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Une belle récolte de cacahuètes

Edition N°38 – 19 octobre 2022

Contre toute attente, la récolte s’est avérée très fructueuse… (photos mg)

Il faut être pour le moins illusionné pour vouloir cultiver des cacahuètes dans notre région. Mais comme Mady Gagnebin, de Bévilard, aime relever les défis, elle s’y est lancée. Avec un succès inespéré.

Avec l’aide d’une amie angolaise, elle a pu se procurer des graines non torréfiées. Et puisqu’on n’est pas en Afrique et qu’on ne peut pas semer directement les graines en pleine terre en avril à cause du froid, Mady les a tout d’abord fait germer avant de les placer par trois dans des godets à plantons installés devant une fenêtre au soleil. Une semaine plus tard, elles pointaient le bout de leur nez, puis elles ont allègrement poussé dans sa véranda, bien au chaud. A la mi-mai, il était temps de les mettre en pleine terre, le danger de gel n’étant plus d’actualité. Pour ce faire, Mady a bien préparé le sol. Car les arachides – nom de la plante, et cacahuètes, nom des fruits – ont besoin d’une terre meuble, perméable, si possible sablonneuse. Elle a encore ajouté du limon du Rhône dans le carreau. Une autre condition : celle d’un ensoleillement généreux et de la chaleur. Et comme nous avons eu un été africain cette année, c’était juste génial pour sa plantation. 

Une plante cachottière

Vers la mi-juin, les plans ont mis des fleurs jaune vif à la base de la plante. L’arachide est de la même famille que les petits pois ou haricots, donc une papilionacée. Elle est autoféconde et sa particularité, c’est qu’une fois fécondé, l’ovule s’allonge sur une tige et va s’enfoncer dans le sol et c’est là que la cacahuète va grandir et mûrir. Mais l’arachide est une plante cachottière. Mady est souvent allée voir comment cet ovule descend dans le sol et elle n’a pu l’observer qu’une seule fois. Fin septembre, quatre mois après la plantation, le feuillage devenant jaune, il était temps de sortir les cacahuètes de terre. Là, Mady s’est retrouvée dans l’expectative. Y aura-t-il des cacahuètes ou pas ? Après le premier coup de bêche, en soulevant la motte de terre, quelle ne fut pas sa surprise d’apercevoir plein de cacahuètes parmi les fines racines de la plante. Elle était aux anges et a montré cette magnifique surprise à son mari. Mais tout ne s’arrête pas là. Il faut ensuite les détacher de la plante, les faire sécher si possible au soleil, mais comme septembre ne fut pas des plus ensoleillés, Mady Gagnebin a accéléré la chose en les séchant au four. Puis, une fois décortiquées, elles les a torréfiées à la poêle en y ajoutant un peu de sel quand le gras des graines suintait. Résultat : un succulent apéro ! Il faut dire que les conditions étaient réunies pour cette réussite. Alors oui, cultiver des cacahuètes dans notre région, c’est possible, sous certaines conditions, bien sûr.

(cp)

 

Contre toute attente, la récolte s’est avérée très fructueuse… (photos mg)