membre assidu. Le Moto-Club Roches respire lui aussi la vitalité. On en veut pour preuve le succès populaire grandissant de la manche du Championnat de Suisse de trial FMS et SAM qui s’est tenue le week-end dernier dans le secteur du stand de tir.
Le souvenir de Pipe !
Parmi les nombreux atouts de ce village où il fait bon vivre, on citera prioritairement les charmes de la nature. En effet, cet écrin de verdure confère à l’endroit une source d’apaisement expliquant pourquoi les gens qui ont le privilège d’y goûter ne cèdent pas au déracinement. Même si Arnold Jacquemai ne se sent surtout pas l’âme d’un politicien, il a quand même officié à la mairie entre 1992 et 2009. « Ce fut une belle expérience de vie certes pas toujours facile à gérer, mais j’ai effacé les côtés sombres de ma mémoire pour ne garder que les bons souvenirs », confie-t-il. L’assainissement du réseau d’eau est un projet qu’il a conduit jusqu’à l’obtention du crédit et c’est son successeur Yanick Christen qui s’est chargé de le mener à terme. On ne peut raisonnablement pas dresser le portrait d’Arnold Jacquemai en passant sous silence les trésors d’énergie déployés en tant que président du Moto-Club Roggenburg durant douze ans. C’est toujours avec une certaine fierté qu’il accueillait les Championnats du monde de side-car cross qui avaient même eu les honneurs du film « Les Petites fugues » du réalisateur Yves Yersin tourné en 1977 avec l’acteur Michel Robin dans le rôle de Pipe. Retraité des CFF, Arnold Jacquemai consacre une grande partie de son temps à divers travaux effectués à la ferme chez sa fille à Zofingue. Jovial, énergique et consciencieux, il croque la vie à pleines dents avec une grosse dose de générosité et un enthousiasme contagieux. Un gars bien, quoi !
Olivier Odiet
