Une petite fête a honoré Mercedes Brahier qui fêtait le 21 juin son 100e anniversaire à la résidence les Aliziers de Crémines où elle est pensionnaire depuis 5½ ans. Native de Delémont, elle a passé quasiment toute sa vie à Moutier. Epouse de l’avocat-notaire bien connu Maurice Brahier, elle a élevé cinq enfants. Le maire de Moutier est venu lui présenter ses hommages et lui a remis un présent.
Née le 21 juin 1920, premier jour de l’été, Mercedes Brahier devient l’aînée de la population prévôtoise. Sa vie a commencé à Delémont où elle a perdu sa maman alors qu’elle était âgée de 10 ans. Elle a des origines espagnoles, d’où son prénom, du côté de sa grand-mère qui tenait le café de l’Espagne à Delémont, où elle se rendait souvent. Retournée dernièrement sur place, elle s’est enquise de savoir si les toilettes étaient toujours au premier étage et a fait remarquer que les platanes devant l’établissement étaient toujours là!
Famille de notables
Elle a connu son mari Maurice alors qu’il faisait son stage d’avocat à Delémont à l’étude Christe et ils se sont mariés en 1946. Précisons que dans la famille du mari, nombreux sont ceux qui ont embrassé la profession d’avocat et notaire. De cette union sont né 5 enfants, Jean-Marie et René, déjà décédés, Josette, Pierre et Philippe. Elle est aussi grand-mère de 6 petits-enfants, 4 arrière-petits-enfants et arrière-arrière-grand-mère d’une petite fille. Mercedes fut aussi une pianiste chevronnée, qui a fréquenté le conservatoire de Bâle. On se souvient encore de cette petite maison de la rue Centrale où était située l’étude, qu’a reprise ensuite le fils aîné. Les époux Brahier sont ensuite partis habiter Lajoux, patrie de Maurice, qui décéda en 1984 à l’âge de 67 ans. Colonel à l’armée, portant de nombreuses casquettes, c’était un homme avantageusement connu et serviable, qui a assumé moult présidences et donné beaucoup à la société.
D’une fratrie de quatre frères et sœurs, Mercedes, la centenaire, est encore pas mal en forme et a une sœur encore vivante de 97 ans, Suzanne Ceppi. Solides, dans la famille! Lors de la petite fête aux Aliziers, une autre dame s’est jointe aux quelques invités et à la presse, Germaine Chédel, 94 ans. Elle fut au service de trois générations de Brahier, Simon, père de Maurice, puis son fils Jean-Marie. Une belle longévité aussi pour cette dame qui vit également à la résidence de Crémines.
On sait que les Aliziers ont connu des soucis sanitaires. A la demande de comment s’est passé pour elle cette pandémie et son confinement, elle a avoué avoir attrapé le virus, mais s’en être bien remise.
Visite du maire
C’est les bras chargés d’une belle grosse plante et bien entendu muni d’une visière, que le maire de Moutier Marcel Winistoerfer est venu féliciter Mercedes Brahier au nom des autorités. Après quelques références historiques des années 1920 et du 21 juin, il a précisé qu’elle était l’aînée de la population prévôtoise, et qu’en traversant un siècle, on devient par la force des choses une sacrée référence. Il lui a remis quelques présents puis lui a encore rappelé qu’elle avait été sa prof de catéchisme. C’est le jour même de ses 100 ans, dimanche dernier donc, qu’une trentaine d’invités se sont retrouvés pour marquer l’événement. Elle a ensuite adresssé quelques mots: «J’ai eu beaucoup de chance dans la vie. Je suis heureuse de ce que j’ai pu vivre et d’avoir toujours eu une bonne santé». Et de commander une coupe de champagne pour la petite assemblée…
Claude Gigandet